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[AVIS] Justice League, réduire pour gagner plus !
Découvrez notre avis sur le film Justice League réalisé par Zack Snyder avec Ben Affleck, Henry Cavill, Gal Gadot, Amy Adams, Ezra Miller…
Lire l'article[AVIS] Valérian et la Cité des mille planètes (2017) Luc Besson
« Valérian et la Cité des Mille Planètes » (Luc Besson) : Deux agents spéciaux intergalactiques traversent l’univers pour sauver une cité flottante menacée, entre action, romance et effets visuels époustouflants. 🌌
Lire l'article[AVIS] Terraformars, l’art de terraformer !
Synopsis:
Dans le but de coloniser la planète Mars, les scientifiques du XXIe siècle ont été chargés de trouver un moyen de réchauffer l’atmosphère de la planète pour que l’espèce humaine puisse y vivre. Pour cela, la surface a été recouverte de lichens et cafards afin d’absorber la lumière du soleil. Ainsi, en 2577, la terraformation arrive à son terme. Plusieurs astronautes sont alors envoyés sur Mars lors de la mission Bugs 1 afin d’éliminer les cafards restants. Cependant, il ne savent pas que ceux-ci ont bien changé en 500 ans et sont devenus des géants humanoïdes dotés d’une très grande force.
Nous l’avons découvert l’année dernière lors de la 21e édition de l’Étrange Festival avec son incroyable Yakuza Apocalypse. Takeshi Miike est un réalisateur japonais très prolifique comme l’est Sono Sion, qui a déjà signé de nombreux films dont Crows Zero ou encore 13 Assassins. Il revient aujourd’hui avec l’adaptation du seinen manga Terraformars et s’entoure d’un casting impressionnant.
Ecrit par Yū Sasuga et dessiné par Kenichi Tachibana, Terra Formars est un film de science-fiction complètement absurde comme le fait si bien la culture nippone. Influencé par l’un de ses films préférés qui n’est autre que Starship Trooper, Takeshi Miike recrée ce monde loufoque et absurde qu’on connu les fans dans les mangas. Le speech se passe en 2577 sur la planète Mars. Pour que la planète soit vivable pour les êtres humains, Mars a été recouverte de lichen et de cafards (oui oui de cafards) afin de réchauffer l’atmosphère de la planète. Une équipe est envoyée 500 ans après pour éliminer les cafards qui ont radicalement évolué et pas dans le meilleur sens du terme. Alors que Takeshi faisait régner une véritable absurdité dans son précédent film qu’était Yakuza Apocalypse, il recommence ici en y ajoutant une touche de fantastique en plus.
Pour vaincre les cafards humanoïdes, on retrouve un casting local impressionnant comme par exemple Rila Fukushima (Wolverine, Arrow, Game of Thrones). Plusieurs personnages sont réunis comme un couple de meurtriers, deux yakuzas, un terroriste, un tueur en série, un hacker, un clandestin et bien d’autres, de quoi offrir diverses mises en scène explosives grâce aux différentes capacités des uns et des autres. Blockbuster à la japonaise et 100% réalisé avec des fonds verts, Terraformars fait son travail de divertir bien que celui-ci se perde en chemin. Ses twists multiples et ses idées trop farfelues en font un film trop lourd. Passé un certain temps, on se lasse et on commence à quitter l’histoire. Plusieurs fois revient l’impression que le film est terminé, désordonnant le rythme de celui-ci.
Malgré sa bande-annonce très spoilante, quelques surprises se retrouvent dans le film. La création artistique de ce que pourrait être le Japon à la fin du XXIe siècle ainsi que de Mars reste dans un réalisme concret.
Adaptation réussie mais qui se perd en chemin, Terraformars est parfait pour un dimanche après-midi.
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=M6L3D4bwfj4[/youtube]
[AVIS] Wonder Woman, une origine story réussie !
Découvrez notre avis sur le film Wonder Woman réalisé par Patty Jenkins avec Gal Gadot, Chris Pine, Connie Nielsen, Robin Wright…
Lire l'article[AVIS] No Way Out, le téléfilm « vide-tête » du weekend !
Synopsis:
Un jeune homme évolue au milieu d’un vaste réseau de trafic de drogue. Au volant de camions, il se retrouve vite impliqué dans une escroquerie et doit fuir en Allemagne, sur les gigantesques autoroutes du pays.
