Découvrez notre avis sur le film The Lighthouse réalisé par Robert Eggers avec Robert Pattinson, Willem Dafoe et Valeriia Karaman.
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[AVIS] The Operative (2019) Yuval Adler
Découvrez notre avis sur le film The Operative réalisé par Yuval Adler avec Diane Kruger, Martin Freeman et Cas Anvar.
Lire l'article[AVIS] Upgrade (2018) Leigh Whannell
Synopsis:
Après la mort de son épouse lors d’une violente agression qui l’a laissé paralysé, Grey Trace est approché par un inventeur milliardaire qui propose de lui administrer un remède expérimental qui va « upgrader » son corps et ses facultés. Désormais doté d’un implant fonctionnant à l’intelligence artificielle, Grey voit ses capacités physiques décuplées et se lance dans une mission vengeresse, afin de faire payer ceux qui ont tué sa femme.
On avait fait la connaissance de Logan Marshall-Green en 2012 dans Promotheus, mais il nous avait convaincu dans le pas moins excellent The Invitation lors de l’Etrange Festival en 2015. Cette année, l’acteur revient dans un nouveau film de Leigh Whannell, réalisateur de Insidious : Chapitre 3, film intitulé Upgrage, de retour à l’étrange Festival !
Dans Upgrade, Grey Trace (Logan Marshall-Green) est un homme qui à la suite d’une agression qui lui a coûté sa femme et l’a rendu paraplégique, va se retrouver « upgradé » par une puce qui va décupler ses capacités physiques, devenant une sorte d’expérience technologique. Mais comme les films de science fiction aux avancées technologiques incroyables (I Robot ou encore Strange Days) la technologie est toujours utilisée (et le sera toujours ?) comme une nouvelle ère pour la criminalité. Un scénario à l’apparence classique mais qui sait nous surprendre quand il faut.
Mais Upgrade change un peu des blockbusters habituels, étant un film indépendant des studios Blumhouse Productions (environ et seulement 5millions de budget) il profite d’un style et d’un traitement qui change mettant son côté trash en avant. Blumhouse Productions nous avaient conquis avec Get Out ou encore Split, ils signent ici un revenge movie de science-fiction efficace dans un monde de dystopie parfaitement relaté par les équipes de déco et d’accessoires. En plus d’une très belle photographie signée Stefan Duscio à qui l’on doit Jungle avec Daniel Radcliffe mais aussi quelques clips de Beyoncé !
Aussi scénariste, le réalisateur Leigh Whannell qui est d’ailleurs l’auteur de Saw, Insidious et Dead Silence s’engage dans la science-fiction et ça lui réussit très bien. Le film possède une atmosphère de thriller dans ce bain de science-fiction. Pas vraiment de morale, ni de gentil ou méchant. Upgrade fait office de tremplin pour un univers qu’on pourrait décrire de cyberpunk, même si cela se ressent moins à l’écran. On ne voit la ville dans son ensemble que très rarement, le film se focalisant plus sur des paysages auxquels on puisse s’identifier. Le manque de budget qui se fait un peu sentir mais qui est rapidement oublié avec les scènes d’actions parfaitement réalisées.
Upgrade change un peu de ce qu’on a l’habitude de voir en science fiction et tient tête à des blockbuster aux budgets 100 fois plus important. Le film s’est offert une sortie salle à l’internationale et va permettre à Blumhouse Productions de nous éblouir de nouvelles fois. Trash, violent, bien écrit, intelligemment réalisé, Upgrade est à voir en cette période creuse de science fiction.
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[AVIS] Otages à Entebbe (2018) José Padilha
Synopsis:
1976, un vol Air France de Tel Aviv pour Paris est détourné sur Entebbe, en Ouganda.
Les faits qui s’y sont déroulés ont changé le cours de l’histoire.
Otages à Entebbe vient présenter tel un spectacle vivant ce qui s’est passé cette semaine de 1976, cette semaine où le monde entier avait les yeux fixés entre l’aéroport ougandais où avait lieu la prise d’otage et Tel Aviv où le gouvernement Israélien devait prendre une décision de toute urgence. Deux points de vue que José Padilha a bien mis en avant ne prenant aucun parti, pour une belle reconstitution historique !
