Category 2018

[AVIS] Aquaman (2018) James Wan

Synopsis:
Les origines d’un héros malgré lui, dont le destin est d’unir deux mondes opposés, la terre et la mer. Cette histoire épique est celle d’un homme ordinaire destiné à devenir le roi des Sept Mers.

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Alors que Marvel fête ses 10ans et ses milliards au box office, DC se serre la ceinture et s’embrouille dans son univers bâclé qui tente de faire face au géant qu’est le Marvel Cinematic Universe. Si Man of Steel et Wonder Woman avaient de quoi être intéressant on a tout de suite perdu le fil avec les très moyens Batman V Superman, Suicide Squad et Justice League. Vite oublié après des films comme Avengers Infinity War chez Marvel, le DC Universe tente de trouver sa formule magique mais ne trouve malheureusement que les échecs commerciaux. On en avait presque oublié ce Aquaman qui fait surface juste après les rumeurs sur le départ d’Henry Cavill (Superman). Il faut dire que plus personne n’y croit à ce DC Universe… La Justice League commence à peine à se briser que James Wan vient combler les fuites avec ce film incroyablement fun, généreux et déjà culte au box office international !

On l’avait déjà vu dans Batman V Superman et dans Justice League mais le légendaire roi des mers s’offre un merveilleux film en solo, une suite et non pas un préquel de Justice League (qui s’en rappel?) que vous n’êtes d’ailleurs pas obligé de voir pour comprendre Aquaman. Le réalisateur de Conjuring, Saw ou encore Fast And Furious 7 nous avait montré son talent mais signe ici un divertissement grandiose avec des scènes de combats bluffantes comme James Wan sait le faire. Sans parler de la création du monde sous marin ! James Cameron prépare depuis quelques années un Avatar tourné intégralement sous l’eau mais James Wan n’a pas hésiter à se lancer dans la submersion numérique, pourtant casse gueule sur le papier. Comme vous vous en doutez plus de la moitié du film se passe dans l’eau, dans un Atlantis plein d’idées et visuellement très réussi ! Ce film est une exhibition de talents mais surtout une représentation fidèle du comics ! Tout y est ! Les costumes, les décors, les couleurs et l’incroyable divertissement que peut procurer ces petites bandes dessinées américaines.

Mais que serait le film sans les performances d’acteurs évidentes ? Jason Momoa porte le film sur ses épaules ! Khal Drogo de Game Of Thrones incarne à merveille le Super-man des mers mais s’entoure aussi d’un excellent casting avec Willem Dafoe (Vulko), Amber Heard (Mera), Patrick Wilson (King Orm), Nicole Kidman (Atlanna), Dolph Lundgren (King Nereus) pour ne citer qu’eux mais aussi Yahya Abdul-Mateen II aperçu dans la série The Get Down qui s’en sort parfaitement en Manta ! Sans oublier le casting vocal tout aussi excellent avec Djimon Hounsou (Gardiens de La Galaxie), John Rhys-Davies (Seigneur des Anneaux) et Julie Andrews (Mary Poppins).

Des acteurs mais surtout des poulpes, des requins, des dinosaures, des tortues et un tas d’autres espèces qui se livrent la bataille la plus incroyable de cette année !  Vous en aviez rêvé, James Wan l’a fait ! Fini les Sharknado ou je ne sais quel nanar, Aquaman nous offre un tsunami d’effets spéciaux, qui certes déplaira à certains mais reste d’une grande jouissance pour les amateurs de divertissement.

Un solo movie réussi qui avec Wonder Woman arrivera peut être à maintenir le DC Universe vivant ! En tout cas on attend avec impatience la suite, en espérant que James Wan a plus d’un tour dans son sac !

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[AVIS] Animaux fantastiques 2: Les crimes de Grindelwald (2018) David Yates

Synopsis:
1927. Quelques mois après sa capture, le célèbre sorcier Gellert Grindelwald s’évade comme il l’avait promis et de façon spectaculaire. Réunissant de plus en plus de partisans, il est à l’origine d’attaque d’humains normaux par des sorciers et seul celui qu’il considérait autrefois comme un ami, Albus Dumbledore, semble capable de l’arrêter. Mais Dumbledore va devoir faire appel au seul sorcier ayant déjoué les plans de Grindelwald auparavant : son ancien élève Norbert Dragonneau. L’aventure qui les attend réunit Norbert avec Tina, Queenie et Jacob, mais cette mission va également tester la loyauté de chacun face aux nouveaux dangers qui se dressent sur leur chemin, dans un monde magique plus dangereux et divisé que jamais.

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Oubliez le premier opus. Oubliez les premières aventures de Norbert Dragonneau, oubliez ce que vous avez vu et découvrez maintenant Les Crimes de Grindelwald, un tout autre niveau qui vient redonner aux Animaux Fantastiques ses lettres de noblesse. Le film démarre d’ailleurs sur les chapeaux de roues et nous propose du pur divertissement beaucoup plus sombre que les aventures assez légères du premier film.  Pourtant rien n’a changé, David Yates retrouve la même équipe! Eddie Redmayne (Norbert Dragonneau) beaucoup plus à l’aise dans son personnage, retrouve Katherine Waterston, Dan Fogler, Ezra Miller et Alison Sudol ! Rien n’a changé si ce n’est que cette fois-ci Norbert Dragonneau va se fair embarquer dans un gigantesque conflit, il va devoir faire face à un méchant, un vrai méchant bien connu de l’univers d’Harry Potter qui n’est d’autre que Grinderwald interprété par l’imposant Johnny Depp !