Les films en sortie VOD sont désormais bien ancrés dans les Festivals de Cinéma. No Way Out (ou Collide en VO) a été projeté lors du 42e Festival de Deauville. Festival où, l’année passée, le Grand Prix du Jury a été décerné à 99 homes (avec Andrew Garfield et Michael Shannon), réalisation de Ramin Bahrani n’ayant pas eu le droit à sa sortie nationale en salle malgré tous les retours positifs. Mais No Way Out, le film de Eran Creevy, est-il aussi bon que 99 homes ? La réponse est non. Mais il n’est pas à jeter à la poubelle non plus !
No Way Out a un énorme point négatif. Et pas des moindres. Le synopsis de départ est d’une banalité sans nom. Pourquoi, pour-quoi, faire ce genre de scénarios vus et revus des dizaines de fois ? Le « beau gosse » gentil qui joue au bad boy avec de l’argent issu du trafic de drogues pour s’en sortir puis qui tombe malheureusement entre de mauvaises mains, mais dont le destin lui fait quand même rencontrer la femme de ses rêves… Sérieusement ? Le mauvais Hollywood par excellence. Tentons quand même l’expérience « No Way Out » au fond de notre fauteuil rouge. Ne perdons pas de temps, les personnages ne sont pas très bien écrits, l’histoire globale est, comme prévu, d’une niaiserie et d’une simplicité à toute épreuve. Pourtant les premières minutes de cette nouvelle réalisation de Eran Creevy commencent bien. On se surprend même à aimer malgré nous cette entrée en matière. Les plans défilent à toute vitesse, le rythme est donné, No Way Out semble dynamique, puissant. Montée d’adrénaline. « C’est quoi cette mise en scène très bien gérée ? ». Et puis soudain, plus rien.
No Way Out propose de nombreuses courses poursuites en voitures (courses toujours effectuées avec des voitures volées par ce bad boy interprété par Nicholas Hoult – sa capacité à voler des véhicules en deux temps trois mouvements devient un vrai running gag). Ces voyages en voiture ressemblent avant tout à des publicités pour les plus prestigieuses marques automobiles. Filmés tantôt de face, tantôt du dessus, les bolides semblent fendre l’air sur des musiques et des lumières plus que vendeuses. Mais passons ce détail de trop… L’entrée en scène spectaculaire de ce film et sa coupure très abrupte sont un moyen de représenter le parcours que va connaître le personnage principal. Ce procédé est finalement très astucieux. Mais à la place d’être malin, No Way Out est moyen. En effet, le reste du film ne vaut vraiment pas le détour.

Certaines critiques sont formulées de manière extrêmement rapide par le réalisateur. Une en particulier aurait pu être introduite plus adroitement : le système de santé dans certaines sociétés. Le grand amour du personnage principal, une jeune femme interprétée par Felicity Jones, est malade. Elle a besoin d’une greffe mais elle ne peut pas l’effectuer dans son nouveau pays. Et le manque d’argent ne lui permet pas de régler la situation. C’est pour cela que notre héros va tenter d’obtenir de l’argent pour la sauver. Voilà. Pas de grande précision sur ce sujet qu’il aurait pu être intelligent de développer un peu plus – peut-être en empiétant quelques minutes sur les interminables courses de voiture ? On ne demandait pas un film social, mais la phrase dite par Nicholas Hoult « Tu mérites d’avoir une vie » est tout de même la base de toutes les actions. Il aurait été judicieux de souligner un peu mieux les entraves à la survie de cette jeune femme.
No Way Out n’est pas indigeste, mais si vous trouvez meilleur plat, prenez-le ! Divertissant comme le téléfilm « vide-tête » du weekend. Une sortie en salle aurait été un flop.
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[AVIS] Miss Sloane, un film fort et une excellente actrice !
Synopsis:
Elizabeth Sloane est une femme d’influence brillante et sans scrupules qui opère dans les coulisses de Washington. Face au plus grand défi de sa carrière, elle va redoubler de manigances et manipulations pour atteindre une victoire qui pourrait s’avérer éclatante. Mais les méthodes dont elle use pour parvenir à ses fins menacent à la fois sa carrière et ses proches. Miss Sloane pourrait bien avoir enfin trouvé un adversaire à sa taille.
The Big Short, Margin Call, House of Card, Scandal…. Le point commun entre ces films et séries ? Tous traitent d’un problème économique et de politique. Miss Sloane, la nouvelle réalisation de John Madden (Shakespeare in Love, Indian Palace, Proof…) s’intéresse à ce qui fait le plus polémique aux Etats-Unis : les armes à feu et met en scène la sublime Jessica Chastain (Interstellar, Zero Dark Thirty, Seul sur Mars…) qui s’attaque au lobbying soutenant le port et l’achat des armes pour chaque américain. Un film qui a valu une nomination aux Golden Globes dans la catégorie « Meilleure actrice dans un rôle dramatique » pour l’actrice.