Le réalisateur de la série Narcos et du dernier film Robocop signe ici une belle mise en scène, jonglant entre les points de vue pour relater au mieux les faits. Dans un style visuel qui nous ferait presque pensé à sa série phare, José Padilha retrouve son chef opérateur fétiche Lula Carvalho, pour un résultat efficace ! Sur le plan historique Otages à Entebbe est une réussite, expliquant bien les enjeux politiques et la psychologie des personnages engagés. Mais malheureusement a vouloir trop en faire le film est d’une grande lenteur et possède de nombreuses longueurs.
Heureusement, l’aspect historien du film est renforcé par ses acteurs de grand standing ! A commencer par l’excellent Daniel Brühl que vous avez pu voir dans le film Rush de Ron Howard ou encore dans Captain America: Civil War qui incarne avec brio l’un des assaillants. Accompagné par la toute aussi excellente Rosamund Pike, récemment encensée dans Gone Girl de David Fincher, un duo qui fonctionne du côté de la prise d’otage. On retrouve également Denis Ménochet, français adepte des seconds rôles de film américain comme Assassin’s Creed, Robin des Bois, ou encore Inglourious Basterds mais aussi de premier rôle de grands film français comme Jusqu’à La Garde, pré-sélectionné pour représenté la France aux Oscars ! Du côté Israélien on retrouve Eddie Marsan (Sherlock Holmes, Deadpool 2, Le Dernier Pub avant la fin du monde…), un casting très alléchant qui donne vie à ce théâtre vivant, une reconstitution réussie !
Une reconstitution d’1h50 qui vient tout de même présenter beaucoup de choses sous une belle musique de Rodrigo Amarante déjà présent sur le son de Narcos mais qui signe ici sa première composition. Si Otages à Entebbe ne possède que peu d’action c’est parce qu’il se doit de présenter tous les aspects politiques et les facteurs de cette prise d’otage et ce des deux points de vue. Une prise d’otage qui va se clôturer par une conclusion théâtrale, pour suivre la ligne directrice qu’il avait mis en place.
Otages à Entebbe réussit dans la présentation des faits mais son rythme ultra lent et ses longueurs peuvent perdre le spectateur.
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[AVIS] Lifechanger (2018) Justin McConnell
Synopsis:
Drew possède la capacité de dupliquer les corps de différentes personnes, dont il consomme l’énergie et prend l’apparence. Il est sans cesse obligé de se nourrir de la force vitale de ses victimes, sous peine de disparaître lui aussi.

L’Etrange Festival nous régale chaque année de toutes sortes de films, des pépites de cinéma indépendant, en passant par des oeuvres gores, des films innovants, des essais artistiques ou encore des ratés cinématographiques; que des films qui ont un point commun, le cinéma de genre et l’envie d’aller au bout de son idée même la plus saugrenue. Mais l’Etrange Festival nous propose aussi des hybrides, des mélanges de tout ce qui se fait à l’étrange comme Lifechanger.
Lifechanger est l’oeuvre du réalisateur Justin McConnell qui n’en est pas à son coup d’essai. Habitué de série B il réalise ici une oeuvre un peu plus personnelle; une oeuvre qui fait écho au décès de son fidèle compagnon de travaille Kevin Hutchinson en 2012. Le film va évidemment aborder le deuil mais sous une forme pour le moins intelligente. Un concept assez brillant qui peine à se lancer réellement.

Drew ce personnage principal ou plutôt cette entité voyage de corps en corps, prenant l’âme de ceux qu’elle consume. Ainsi Drew prend la forme de plusieurs personnes mais aspire aussi leur âme et certains de leurs souvenirs. Drew va donc reprendre l’amour d’une de ses victimes envers une femme, une habitué d’un bar qu’il va tenter de récupérer. Mais Drew doit changer de corps fréquemment et va donc reprendre contact avec cette femme sous ses plusieurs formes. Une histoire qui va rapidement tourner en rond pour une fin des plus décevantes et des plus bizarres.
Les acteurs signent cependant une bonne performance, incarnant à chaque fois un double personnage crédible !
On perd rapidement le fil pour une histoire qui arrivait à nous captiver, dans son ambiance et ses idées mystérieuses. Mais la fin décevante se fait suivre d’une étrange clôture, d’une conclusion mystérieuse qui fait hommage à Alien (on en dit pas plus), une conclusion en adéquation parfaite avec l’Etrange Festival, qui le classe d’ailleurs en tant que nouveau talent ! On en retiendra pas beaucoup plus d’un film qui tente des choses sans vraiment les réussir. De bonnes idées, de bonnes choses mais le spectateur lâche malheureusement assez rapidement.