Une aventure qui va le mener à Poudlard mais une aventure qui va aussi le mener à quelques personnages emblématique de l’univers de J.K. Rowling comme Dumbledore interprété magnifiquement et avec classe par Jude Law ou encore Nicolas Flamel interprété brillamment par Brontis Jodorowsky ! La liste est longue mais pour ne pas vous enlever le plaisir de les découvrir nous citerons que ceux-ci. Ainsi Les Animaux Fantastiques renoue avec l’univers d’Harry Potter pour notre plus grand plaisir.

En plus de faire plaisir aux fans, J.K. Rowling et David Yates proposent ici un film beaucoup plus complet et beaucoup plus réfléchi. Si le premier était une longue introduction, Les Crimes de Grindelwald rentre directement dans l’action sans nous laisser respirer pendant 2 heures. On est presque gavé d’informations, là où le premier se permettait de flâner un peu, ici Grindelwald n’a pas le temps comme la quinzaine de personnages qui entourent nos héros. C’est d’ailleurs assez drôle de voir un tel changement de ton entre les deux opus. L’un se permettait d’être assez fun, on a ici droit à une aventure beaucoup plus sérieuse avec un enjeux tout aussi important.

Les Crimes de Grindelwald se permet même une virée à Paris, le Paris des années 30 et étonnement  c’est plutôt très réussi ! Là où le premier opus nous avait pas convaincu avec son New York des années 30 et ses effets spéciaux douteux on a ici un voyage immersif et divertissant dans le monde d’Harry Potter. En plus des magnifiques costumes les effets spéciaux sont incroyables et l’esthétique du film en est que gagnante. Eddie Redmayne vous fera visiter Paris tandis qu’on commencera à en apprendre plus sur les personnages et leurs origines qui sont pour le moins surprenantes. Ce qui est d’ailleurs un point fort du film, puisqu’on a ici un scénario original écrit directement par J.K. Rowling, aucun livre ne parle directement de cette histoire, l’écrivaine peut ainsi s’amuser à exploiter des personnages qu’elle n’a jamais mis en valeur dans ses livres. Sans pour autant oublier les bêtes fantastiques qui ont pu nous marquer dans le premier (oui les niffleurs sont bien de retour !)

Une fois encore J.K. Rowling a plus d’un tour dans son sac et la conclusion offre une nouvelle fois un climax des plus surprenants (moins que le premier il faut l’admettre). Elle était attendue au tournant avec ce film mais J.K. Rowling offre aux fans ce qu’ils attendaient et aux spectateurs une réelle raison de suivre les animaux fantastiques !  David Yates revient à ce qu’il faisait de mieux, des Harry Potter sombres, à l’action effrénée. Il faudra encore attendre 2020 pour découvrir la suite des aventures de Norbert Dragonneau mais on a hâte !

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[AVIS] Overlord (2018) Julius Avery

Synopsis:

À la veille du débarquement, un groupe de parachutistes est largué en France occupée. Alors qu’ils luttent pour accomplir ce qui ressemble à une mission impossible, ils tombent sur un laboratoire secret dans lequel sont menées des expériences surnaturelles, aussi étranges que terrifiantes.

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La scène d’ouverture d’un film de guerre est souvent sa partie la plus mémorable, le but du réalisateur étant bien précis ; immerger le spectateur dans une époque et un conflit. Overlord n’échappe pas à la règle.  Nous y sommes ; la nuit du 5 Juin 1944 :

Vous êtes dans un avion militaire à la carlingue ballottée par les vents, prêt à être parachuté à 1000 mètres d’altitude, dans un trou paumé occupé par des soldats Nazis armés jusqu’aux dents. Vous êtes entouré de vos potes soldats un peu bourrus (et américains) qui décident de se vanner et de déconner entre eux pour décompresser, pendant que d’autres se pissent dessus dans des pantalons kakis trop grands en espérant que personne ne le remarque. Vous, c’est l’envie de vomir qui vous assaille l’estomac et aussi le fait de savoir que votre cul est posé sur un tas de ferraille qui vous envoie tout droit en enfer. De toute façon, en admettant que vous réussissiez votre saut, hier, aura sûrement été la dernière fois où vous aurez vu le soleil se lever.

Ajoutez à cela les effets d’une séance en 4DX, où vous vous faites venter, arroser, enfumer et malmener par votre siège (parfois tout cela en même temps) ; et vous obtenez une scène d’ouverture de film de guerre plutôt réussie. Cependant, baser notre ressenti sur l’expérience 4DX ne serait pas juste. Et sur une scène d’ouverture encore moins. Pour en savoir plus, suivez le guide.

Overlord fait suite à de nombreux films de série B au rendu discutable, ayant placé les expériences scientifiques Nazies et les zombies, au centre de leur trame. Entre autre, Dead snow, Outpost, Frankenstein’s Army, The Bunker, War of the dead pour ne citer qu’eux. Pardon ? Ces films ne vous disent rien ? C’est tout à fait normal, car aucun de ces “chefs-d’oeuvre” n’a pu bénéficier de promotion, voire d’exploitation en salle. Bad robot, boîte de production dirigée par le non moins connu J.J. Abrams, prend donc ici un pari étonnant en décidant de développer un projet au public très ciblé entre deux franchises à succès ; un sixième Mission impossible plutôt réussi et un neuvième Star Warsque l’on attend avec appréhension.

Nous suivons donc Boyce (Jovan Adepo), Tibbet (John Magaro), Chase (Iain De Caestecker), Rosenfeld (Dominic Applewhite) et le commandant Ford (Wyatt Russel), qui ont pour mission de s’infiltrer dans un village français, tenu par une cinquantaine de soldats Nazis sous les ordres de Wafner (Pilou Asbæk) et d’y détruire le clocher de l’église sous lequel est installé un poste de transmission radio. La destruction de ce poste empêcherait ainsi les Nazis d’apporter un soutien aérien lors du débarquement Allié qui est sensé avoir lieux le lendemain.