Jessica Chastain (Elizabeth Sloane) est à la tête d’un groupe visant à lutter contre l’autorisation du port d’arme aux Etats-Unis. Son personnage est féroce, manipulateur, sans remords, dénué du moindre scrupule et n’hésite pas à frôler les barrières de l’interdit pour réussir. Le personnage fait énormément penser à celui de Frank Underwood et possède la même soif de réussite que celui-ci. Le réalisateur offre ainsi un drame porté par une excellente actrice, qu’on aime voir dans ce genre de registre qui lui va si bien. Le film ne sombre pas dans un ennui profond, bien qu’un petit peu longuet. Les acteurs qui l’habitent en font un film fort et intéressant sur un combat qui oppose les américains entre eux depuis des années. Jessica Chastain réussit à incarner un personnage sans peur dans son domaine.

Photo Credit: Kerry Hayes
© 2016 EuropaCorp Ð France 2 Cinema
Miss Sloane est également un grand travail de recherche, car l’on ne fait pas un film sur ce sujet sans apporter des éléments que le public ne comprendrait pas. Comme The Big Short, les termes employés et les actions effectuées par l’équipe d’Elizabeth Sloane sont assez compréhensibles, ce qui ne permet pas de se perdre dans un cocon d’informations indéchiffrables. Le film peut être d’une grande influence quant à la dangerosité des armes et joue sur les sentiments comme sur l’agacement. Véritable femme de pouvoir dans Miss Sloane, Jessica Chastain est retranscrite à l’image par une lumière blanche douce mais puissante, comme la femme qu’elle incarne.
Miss Sloane est un film fort, sur un sujet qui divise les Etats-Unis et porté par une excellente actrice.
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[AVIS] On l’appelle Jeeg Robot, un héros venu de Rome !
Synopsis:
Poursuivi par la police dans les rues de Rome, Enzo plonge dans les eaux du Tibre et entre en contact avec une substance radioactive qui le contamine. Il réalise bientôt qu’il possède des pouvoirs surnaturels : une force et une capacité de régénération surhumaines qu’il décide de mettre au service de ses activités criminelles.
Du moins jusqu’à ce qu’il rencontre Alessia, une jeune fille fragile et perturbée qu’il sauve des griffes de Fabio, dit « Le Gitan », un mafieux déjanté qui a soif de puissance.
Témoin des pouvoirs d’Enzo, Alessia est persuadée qu’il est l’incarnation de Jeeg Robot, héros de manga japonais, présent sur Terre pour sauver le monde.
Mais Enzo va être forcé d’affronter Le Gitan qui veut savoir d’où vient cette force surhumaine. Parviendra-t-il à sauver la ville de la folie meurtrière de Fabio et être le super-héros qu’Alessia voit en lui ?
Premier long-métrage italien du véritable couteau suisse Gabriele Mainetti (également scénariste et compositeur du film), Jeeg Robot est un petit film indépendant de super-héros, qui nous change de la routine instaurée par Marvel et DC Comics et instaure un côté plus urbain à un univers qu’on voit soit trop sombre soit trop joyeux.
Jeeg Robot place la barre très haut avec une mise en scène séduisante mélangeant l’action, la comédie et la science-fiction à un univers bien plus sanglant tel un film de gangsters personnel et sans artifice. Son casting en impose moins qu’une grosse production hollywoodienne mais séduit plus par ses personnages travaillés. Le scénario qui de base est inspiré d’un comics des années 80 est pour le coup mis en place autour des personnages, avec un anti-héros insociable, une jeune fille déstabilisée psychologiquement – le plus grand point fort du film – et un antagoniste charmeur et fou à lier.
Déjà nommé aux Oscars pour son court-métrage Tiger Boy, Gabriele Mainetti nous fait redécouvrir le cinéma italien en déclin depuis de nombreuses années et parallèlement botte inlassablement les fesses d’Hollywood avec un film banal au niveau de la trame mais qui au niveau psychologique prend à revers. Son actrice Ilenia Pastorelli, meurtrie psychologiquement dans le film, nous montre que cette jeune fille, ancienne candidate de télé-réalité, est l’une des jeunes actrices à suivre et que son David di Donatello de la meilleure actrice (équivalent du César en France) est justifié. L’univers mafieux mis en place et contrôlé par l’acteur Luca Marinelli (Mauvaise Graine, La Grande Bellezza…) rend le film proche du film de gangsters et l’histoire plus sombre. On a là un personnage narcissique, violent et qui lui aussi est psychologiquement instable, ce qui le rend intensément plus grand et dangereux qu’un Lex Luthor ou encore qu’un Loki.