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[AVIS] Climax (2018) Gaspar Noé
Synopsis:
Naître et mourir sont des expériences extraordinaires. Vivre est un plaisir fugitif.
Gaspard Noé a l’habitude de faire sensation avec ses films d’une esthétisme rare et d’une forme à laquelle peu adhèrent. Après Enter the Voide, Love le film polémique voici Climax, qui vient tel un long clip nous éblouir d’une esthétisme rare. Bien que ses histoires soient rarement très accecibles, ici Gaspard Noé installe une certaine tension, une ambiance folle bien qu’un peu longue sur certains passages.
Malgré sa simplicité scénaristique il s’en ressort de Climax un objet cinématographique incompris qui mise tout sur sa forme, esthétique pure d’une incroyable maîtrise technique française. Gaspard Noé retrouve une fois encore Benoît Debie son chef opérateur fétiche qui est aussi à l’oeuvre sur quelques films visuellement forts comme Spring Breakers, Les Frères Sisiters ou encore Lost River de Ryan Gosling. On change pas une équipe qui gagne le film s’est offert une fois encore un passage à Cannes avec cette fois-ci une actrice de standing international, Sofia Boutella la française qu’on a pu voir dans La Momie avec Tom Cruise ou encore les deux Kingsman !
Avec Climax Gaspar Noé revient aux fondamentaux de son cinéma, ce qu’il sait faire de mieux ! Des personnages épris d’une noirceur harcelante, une photographie acide et horrifique avec une touche de Benoit Debie comme lui seul sait le faire, une sexualisation à outrance, une violence progressive, une plongée dans l’horreur humaine. Le cinéaste empile alors les scènes d’anthologie, où la drogue, le sexe, la violence et l’euphorie se côtoient dans des plans séquences d’une esthétique troublante, signe d’une expérience cinématographique forte.
Le plus troublant dans tout ça c’est son casting ! A part Sofia Boutella, Gaspard Noé s’est entouré de nombreux artistes dont c’est la première expérience au cinéma. Ainsi on retrouve beaucoup de danseurs mais aussi Kiddy Smile un DJ son militantisme LGBT. Le risque était de taille mais Gaspard Noé a bien eu raison de prendre cette direction, il offre au film une ouverture des plus réussies et monte d’un niveau l’esthétisme déjà incroyable de son film acide.
Climax est ce genre de film qui se démarque de tous les autres. Dont vous ne ressortirez pas indemne. Une expérience qui vous plongera dans un acharnement de valeurs qui sont fortes à Gaspard Noé et surtout dans un huis clos sous acide assez prenant. Plongez dans cette communauté française de danseurs et dans leur trip psychédélique !
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[AVIS] Utoya, 22 Juillet (2018) Erik Poppe
Synopsis:
Le 22 Juillet 2011, Anders Behring Breivik se rend au camp d’été de la Ligue des jeunes travaillistes, sur l’île d’Utoya, pour massacrer le plus de personnes possible. Kaja, 19ans, est sur l’île à ce moment là, et elle cherche sa soeur quand débutent les événements.
Le massacre d’Utoya est pour certains passé inaperçu mais il s’agit de la plus grave attaque en Norvège depuis la 2nd guerre mondiale ! 69 morts, tous âgés principalement de 15 à 19ans; un massacre qui a eu lieu dans un camp de jeunes organisé par la Ligue des jeunes travaillistes du Parti travailliste norvégien. Vous avez le contexte maintenant passons à l’excellent film qu’est Utoya, 22 Juillet !
Présenté au festival de Berlin le film a directement fait parler de lui ! Réalisé par Erik Poppe cinéaste qui a déjà un peu de bouteille dans le cinéma norvégien, Utoya 22 Juillet retranscrit de manière glaçante ce terrible massacre. Le film s’inspire des faits sans pour autant reconstituer la scène; les personnages présentés sont fictifs mais le film s’appuie sur les nombreux témoignages recueillis par l’équipe du film. Mais Utoya est aussi un témoignage sur la montée de l’extrême droite en Norvège !