Évidemment, les braves soldats américains découvriront que l’église abrite un sous-sol où un savant fou (et nazi), mène des expériences sur les pauvres habitants (français) du village afin de créer des soldats immortels au service du Troisième Reich. Rien de nouveau sous le soleil scénaristiquement parlant, surtout que le personnage du savant fou est, contre toute attente, extrêmement transparent.

Mais d’ailleurs les personnages, parlons-en. Concrètement, les rôles manquent de relief et nous offrent des identités assez peu travaillées. Ce qui est dommage quand on s’intéresse à un petit groupe d’individus, mais parait sensé au vu du genre du film (guerre/horreur). Entre le vilain soldat qui se découvrira une âme de baby-sitter sur le tard, le lâche que la chasse aux nazis transcende et virilise soudain, on peut dire qu’on est servis niveau vulgarisation des archétypes. Heureusement l’apparition du méchant haut dignitaire nazi, joué par l’acteur Danoi Pilou Asbaek (Game Of Thrones) sauve un peu les meubles, mais reste limité à “je suis méchant et je suis prêts à tout pour étaler ma méchanceté sur le monde.”

Côté performance d’acteur, on n’est pas trop mal logé pour un film qui comme nous le disons, ne semble pas mettre l’épaisseur des personnages au coeur de ses priorités. Les blagues et les dialogues font rarement mouche, mais restent recevables sans être trop poussifs ; les pics oraux visant le public français se limitant à une vanne sur la tour Eiffel qui fera sûrement beaucoup rire le public américain.

Le film sait montrer d’autres qualités, propres au genre qu’il propose : quelques effets gores surprenants avec des maquillages réussis ainsi que des scènes d’actions jouissives sans plan de caméra hasardeu ni d’effets spéciaux bas de gamme. On reprochera cependant à Overlord un aspect un peu trop “numérique”, surtout dans les scènes de nuit. On peut dire que nous sommes dans le haut de gamme de la série B.

En conclusion, Overlord est un film… fun. Car oui, on s’amuse devant cette production, on prend même parfois son pied avec un rythme qui ne fléchit jamais. Le mythe du zombie nazi n’a rien de nouveau, cependant Overlord s’émancipe de ses prédécesseurs en offrant un film au scénario qui reste tangible face à l’univers qu’il met en place, sans prendre la peine de nous éclabousser de son patriotisme.

Overlord ; un film sûrement pas pour toute la famille, mais qui devrait ravir les fans du genre tout comme les néophytes.

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[AVIS] Pupille (2018) Jeanne Herry

Synopsis:
Théo est remis à l’adoption par sa mère biologique le jour de sa naissance. C’est un accouchement sous X. La mère a deux mois pour revenir sur sa décision…ou pas. Les services de l’aide sociale à l’enfance et le service adoption se mettent en mouvement. Les uns doivent s’occuper du bébé, le porter (au sens plein du terme) dans ce temps suspendu, cette phase d’incertitude. Les autres doivent trouver celle qui deviendra sa mère adoptante. Elle s’appelle Alice et cela fait dix ans qu’elle se bat pour avoir un enfant. PUPILLE est l’histoire de la rencontre entre Alice, 41 ans et Théo, trois mois.

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Le drame social à la française est le genre de film que nous rechignons toujours à voir et qui ne fait pas forcément rêver les foules ; mais qui, contre toute attente, est en mesure de nous laisser sa marque, une fois la salle aux sièges rouges derrière nous.

Présenté au Festival du film francophone d’Angoulême, le film Pupille, a su toucher les internautes dès sa première bande-annonce. Oeuvre au sujet fort et rarement traité au cinéma, Pupille est un long métrage de Jeanne Herry, (fille de miou-miou et Julien clerc) qui signe ici son deuxième film en tant que réalisatrice après “Elle l’adore” où Sandrine Kiberlaindonnait la réplique à Laurent Lafitte. La réalisatrice nous propose un scénario bien différent de son premier film, lui permettant déjà, d’élargir son spectre d’auteur/réalisatrice.

Pupille est une porte ouverte sur l’univers complexe de l’adoption en France. La caméra de Jeanne Herry parcourt le circuit administratif français, ses défauts et ses qualités avec humanité à travers l’histoire des individus qui en sont les acteurs. Nous suivons le destin de Théo, nourrissons issu d’une grossesse non désirée, jusqu’à sa rencontre avec sa mère adoptive, Alice, audiodescriptrice pour le théâtre, joué par Élodie Bouchezqui nous offre ici, une performance sensible et authentique.

Nous avions peur de nous retrouver face à un sujet très lourd, mais force est d’avouer que Pupille frappe en plein coeur, d’une part grâce à une narration non linéaire impliquant constamment l’attention du spectateur et d’autre part grâce à un casting plus que convaincant. Nous noterons notamment un Gilles Lellouchequi parvient à se démarquer en homme sensible et droit, dans peut -être, l’un des rôles les plus touchant de sa carrière (un homme capable de s’occuper d’enfants, sonne enfin 2018, bravo) ainsi qu’une Sandrine Kiberlainjouissant d’un personnage fait sur mesure qu’elle aborde avec l’élégance naturelle que nous lui connaissons. Les seconds rôles ne sont pas en reste, nous pensons notamment à Olivia Côte, pouvant paraître un peu froide et neurasthénique au premier abord, mais qui parvient à épouser les traits d’un personnage ébranlé par sa profession, qui se doit de montrer force et autorité ; ce qui sied parfaitement à ses épaules.