L’histoire d’amour développée est extrêmement touchante et non conventionnelle. Le duo ne reflète pas une romance banale et leurs différences renforcent le scénario et la position du film comme étant un film de super-héros indépendant mafieux et romantique. Claudio Santamaria, protagoniste du film, est un anti-héros tourmenté et renfermé qui au fur et à mesure va s’ouvrir plus aux autres. Grand méchant dans la scène d’ouverture de Casino Royal, Claudio se propose différemment ici.
Incroyable performance et mise en scène de Gabriele Mainetti, Jeeg Robot est un film mafieux et indépendant de super-héros à la sauce italienne, avec une actrice vraiment incroyable en la présence d’Ilenia Pastorelli.
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=9vgAO9HLB4Y[/youtube]
[AVIS] Nemesis, seul dans l’inconnu !
Synopsis:
Représentant de commerce, Sam Cobritz est envoyé faire du porte à porte dans la région désertique du sud de la Californie. Après n’avoir croisé que des maisons vides et des portes closes, Sam doit se rendre à l’évidence, les habitants ont disparu. Sur le chemin du retour, les événements troublants se multiplient : sa voiture a été sabotée, d’inquiétants messages de menace lui parviennent et la police le prend en chasse. Seul, dans l’inconnu, pourra-t-il s’extirper du piège qui semble se refermer sur lui ?
Nemesis s’impose d’ores et déjà comme l’un des films les plus surprenants dans cette compétition du 22e Étrange Festival. Premier long métrage de Christophe Deroo, réalisateur français, il a été tourné en un temps record : une douzaine de jours à peine. Lorsque l’on voit le résultat, il y a de quoi être réellement impressionné ! À mi-chemin entre la réalité et le délire pur, les déambulations de Sam nous ont retourné la tête…
Un homme erre dans le désert californien à la recherche de familles à démarcher. Pour qui ? Une entreprise au nom particulièrement commun mais qui ne nous éclaire pas vraiment pour autant. Pour quelle raison ? Ça non plus, on ne le sait pas. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’il n’y a personne pour ouvrir à Sam (Rusty Joiner). Personne sur les routes, personne dans un motel. Compliqué, pour assurer son boulot. Très vite, un sentiment de vide profond s’installe, à voir la voiture de Sam se perdre sur ces routes désolées.
La seule chose qui semble marcher et donner preuve que des gens vivent dans ce trou, c’est une émission de radio. Une libre-antenne tenue par un certain Eddy, où chacun témoigne de ses troubles personnels et des événements environnants. Réjouissant, non ? La bizarrerie et l’ambiance anxiogène auraient pu se limiter à cela, et pourtant non : une intense lumière rouge resplendit à de multiples reprises dans le ciel…
On ne sait pas ce qui se passe dans Nemesis, tout autant que notre personnage principal qui ne demande qu’à repartir chez lui. Or tout semble se dresser en travers de son chemin, afin de le rendre prisonnier de ces vastes espaces. Les notes électro du groupe Christine (sans les Queens, car ce sont deux jeunes hommes qui se cachent derrière ce nom) distordent cette réalité et la rendent de plus en plus inquiétante. Cette ambiance austère met un peu de temps à s’installer, ce qui est nécessaire à Sam pour se rendre compte de l’ampleur du malaise dans lequel il vit : les lieux dans lesquels il déambule sont morbides, des gens se cachent, d’autres pleurent au téléphone… et la première rencontre qu’il fait est loin d’être amicale.
C’est dans une véritable course pour la survie que Sam se lance, jusqu’à nous-même nous faire douter de la réalité dans laquelle il vit. Également scénariste, Christophe Deroo a le talent de semer quelques indices et de faire réfléchir son spectateur, sans jamais lui donner une réponse complète à ce que vit notre héros. Nemesis, c’est un véritable OVNI cinématographique, mais également la preuve que la France et ses cinéastes sont toujours capables de maîtriser le film de genre. Au fil de la séance, on aura pu penser à une sorte de mix improbable entre Silent Hill, pour l’aspect morbide de l’ensemble et cette éventuelle idée de l’enfer, et La Colline a des yeux pour l’environnement et la cruauté qui l’entache.
Sam est traqué pour d’obscures raisons (on n’a pas vraiment envie de vous les dire non plus), et cette traque nous donne l’impression d’être une mascarade, un jeu dont les participants prennent entièrement plaisir à chasser cette proie de plus en plus mal en point. Tout cela dans un monde où l’on ne sait si l’on doit véritablement avoir de la compassion pour ce héros, et croire ce qu’il nous laisse entendre. Un monde où les preuves de vie sont radiophoniques, et par conséquent susceptibles d’être découpées, manipulées. Comme si cette lumière rouge vif n’était que le signal d’enregistrement d’une caméra, prête à filmer le moindre instant du calvaire vécu par notre héros modèle, trentenaire et père de famille. Ou bien serait-ce un signal des Enfers ? Une fois que la violence s’installe, il n’y a plus aucun temps mort. Rythme effréné, séquences choc (avec un quota de sang satisfaisant pour les fans de genre) et répliques angoissantes… Nemesis ne vous laissera pas indemne, et vous fera réfléchir encore bien après la séance.
Nerveux, angoissant et diablement ingénieux, Nemesis est un premier long métrage superbe. Christophe Deroo épate et rend honneur au cinéma de genre français.
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[AVIS] Stratton, le mauvais film d’action !
Synopsis:
Stratton, agent du MI6, s’infiltre avec son coéquipier Marty dans un laboratoire iranien pour intercepter le vol de molécules chimiques mortelles. Mais à leur arrivée, celles-ci ont déjà disparu et la mission tourne mal… De retour à Londres, Stratton et son équipe se lancent dans une course contre la montre pour stopper la cellule terroriste qui projette d’utiliser l’arme biochimique sur une capitale.
Stratton est un film adapté des romans de Duncan Falconer, un ancien membre des forces spéciales secrètes britanniques. Sur le papier Stratton tentait de se placer entre une approche réaliste du sujet et un divertissement à la James Bond. C’est une idée qui s’est maintenue avec l’arrivée de Simon West à la réalisation. Réalisateur d’Expendables II, de Lara Croft ou encore de Joker, Simon West s’y connaît en divertissement musclé mais cette fois-ci il ne s’offre qu’une sortie DTV (Direct To Video) en France. Manque de moyens ou simple erreur cinématographique, on se demande ce qui a bien pu pousser Stratton à éviter les salles.
La réponse est simple… Stratton a tout d’un mauvais film d’action.
Après Lara Croft, Exependables 2 ou encore Joker, Simon West est de retour avec un nouveau film d’action. Au casting on retrouve Dominic Cooper (Warcraft, Agent Carter, Preacher…) dans le rôle de l’agent Stratton, Tyler Hoechlin (Teen Wolf, Les Sentiers de la perdition…), Tom Felton (Harry Potter, Flash…), Thomas Kretschmann (Walkyrie, Avengers l’ère d’Ultron…) ou encore Connie Nielsen (Gladiator, Boss…). C’est un casting intéressant pour un film qui l’est beaucoup moins.
Stratton est bien là pour confirmer la règle et même si Simon West avait de quoi convaincre il ne réussit malheureusement pas à captiver le spectateur. C’était pourtant bien parti : il y a une scène d’ouverture captivante, l’histoire se met bien en place, le méchant a l’air bien réussi et le casting dirigé par l’excellent Dominic Cooper s’en sortait bien mais ce qui devait arriver… arriva. Alors que les dialogues commençaient à manquer d’intensité, le film commençait à s’offrir une chute libre vers la médiocrité. A partir de là, les longueurs prennent le dessus et les seules scènes d’action perdent leur intérêt. Même si la bande originale du film tente de nous remettre dedans, Simon West nous a perdus.
A commencer par Thomas Kretschmann (Grigory Barovsky) qui est l’homme le plus impitoyable. Il a quelques séquences bien « bad-guy » sur la première demie-heure mais ne devient qu’un lâche sur la deuxième. Ne parlons même pas de Tom Felton (Cummings) dont le personnage est totalement sous exploité, même si dans l’idée il avait pourtant droit à une belle place dans le film.
Sans le spectateur, Dominic Cooper ère dans des séquences qui s’enchaînent, des scènes d’action parfois cheap séparées par quelques longues séquences pour remettre un peu l’histoire en place. On est loin du Jason Statham qui casse la gueule avec classe aux méchants terroristes dans un rythme effréné. Dans Stratton, même la scène finale est plus cheap que l’introduction captivante que nous avons pu voir. On dirait presque que le budget était insuffisant quand on voit le ridicule de certaines actions. Et ce n’est pas la toute dernière séquence totalement clichée qui va nous faire changer d’avis.