La caméra reste très proche des acteurs, laissant la part belle aux mots et aux dialogues qui font du bien. Parfois, un simple regard suffit. Les émotions parviennent à trouver leur ton sans déborder, le tout, rythmé par quelques notes de piano qui savent se faire discrètes. On ne peut s’empêcher de faire le lien avec “Réparer les vivants” (2016) de Katell Quillévéréqui nous avait déjà pris aux tripes en retraçant le parcours d’un don d’organe.

En conclusion, pour son second film, Jeanne Herrynous offre une perle sensible, juste et ludique qui ne tombe pas dans les travers d’un genre aux traits parfois trop “documentarisés”. Ici les personnages ont une épaisseur, c’est un regard, nous aimons.

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[AVIS] Le Grand Bain (2018) Gilles Lellouche

Synopsis:
C’est dans les couloirs de leur piscine municipale que Bertrand, Marcus, Simon, Laurent, Thierry et les autres s’entraînent sous l’autorité toute relative de Delphine, ancienne gloire des bassins. Ensemble, ils se sentent libres et utiles. Ils vont mettre toute leur énergie dans une discipline jusque-là propriété de la gent féminine : la natation synchronisée. Alors, oui c’est une idée plutôt bizarre, mais ce défi leur permettra de trouver un sens à leur vie…

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Le Grand Bain est le troisième film de Gilles Lellouche, le premier qu’il réalise seul. Pour cette première, l’acteur et réalisateur français s’offre une distribution française de grande envergure ainsi qu’une avant première au festival de Cannes 2018 en hors compétition. Guillaume Canet, Benoît Poelvoorde, Virginie Efira, Mathieu Amalric, Jean-Hugues Anglade, Philippe Katerine, Félix Moati, Mélanie Doutey, Leïla Bekhti, Marina Foïs, Alban Ivanov ont ainsi brillé sur les marches mais aussi à l’écran, ovationnés dans le grand théâtre lumière lors de la grande projection.

Et le moins qu’on puisse dire c’est que tout est mérité ! A l’approche assez simpliste, on avait peur de voir ici une énième comédie française mais le film de Gilles Lellouche va plus loin que ça. En plus d’être hilarant par moment, Le Grand Bain est tout aussi émouvant. A commencer par les acteurs, tous touchants comme il faut apportant chacun leur pierre à l’édifice, former une équipe de natation synchronisée masculine. Le pitch annonce déjà la couleur et en plus d’être une très bonne comédie, Le Grand Bain est aussi une leçon de vie, il faut croire en ses rêves et aller au bout de ce qu’on entreprend.

Mais ce qui plait vraiment dans Le Grand Bain c’est le plaisir que prend toute l’équipe à nous emmener dans cet univers drôle et sensible. On ressent une vraie passion, une vrai entente, on pourrait même parler ici d’un film de pote. Côté mise en scène on a quelques chose de frais, quelque chose d’assez dynamique, une grand réussite de Lellouche qui manque cependant de rythme et d’intensité.

Dans un esprit Rasta Rockett (1993) Gilles Lellouche nous emmène dans l’univers méconnu de la natation synchronisé, façade qui cache en réalité son vrai dialogue sur ses personnages clichés attendrissants et populaires. Aux dialogues bien écrits et aux gags réussis, Le Grand Bain marque une pause plein d’humour dans cette 71e édition du festival de Cannes ! Ce nouveau film de Lellouche ravira le grand public pour son smile constant et son optimisme toujours plaisant.

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[AVIS] The Spy Gone North (2018) Yoon Jong-bin

Synopsis:
Séoul, 1993. Un ancien officier est engagé par les services secrets sud-coréens sous le nom de code « Black Venus ». Chargé de collecter des informations sur le programme nucléaire en Corée du Nord, il infiltre un groupe de dignitaires de Pyongyang et réussi progressivement à gagner la confiance du Parti. Opérant dorénavant en autonomie complète au coeur du pays le plus secret et le plus dangereux au monde, l’espion « Black Venus » devient un pion dans les tractations politiques entre les gouvernements des deux Corées. Mais ce qu’il découvre risque de mettre en péril sa mission et ce pourquoi il a tout sacrifié.

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The Spy Gone North s’est fait très discret malgré un passage au festival de Cannes et à l’Etrange Festival à Paris. C’est pourtant une oeuvre marquante du réalisateur sud-coréen Yoon Jong-bin connu notamment pour son film Nameless Gangster, succès au box office et film multi-récompensé. Inspiré de faits réels des années 1990 pour illustrer les rapports complexes entretenus entre les deux corées, The Spy Gone North est en plein dans l’actualité et maîtrise son sujet géopolitique d’une fausse légèreté.

Les parts de réel et de fictif dans ce thriller d’espionnage politique ne sont pas clairement quantifiable comme l’était aussi Argo le film de Ben Affleck qui s’apparente beaucoup à ce film de Yoon Jong-bin. Mais cette oeuvre nous montre une Corée du Nord comme rarement vu dans les films, c’est d’ailleurs très rare d’en voir des images au cinéma ! Recrée en effet spéciaux, cette Corée du Nord des années 90 est d’un réalisme frappant et offre une grande valeur ajoutée à ce film déjà très dense. Parce que oui, les thriller coréens ont pour habitude d’être assez chargés scénaristiquement, de quoi séduire les amateur du genre ! En plus de l’aspect thriller, le film offre un aspect historique important.

Qui dit dense dit beaucoup de choses à raconter et forcément le rythme en prend un coup. Surtout sur un film de 2h21, c’est assez lent à se lancer mais on tient bon grâce à cette histoire haletante !