Divertissant sur les 20 premières minutes, le reste n’est qu’un enchaînement de séquences qui tentent de garder une histoire crédible et assez intense pour nous captiver mais c’est loin d’être réussi. Stratton a même réussi à faire fuir quelques spectateurs pendant la projection.
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[AVIS] Fantastic Birthday, frais et libre !
Synopsis:
Greta, une jeune fille introvertie, ne veut pas quitter le monde de l’enfance, une bulle dans laquelle elle s’enferme avec son seul ami, Elliott. Quand ses parents lui annoncent une grande fête pour ses 15 ans, elle est prise de panique. Elle bascule alors dans un univers parallèle et étrange, où elle affrontera ses peurs…
Film sur le passage à l’âge adulte, Fantastic Birthday est le premier long-métrage de la cinéaste Rosemary Myers. Fantastic Birthday est un film de genre étrange et sexy, composé d’un superbe duo en la présence de son actrice principale Bethany Whitmore (Mary et Max) et de Harrison Feldman (Upper Middle Bogan). Venue du théâtre, la réalisatrice adapte elle-même une pièce de son répertoire dans un film teen et débordant d’énergie.
Après un déménagement, Greta n’a toujours pas trouvé sa place dans sa nouvelle école. Allant sur ses 15 ans, Greta est une enfant réservée qui vit encore dans sa bulle. Filmé en 4:3, et alliant conte et fantaisie à la Wes Anderson, Fantastic Birthday conquit par son mélange virtuose du théâtre et du cinéma. La réalisatrice nous plonge dans un sommeil profond enivré d’un peuple de créatures fantasmagoriques qui peuplent la forêt. La balade scénaristique qu’elle nous propose se divise en deux actes. Le premier est le celui du refus. Le refus de la part de Greta d’évoluer, de grandir et de s’épanouir. Peut-être a-t-elle peur de devenir comme ses parents, ou peut-être bien comme sa grande sœur. Le deuxième acte est celui du rêve, de la prise de conscience et de son parcours évolutif pour devenir une femme et pouvoir faire ses propres choix.
Greta est entourée de plusieurs personnages plus divers les uns que les autres et dont pour certains l’absurdité est dérisoire et pour d’autres le « hors du commun » banal. Avec elle, on retrouve Elliott, un camarade à la recherche d’amis et qui va se lier d’amitié avec elle. Également en recherche de soi-même, Elliott évoque ses sentiments par des idées (il convainc les parents de Greta de lui organiser une fête d’anniversaire). D’autres personnages se démarquent par leurs allures, comme ce trio de filles composé de deux jumelles « géantes », ce danseur « fou », cette fol-dingue amoureuse d’Elliott et qui n’a pas de limites, et bien d’autres.
Avec des couleurs primaires, des plans fixes très travaillés et lumineux ou encore des décors de théâtre adaptés, Rosemary Myers s’inspire vraiment du travail de Wes Anderson pour créer son monde. La partie fantastique et les personnages qui vont l’emmener à prendre conscience qu’elle grandit est travaillée tel un conte à la Burton, dans l’univers sombre et terrifiant de la forêt.
Excellent film sur le passage à l’âge adulte auquel s’ajoute une touche de conte et de théâtre, Fantastic Birthday éblouit par sa fraîcheur et sa liberté.
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[AVIS] Logan, le sublime adieu de Wolverine !
Synopsis:
Dans un futur proche, un certain Logan, épuisé de fatigue, s’occupe d’un Professeur X souffrant, dans un lieu gardé secret à la frontière Mexicaine. Mais les tentatives de Logan pour se retrancher du monde et rompre avec son passé vont s’épuiser lorsqu’une jeune mutante traquée par de sombres individus va se retrouver soudainement face à lui.
Après 17 ans de bons et loyaux services, Hugh Jackman rentre les griffes et incarne pour la dernière fois dans Logan, le célèbre mutant Wolverine. Dans cet ultime film, qui clôture également la trilogie Wolverinedu réalisateur James Mangold, l’hommage aux personnages est prononcé dans un film enfin à hauteur des attentes de celui-ci : violent, intense et imposant. Un chef d’œuvre signé la Fox et Marvel.
Le film repose sur une esthétique qui n’est pas sans rappeler celle de Mad Max : Fury Road. Mise en scène sous forme de road-trip, on retrouve un James ‘Logan’ Howlett démuni et qui n’a plus l’envie de se battre pour lui-même ni pour les autres à l’exception d’une seule personne. Le Logan que l’on découvre ici est prêt et accepte de tirer sa révérence. Il ne se projette plus dans le monde dans lequel il vit et préfère en mourir. Le personnage se concentre sur l’autodestruction et apporte sur son chemin une certaine apocalypse autour des gens qui l’accompagnent. James Mangold nous offre une magnifique conclusion du personnage mythique avec lequel nous avons tous grandi.