Côté casting, le film propose avec une extrême justesse des personnages attachants et bien interprétés. Déjà l’acteur principal Jung-min Hwang offre une interprétation très sincère de Suk-young Park le ‘Black Venus’. Il est très bien épaulé par les autres acteurs notamment Sung-min Lee qui incarne un dignitaire nord-coréen mélancolique et désabusé avec qui Black Venus va faire équipe. Sans oublier Ri Myong-un, Jin-Woong Cho, Ji-Hoon Ju mais surtout Ju-bong Gi pour sa magnifique interprétation de Kim Jong-Il, le dictateur Nord-Coréen et ses scènes sublimes à la fois drôles et pleines de suspens.

La surprise est d’ailleurs dans cette sincérité de jeu qui fait de The Spy Gone North un film plein d’émotions. Aussi surprenant que cela soit-il, Yoon Jong-bin le réalisateur a réussi à allier thriller d’espionnage à une justesse dans l’émotion et le jeu ! Une belle prouesse qui en plus des images de Corée du Nord et des faits historiques, fait de The Spy Gone North un parfait thriller d’espionnage et sur l’espionnage ainsi que sur les deux Corées !

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[AVIS] Venom (2018) Ruben Fleischer

Synopsis:

Possédé par un symbiote qui agit de manière autonome, le journaliste Eddie Brock devient le protecteur létal Venom.

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La mode est aux films d’anti-héros et Venom ne manque pas à l’appel. Le Vilain de l’univers Spider-man s’offre son premier film solo après une apparition dans Spider-man 3 de Sam Raimi. Premier film solo mais un projet qui date pas d’aujourd’hui mais de 2007 ! En effet ce spin-off de chez Sony a connu une route mouvementée jusqu’aux salles de cinéma, une route supervisée par le producteur Avi Arad présent depuis la première heure. Souvent avorté, le projet n’a pas autour été centré sur Venom mais sur les Sinister 6 (méchant de l’univers Spider-man dont le vautour, le bouffon vert…) qui devait sortir après le terriblement raté The Amazing Spider-man 2. Heureusement pour Sony le succès du Spider-man de Tom Hollande a relancé la franchise, Venom est bel et bien là et devrait permettre à Sony de lancer le Sony’s Universe of Marvel Characters autrement appelé l’univers des fonds de tiroir. Un univers où l’on retrouvera des personnages secondaires liés à l’univers de Spider-man comme Silver SableChatte noire, MorbiusNightwatch ou encore Kraven Le Chasseur, une sorte de film Sinister 6 mais avec les moins connus. Une envie de contrer Marvel Studios et son Marvel Cintematic Universe (Avengers…) qui n’aboutira sans doute jamais en vue de ce premier film Venom, imparfait et malheureusement loin de ce qu’on peut en attendre.

Non Venom n’est pas le film de super-héros le plus horrible, Sony avait fait pire avec The Amazing Spider-man 2 (aussi produit par Avi Arad) mais un gâchis de potentiel. A commencer par Tom Hardy excellent acteur britannique que vous avez pu voir dans Dunkerque, The Dark Knight Rises, Mad Max Fury Road ou encore Bronson; qui signe ici l’un de ses pire rôles si ce n’est le pire ! Oui Tom Hardy est mauvais, surjoue la plupart de ses scènes et n’est jamais vraiment crédible. Lui qui a l’habitude de jouer avec le regard, joue ici avec exagération. Il l’avait d’ailleurs dit en interview, ses 40minutes préférés ont été coupées au montage. N’oublions pas non plus le reste du casting, Michelle Williams, Riz Ahmed deux grands acteurs qui ne sauvent malheureusement pas le film. De même que la musique et la photographie déjà oubliés.

Mais le casting n’est pas le seul gâchis du film, on pense notamment et surtout au personnage de Venom lui même. Habitué du gore et de la violence, le film est cependant notifié tout public… et il l’est ! La plus grosse déception, avoir à faire à un buddy movie au scénario simpliste et aux effets visuels douteux, sans aucune goûte de sang, sans aucune scène violente. C’est comme faire un Star Wars sans sabre laser, ou un Thor sans marteau.

Oui Venom reste amusant et regardable mais le film est loin d’être à la hauteur du personnage. Les fans vont hurler, les cinéphiles aussi mais il peut plaire au grand public. Des suites sont bien évidemment prévues mais le plus drôle dans tout ça c’est que Sony ne croit tellement pas en cet univers qu’ils ont préféré en scène post-générique placer un extrait du prochain Spider-Man: New Generation l’animé écrit et produit par Phil Lord et Chris Miller qui s’annonce exceptionnel !

Ruben Fleischer réalise ici un film partiellement amusant, imparfait et loin de rendre hommage au personnage. Si le film ne s’appelait pas Venom et ne gâchait pas le talent de Tom Hardy on aurait sans doute un peu plus apprécier mais peu de choses sont à sauver. On préférait Life de Daniel Espinosa, un film Sony aussi que beaucoup de gens voyaient comme préquel à Venom. On ne retient pas grande chose si ce n’est qu’on est quand même resté jusqu’au bout.

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[AVIS] Upgrade (2018) Leigh Whannell

Synopsis:

Après la mort de son épouse lors d’une violente agression qui l’a laissé paralysé, Grey Trace est approché par un inventeur milliardaire qui propose de lui administrer un remède expérimental qui va « upgrader » son corps et ses facultés. Désormais doté d’un implant fonctionnant à l’intelligence artificielle, Grey voit ses capacités physiques décuplées et se lance dans une mission vengeresse, afin de faire payer ceux qui ont tué sa femme.

Upgrade

 

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On avait fait la connaissance de Logan Marshall-Green en 2012 dans Promotheus, mais il nous avait convaincu dans le pas moins excellent The Invitation lors de l’Etrange Festival en 2015. Cette année, l’acteur revient dans un nouveau film de Leigh Whannell, réalisateur de Insidious : Chapitre 3, film intitulé Upgrage, de retour à l’étrange Festival !

Dans Upgrade, Grey Trace (Logan Marshall-Green) est un homme qui à la suite d’une agression qui lui a coûté sa femme et l’a rendu paraplégique, va se retrouver « upgradé » par une puce qui va décupler ses capacités physiques, devenant une sorte d’expérience technologique. Mais comme les films de science fiction aux avancées technologiques incroyables (I Robot ou encore Strange Days) la technologie est toujours utilisée (et le sera toujours ?) comme une nouvelle ère pour la criminalité. Un scénario à l’apparence classique mais qui sait nous surprendre quand il faut.

Mais Upgrade change un peu des blockbusters habituels, étant un film indépendant des studios Blumhouse Productions (environ et seulement 5millions de budget) il profite d’un style et d’un traitement qui change mettant son côté trash en avant. Blumhouse Productions nous avaient conquis avec Get Out ou encore Split, ils signent ici un revenge movie de science-fiction efficace dans un monde de dystopie parfaitement relaté par les équipes de déco et d’accessoires. En plus d’une très belle photographie signée Stefan Duscio à qui l’on doit Jungle avec Daniel Radcliffe mais aussi quelques clips de Beyoncé !

Upgrade

Aussi scénariste, le réalisateur Leigh Whannell  qui est d’ailleurs l’auteur de Saw, Insidious et Dead Silence s’engage dans la science-fiction et ça lui réussit très bien.  Le film possède une atmosphère de thriller dans ce bain de science-fiction. Pas vraiment de morale, ni de gentil ou méchant. Upgrade fait office de tremplin pour un univers qu’on pourrait décrire de cyberpunk, même si cela se ressent moins à l’écran. On ne voit la ville dans son ensemble que très rarement, le film se focalisant plus sur des paysages auxquels on puisse s’identifier. Le manque de budget qui se fait un peu sentir mais qui est rapidement oublié avec les scènes d’actions parfaitement réalisées.

Upgrade change un peu de ce qu’on a l’habitude de voir en science fiction et tient tête à des blockbuster aux budgets 100 fois plus important. Le film s’est offert une sortie salle à l’internationale et va permettre à Blumhouse Productions de nous éblouir de nouvelles fois. Trash, violent, bien écrit, intelligemment réalisé, Upgrade est à voir en cette période creuse de science fiction.

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[AVIS] La Prophétie de l’horloge (2018) Eli Roth

Synopsis:
Cette aventure magique raconte le récit frissonnant de Lewis, 10 ans, lorsqu’il part vivre chez son oncle dans une vieille demeure dont les murs résonnent d’un mystérieux tic-tac. Mais lorsque Lewis réveille les morts accidentellement dans cette ville, en apparence tranquille, c’est tout un monde secret de mages et de sorcières qui vient la secouer.

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Quand Eli Roth adepte des films de genre et réalisateur de films tels que Knock Knock ou encore Green Inferno s’essaye au film fantastique pour enfant ça donne La Prophétie de l’horloge ! Produit par Amblin la société de production de Steven Spielberg qui a produit Les Goonies, Men in black ou encore E.T. l’extra-terrestre et adapté du roman La Pendule d’Halloween de John Bellairs , ce nouveau film fantastique pour enfant a pourtant l’air bancal et ça dès sa promotion qui ne mentionne jamais le réalisateur américain. Une promotion d’ailleurs raté qui cache sans doute un film auquel personne ne croit réellement.

Comme tous les blockbusters, La Prophétie de l’horloge s’appuie sur un casting de premier rang, et notamment un duo des mythiques Cate Blanchett et Jack Black qu’on ne présente plus ! Ils accompagnent le jeune Owen Vaccaro qu’on a pu découvrir dans quelques films. On retrouve également Kyle MacLachlan (Les Agents du SHIELD, Twin Peaks, Dune…), Renée Elise Goldsberry (Get Down) ainsi que Colleen Camp (Die Hard 1…). Heureusement que la tête d’affiche est forte puisque la direction semble inégale et les jeunes acteurs s’en retrouvent pénalisés. On a du mal à croire aux scènes émouvantes et encore moins aux personnage clichés qui ne correspondent même pas à leur âge. Comme le jeune Sunny Suljic qui incarne Tarby Corrigan pour ne citer que lui qui ressemble à un personnage du film Grease alors qu’il n’a que 10ans. Heureusement Cate Blanchett et Jack Black restent toujours au top !  

Le film n’est d’ailleurs pas sans rappeler Chair de Poule adaption des oeuvres horrifiques pour enfant, un film fantastique qui partage d’ailleurs son acteur principal; Jack Black ! Mais Chair de poule réussit là où La Prophétie de l’horloge échoue…

En effet le film ne souffre pas que d’une direction inégale… Eli Roth semble parfois prendre son pied à créer une ambiance à créer quelque chose où l’on reconnait sa patte mais s’efface souvent pour un film formaté qu’on a déjà vu des milliers de fois. Vous verrez pourtant de la nécrophilie, loin des personnages clichés de conte pour enfant. Mais le film ne va jamais au bout de ce qu’il met en place et Eli Roth semble être qu’à moitié présent.

Sinon a part ça les décors et l’esthétique semblent de bonne facture, on repassera pour les effets spéciaux mais pour un blockbuster à petit budget (42 millions de dollars) ce n’est pas trop mal. Un budget où on peut d’hors et déjà retirer les cachets des acteurs principaux qui ont du prendre une belle petite somme ! Mais techniquement le film reste assez correct, et même arrive parfois à nous plonger dans quelques séquences attrayantes. On retiendra tout de même quelques scènes dont une avec Jack Black vers la fin (#NoSpoil).