Le film est visuellement superbe et son scénario est très bien ficelé – bien que pas parfait – mais pardonnable. Il est rare que devant un film X-Men on prenne un véritable plaisir comme devant Logan. En comparaison, on peut clairement dire qu’il s’agit du meilleur avec X-Men : The First Class. Du scénario, à l’image en passant par la musique, tout ressemble à un film d’auteur (comme Godzilla de Gareth Edwards) où l’on ne se concentre absolument pas essentiellement sur le fait que ce soit un blockbuster, mais sur le fait qu’il y a un véritable côté humain. Avec la série Legion et le film Deadpool, la Fox impose aux spectateurs un univers qui ne se voit pas manipuler par les producteurs et un montage final séduisant, à l’image de leurs personnages et violent comme on le souhaite depuis le début.
Le personnage en ruine qu’incarne Hugh Jackman est retranscrit par une photographie très orangée, proche des Mad Max de George Miller. Film se projetant dans le futur de l’univers X-Men, la musique qui l’accompagne contraste le temps (par exemple Johnny Cash), bien qu’il y ait la présence de technologies plus avancées que celles que nous connaissons. Dafne Keen (Laura Kiney / X-23) est la révélation du film. La petite fille apparue dans la série Les Réfugiés en 2014 interprète un personnage très proche de Wolverine, extrêmement mature pour son âge mais le total opposé de Logan. Elle fuit la mort (ici interprétée par Boyd Holbrook en cyborg) tandis que lui, la cherche. Elle s’adapte parfaitement à cet univers et le rend violent par sa folie mais également attachant par les liens qu’elle se crée avec Charles Xavier et Logan. La traque est parfaitement rythmée par un montage sublime, qui offre quelques défauts évident, mais l’hommage est fait et il est magnifique.
Logan tire sa révérence, par la plus belle des portes de sortie. Brutal, puissant et touchant, la relève est maintenant en place.
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=6AAr7t-cVmc[/youtube]
[AVIS] Noces (2017) Stephan Streker
Synopsis :
Zahira, belgo-pakistanaise de dix-huit ans, est très proche de chacun des membres de sa famille jusqu’au jour où on lui impose un mariage traditionnel. Ecartelée entre les exigences de ses parents, son mode de vie occidental et ses aspirations de liberté, la jeune fille compte sur l’aide de son grand frère et confident, Amir.

Les thématiques abordées sont compliquées. Les faux-pas pouvaient facilement se multiplier. Pourtant, Noces, le dernier film de Stephan Streker, est une vraie réussite. C’était casse-gueule. Le pari est relevé avec succès.
Avant d’être un film sur la religion, c’est avant tout une superbe œuvre sur le respect des traditions et du multiculturalisme. A aucun moment Noces ne prend parti pour l’un des deux côtés de la situation sensible du personnage principal. La réflexion du public fait partie de l’expérience proposée par cette réalisation percutante. La jeune femme au centre de toutes les attentions est jouée par la talentueuse et rayonnante Lina El Arabi. Noces pourrait être le film grâce auquel sa carrière prendra son envol. Et cela serait mérité ! Elle interprète Zahira, une Pakistanaise immigrée en Belgique. Enceinte au début du film, elle doit se faire avorter. Elle est placée dès les premières secondes dans une situation délicate qui nécessite un choix. C’est un protagoniste très complexe qui se dresse devant le spectateur. Elle ne renie jamais sa religion. Elle est très attachée à ses traditions. Mais à côté de cela, elle doit vivre dans son temps, avec ses copines, les garçons, les sorties… Deux mondes qui ont du mal à s’accorder. La jeune fille veut vivre dans l’un comme dans l’autre.

Comment ne pas bafouer ses traditions au profit d’une vie fougueuse ? Le compromis est plutôt simple, sauf quand il s’agit d’imposer à une femme un choix de vie irréversible : le mariage. Zahira semble emprisonnée dans une spirale infernale. Quel que soit son choix, cela fera des dégâts. Doit-elle alors se battre pour sa liberté ou conserver la stabilité de sa cellule familiale en sacrifiant, peut-être à ses dépens, une partie de sa vie ? Noces déploie des arguments efficaces pour chaque réponse possible. Les problématiques sont nombreuses et toutes défendues par des personnages dont l’avenir est en jeu. Un jeu de dialogues et de débats simplement époustouflant.