Eli Roth signe ici un film formaté, qui n’arrive jamais à décoller. Un film non pas mauvais mais loin de son potentiel. On retiendra tout de même quelques séquences et un Jack Black électrique une des seules raisons pour rester jusqu’à la fin ! Un film hybride entre l’horreur, le fantastique et le film pour enfant qui semble coincé au milieu n’allant jamais au bout de ses idées. Une tentative ratée.

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[AVIS] Otages à Entebbe (2018) José Padilha

Synopsis:
1976, un vol Air France de Tel Aviv pour Paris est détourné sur Entebbe, en Ouganda.
Les faits qui s’y sont déroulés ont changé le cours de l’histoire.

3

Otages à Entebbe vient présenter tel un spectacle vivant ce qui s’est passé cette semaine de 1976, cette semaine où le monde entier avait les yeux fixés entre l’aéroport ougandais où avait lieu la prise d’otage et Tel Aviv où le gouvernement Israélien devait prendre une décision de toute urgence. Deux points de vue que José Padilha a bien mis en avant ne prenant aucun parti, pour une belle reconstitution historique !

Le réalisateur de la série Narcos et du dernier film Robocop signe ici une belle mise en scène, jonglant entre les points de vue pour relater au mieux les faits. Dans un style visuel qui nous ferait presque pensé à sa série phare, José Padilha retrouve son chef opérateur fétiche Lula Carvalho, pour un résultat efficace ! Sur le plan historique Otages à Entebbe est une réussite, expliquant bien les enjeux politiques et la psychologie des personnages engagés. Mais malheureusement a vouloir trop en faire le film est d’une grande lenteur et possède de nombreuses longueurs.

Heureusement, l’aspect historien du film est renforcé par ses acteurs de grand standing ! A commencer par l’excellent Daniel Brühl que vous avez pu voir dans le film Rush de Ron Howard ou encore dans Captain America: Civil War qui incarne avec brio l’un des assaillants. Accompagné par la toute aussi excellente Rosamund Pike, récemment encensée dans Gone Girl de David Fincher, un duo qui fonctionne du côté de la prise d’otage. On retrouve également Denis Ménochet, français adepte des seconds rôles de film américain comme Assassin’s Creed, Robin des Bois, ou encore Inglourious Basterds mais aussi de premier rôle de grands film français comme Jusqu’à La Garde, pré-sélectionné pour représenté la France aux Oscars ! Du côté Israélien on retrouve Eddie Marsan (Sherlock Holmes, Deadpool 2, Le Dernier Pub avant la fin du monde…), un casting très alléchant qui donne vie à ce théâtre vivant, une reconstitution réussie !

Une reconstitution d’1h50 qui vient tout de même présenter beaucoup de choses sous une belle musique de Rodrigo Amarante déjà présent sur le son de Narcos mais qui signe ici sa première composition. Si Otages à Entebbe ne possède que peu d’action c’est parce qu’il se doit de présenter tous les aspects politiques et les facteurs de cette prise d’otage et ce des deux points de vue. Une prise d’otage qui va se clôturer par une conclusion théâtrale, pour suivre la ligne directrice qu’il avait mis en place.

Otages à Entebbe réussit dans la présentation des faits mais son rythme ultra lent et ses longueurs peuvent perdre le spectateur.

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[AVIS] Lifechanger (2018) Justin McConnell

Synopsis:
Drew possède la capacité de dupliquer les corps de différentes personnes, dont il consomme l’énergie et prend l’apparence. Il est sans cesse obligé de se nourrir de la force vitale de ses victimes, sous peine de disparaître lui aussi.

2.5

L’Etrange Festival nous régale chaque année de toutes sortes de films, des pépites de cinéma indépendant, en passant par des oeuvres gores, des films innovants, des essais artistiques ou encore des ratés cinématographiques; que des films qui ont un point commun, le cinéma de genre et l’envie d’aller au bout de son idée même la plus saugrenue. Mais l’Etrange Festival nous propose aussi des hybrides, des mélanges de tout ce qui se fait à l’étrange comme Lifechanger.

Lifechanger est l’oeuvre du réalisateur Justin McConnell qui n’en est pas à son coup d’essai. Habitué de série B il réalise ici une oeuvre un peu plus personnelle; une oeuvre qui fait écho au décès de son fidèle compagnon de travaille Kevin Hutchinson en 2012. Le film va évidemment aborder le deuil mais sous une forme pour le moins intelligente. Un concept assez brillant qui peine à se lancer réellement. 

Drew ce personnage principal ou plutôt cette entité voyage de corps en corps, prenant l’âme de ceux qu’elle consume. Ainsi Drew prend la forme de plusieurs personnes mais aspire aussi leur âme et certains de leurs souvenirs. Drew va donc reprendre l’amour d’une de ses victimes envers une femme, une habitué d’un bar qu’il va tenter de récupérer. Mais Drew doit changer de corps fréquemment et va donc reprendre contact avec cette femme sous ses plusieurs formes. Une histoire qui va rapidement tourner en rond pour une fin des plus décevantes et des plus bizarres.

Les acteurs signent cependant une bonne performance, incarnant à chaque fois un double personnage crédible !

On perd rapidement le fil pour une histoire qui arrivait à nous captiver, dans son ambiance et ses idées mystérieuses. Mais la fin décevante se fait suivre d’une étrange clôture, d’une conclusion mystérieuse qui fait hommage à Alien (on en dit pas plus), une conclusion en adéquation parfaite avec l’Etrange Festival, qui le classe d’ailleurs en tant que nouveau talent ! On en retiendra pas beaucoup plus d’un film qui tente des choses sans vraiment les réussir. De bonnes idées, de bonnes choses mais le spectateur lâche malheureusement assez rapidement.