L’immersion au cœur de la famille de la jeune femme permet d’écouter tous les raisonnements de la même façon, sans prendre partie dès le début du film. Les caméras sont souvent positionnées à hauteur des protagonistes. Qu’ils soient debout ou assis dans le canapé, nos yeux sont à leur hauteur. Le public est au cœur des troubles. Mais le rythme du film est également source d’angoisse au niveau temporel. Les minutes et les jours passent alors que le processus de réflexion ne demande qu’à se reposer pour mieux cerner les multiples enjeux. Techniquement, cette rapidité s’exprime grâce à de nombreux travellings. Ils donnent, en plus, une dynamique agréable.
La réalisation de Stephan Streker ne se concentre pas uniquement sur ce fameux mariage forcé mais aborde de nombreux thèmes sociaux, comme l’immigration professionnelle ou l’insertion culturelle. Mais Noces évoque aussi des sujets plus légers, par exemple la solidité et le bénéfice d’une amitié d’enfance. On retrouve alors des seconds rôles saisissants, comme la meilleure amie de Zahira jouée par Alice de Lencquesaing. Dans les scènes où les deux jeunes femmes sont ensemble, les mots laissent parfois la place à un silence chaleureux et réconfortant. Un silence fort en sens et dégageant l’amitié la plus pure. A noter aussi : Sébastien Houbani, interprète du frère de la Pakistanaise, factuellement plus discret dans le film, mais tout aussi rayonnant que Lina El Arabi.
Présenté dans divers festivals, Noce mène son bout de chemin. Mais le film saura-t-il se faire une place au cinéma en pleine période d’Oscar ? Nous le lui souhaitons.
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=Zi4qkAimAF4[/youtube]
[AVIS] Lego Batman, le film (2017) Chris McKay
Synopsis:
Il en rêvait depuis La Grande Aventure Lego : Batman est enfin le héros de son propre film ! Mais la situation a bien changé à Gotham – et s’il veut sauver la ville des griffes du Joker, il lui faudra arrêter de jouer au justicier masqué et découvrir le travail d’équipe ! Peut-être pourra-t-il alors se décoincer un peu…
La Grande Aventure Lego avait conquis même les plus cinéphiles d’entre nous. Trois ans après, les briques sont de retour au cinéma sous l’égo sur-dimensionné de Batman ! De son nom Lego Batman, le film n’est pourtant pas une suite à La Grande Aventure Lego mais vient plutôt apporter sa brique à l’édifice. Un univers détourné tout aussi loufoque se construit autour de la célèbre firme DC COMICS, et ses célèbres personnages.
Là où La Grande Aventure tentait le jamais vu, Lego Batman, Le Film surfe sur la vague de la réussite. La Chauve-Souris tire cependant son épingle du jeu en affirmant son côté caricatural et son univers loufoque. Alors que la saga LEGO perd en émotions et en ambitions, Batman enchaîne les blagues pendant que le film enchaîne les références. Des références qui vont d’ailleurs plus loin que nos espérances, au delà de l’univers DC Comics. Comme l’avait fait Deadpool, Lego Batman, Le Film se décomplexe totalement et brise le 4e mur pour le bonheur du spectateur.
Lego Batman, Le Film est avant tout un nouveau Batman. Un nouveau film qui aurait pris conscience de tous ses prédécesseurs, de la nullité de certains mais aussi de la folie des studios. Ce personnage 3 briques dénonce avec beaucoup d’humour les hics des studios. Quoi de mieux qu’une figurine LEGO avec la voix de Will Arnett (BoJack Horseman, Flaked…) qui chante pour faire passer quelques messages ? Oui on parle bien de Will Arnett la voix originale et pas Philippe Valmont (la VF de Christian Bale dans la trilogie de Nolan) la voix française. Tout simplement parce que la VF est d’une nullité hors normes. On retrouve d’ailleurs plusieurs célébrités qui n’ont rien à voir avec le cinéma comme le footballeur Blaise Matuidi, le youtubeur WaRTeK mais on retrouve aussi Stéphane Bern et Rayane Bensetti qui ne peuvent rivaliser face à Michael Cera (Scott Pilgrim) et Ralph Fiennes (Harry Potter, Skyfall).
Chris McKay, le chef monteur de la Grande Aventure Lego et réalisateur de cette nouvelle épopée, nous offre un excellent divertissement, un peu long mais suffisamment drôle pour nous tenir en haleine dans l’univers DC Comics tant apprécié par les fans.
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