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[AVIS] La Nonne (2018) Corin Hardy

Synopsis:
Quand on apprend le suicide d’une jeune nonne dans une abbaye roumaine, la stupéfaction est totale dans l’Église catholique. Le Vatican missionne aussitôt un prêtre au passé trouble et une novice pour mener l’enquête. Risquant leur vie, les deux ecclésiastiques doivent affronter une force maléfique qui bouscule leur foi et menace de détruire leur âme. Bientôt, l’abbaye est en proie à une lutte sans merci entre les vivants et les damnés…

2

L’univers terrifiant de Conjuring ne cesse de s’agrandir. Après la poupée Annabelle c’est au tour de La Nonne d’hanter les salles obscures surveillée de loin par James Wan, le maître des lieux ou plutôt le réalisateur des Conjuring qui vient ici aider à l’écriture. On se dit que le film a ses chances à l’image de l’apparition de La Nonne dans Conjuring 2, qu’il ya une histoire à creuser, mais non. Là où La Nonne est censée faire écho on se contente d’une fin clin d’oeil, sans doute pour préserver l’histoire d’une potentielle suite qui fera le lien entre la Nonne et les Warren !

Réalisé par Corin Hardy à qui l’on doit notamment Le Sanctuaire, film indépendant plutôt apprécié des adeptes de l’horreur, La Nonne n’innove en rien dans le cinéma d’horreur mais vient bombarder de clichés et de jump scares les spectateurs courageux. Du coup forcément on se fait avoir, mais sans grand plaisir. Là où Conjuring était intelligent, La Nonne nous balance l’inverse. A commencer par les personnages totalement inintéressants et parfois inutiles pourtant interprétés par de bons acteurs. Il y avait matière à réussir quelques chose de prenant mais malheureusement il n’y a que la Nonne elle même (interprétée par Corin Hardy) qui fait vraiment peur.

On arrive à rester jusqu’au bout mais le voyage est rude et semble interminable, pourtant le film ne fait qu’1h36 ! Sans doute à cause de son scénario qui devient parfois risible. L’un des principaux atouts de la saga Conjuring c’était sa mention inspirée de faits réels, son côté presque réaliste qui nous plaisait tant un aspect totalement absent de ce nouveau film, malheureusement.

Cependant tout n’est pas mauvais dans le film. Il en ressort une ambiance assez interessante. En fait La Nonne reprend tous les clichés des films d’horreur aux personnages d’une profondeur inexistante frôlant parfois avec la série B mais conserve les avantages de son beau petit budget. Soit L’image, les décors et les costumes tout un aspect qui tient la route. En même temps on retrouve à l’image Maxime Alexandre déjà présent sur le deuxième Annabelle mais aussi sur La Colline a des yeux, d’Alexandre Aja !

Ce n’est pas le pire film d’horreur de l’année loin de là mais c’est l’un des pires de la saga conjuring, à égalité avec l’autre spin-off… Annabelle qui pour sa défense n’avait qu’un quart du budget de La Nonne.

Une grosse déception pour une saga qui l’est tout autant. On espère rapidement retrouver l’esprit Conjuring dans le troisième opus tant attendu et réalisé par James Wan !

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=AzeAEmt-yno&frags=pl%2Cwn[/youtube]

[AVIS] Climax (2018) Gaspar Noé

Synopsis:
Naître et mourir sont des expériences extraordinaires. Vivre est un plaisir fugitif.

4

Gaspard Noé a l’habitude de faire sensation avec ses films d’une esthétisme rare et d’une forme à laquelle peu adhèrent. Après Enter the Voide, Love le film polémique voici Climax, qui vient tel un long clip nous éblouir d’une esthétisme rare. Bien que ses histoires soient rarement très accecibles, ici Gaspard Noé installe une certaine tension, une ambiance folle bien qu’un peu longue sur certains passages.

Malgré sa simplicité scénaristique il s’en ressort de Climax un objet cinématographique incompris qui mise tout sur sa forme, esthétique pure d’une incroyable maîtrise technique française. Gaspard Noé retrouve une fois encore Benoît Debie son chef opérateur fétiche qui est aussi à l’oeuvre sur quelques films visuellement forts comme Spring Breakers, Les Frères Sisiters ou encore Lost River de Ryan Gosling. On change pas une équipe qui gagne le film s’est offert une fois encore un passage à Cannes avec cette fois-ci une actrice de standing international, Sofia Boutella la française qu’on a pu voir dans La Momie avec Tom Cruise ou encore les deux Kingsman !

Avec Climax Gaspar Noé revient aux fondamentaux de son cinéma, ce qu’il sait faire de mieux !  Des personnages épris d’une noirceur harcelante, une photographie acide et horrifique avec une touche de Benoit Debie comme lui seul sait le faire, une sexualisation à outrance, une violence progressive, une plongée dans l’horreur humaine. Le cinéaste empile alors les scènes d’anthologie, où la drogue, le sexe, la violence et l’euphorie se côtoient dans des plans séquences d’une esthétique troublante, signe d’une expérience cinématographique forte.

Le plus troublant dans tout ça c’est son casting ! A part Sofia Boutella, Gaspard Noé s’est entouré de nombreux artistes dont c’est la première expérience au cinéma. Ainsi on retrouve beaucoup de danseurs mais aussi Kiddy Smile un DJ son militantisme LGBT. Le risque était de taille mais Gaspard Noé a bien eu raison de prendre cette direction, il offre au film une ouverture des plus réussies et monte d’un niveau l’esthétisme déjà incroyable de son film acide.

Climax est ce genre de film qui se démarque de tous les autres. Dont vous ne ressortirez pas indemne. Une expérience qui vous plongera dans un acharnement de valeurs qui sont fortes à Gaspard Noé et surtout dans un huis clos sous acide assez prenant. Plongez dans cette communauté française de danseurs et dans leur trip psychédélique !

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