En plus de son sujet fort, Utoya est réalisé quasi en plan séquence -un plan séquence est un plan continue, sans coupure- Un plan séquence qui nous entraînera dans la terreur des jeunes du camp comme si vous y étiez ! Glaçant ! Le film ne possède que quelques légères coupures vraiment réussies et a nécessité trois prises au total. 1h33 intense où vous n’apercevrez jamais le tuteur, juste les détonations sonores de ses coups de feu ! Un enfer psychologique pour tous les jeunes présents sur l’île au moment des faits qui est retranscrit avec force.
Pendant tout le film on suit Kaja incarnée par la jeune Andrea Berntzen, une actrice qui signe ici son premier long métrage et une performance incroyable qui nous tient sur presque une heure et demie de film. Comme tous les autres acteurs qui débutent ici par un long métrage unique, une expérience très formatrice !
Erik Poppe a réussi l’exploit ! Prendre des jeunes acteurs débutants, les mettre dans un plan séquence d’une heure et demie, tout synchroniser entre la figuration, les coups de feu et les déplacements pour rendre crédible un film qui ne pouvait pas se permettre d’être raté en vu du sujet fort qu’il représente ! C’est notre coup de coeur de l’Etrange Festival, bien qu’il n’ai remporté aucun prix.
La tuerie d’Utoya fera aussi l’objet du prochain film de Paul Greengrass (Jason Bourne, Vol 93…) 22 Juillet, qui sortira le 16 Octobre prochain sur Netflix !
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[AVIS] Sans un Bruit (2018) John Krasinski
Sans un Bruit
Réalisé par : John Krasinski
Avec : Emily Blunt, Noah Jupe, Millicent Simmonds, John Krasinski
Date de Sortie : 31 Mars 2018
Durée : 1h 30min
Synopsis :
Une famille tente de survivre sous la menace de mystérieuses créatures qui attaquent au moindre bruit. S’ils vous entendent, il est déjà trop tard.

L’homme qui s’est fait connaitre grâce à la série The Office revient pour son troisième long métrage ! John Krasinski qui est aussi le réalisateur de La Famille Hollar et Brief Interviews with Hideous Men offre ici son premier thriller horrifique. Un film dont il est aussi le co-scénariste, l’un des producteurs et l’acteur principal. Produit par Michael Bay le film offre une idée des plus intéressantes… et si le seul moyen de survivre était de ne plus faire aucun bruit ? C’est l’histoire de Sans un Bruit !
Balancé dans un futur apocalyptique où des monstres aux oreilles aiguisées sèment la terreur, le spectateur vit une expérience sensorielle rare et intéressante. Sans doute le grand point du film. Un film où l’on entend aucune voix, rarement des cris, et de nombreuses ambiances sonores c’est sûr qu’au cinéma ça étonne. Pour cette expérience John Krasinski s’est entouré de sa femme Emily Blunt et des jeunes Noah Jupe et Millicent Simmonds déjà aperçus dans Le Musée des Merveilles de Todd Haynes.

Du silence qui nous met dans une atmosphère assez intéressante mais voilà si l’idée avait de quoi plaire on reste aisément sur notre faim. Si on ne sait rien de tout ce qui s’est passé sur terre, on a surtout droit à un film très simpliste aux personnages parfois ratés. Le film reste assez prévisible, et propose rien de nouveau si ce n’est son concept, expérience cinématographique. Mais on est loin d’un Gravity ou d’une totale immersion que d’autres films peuvent proposer. Ici on est bel et bien dans un thriller horrifique. Quelques séquences de suspens viennent sauver ce film qui n’est pas mauvais mais qui ne fonctionne pas comme on aurait pu l’attendre. John Krasinski et Emily Blunt ne suffisent pas à passer au niveau au dessus, mais quel plaisir de les voir réunis à l’écran ! La photographie très soignée de Charlotte Bruus Christensen (Le Grand Jeu) n’aide pas non plus à faire oublier le reste. On aurait pu apprécier amplement ce côté apocalyptique et science fiction mais malheureusement on a pas grande chose à se mettre sous la dent.
En fait le film ferait presque penser à une bonne série B. Sans un Bruit n’est pas un raté, mais s’oubliera malheureusement rapidement après l’avoir vu. Bien dommage, à voir cependant pour l’expérience avec de préférences un bon système son. Beaucoup de bruit pour pas grande chose.
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[AVIS] The Strange Ones (2018) Christopher Radcliff & Lauren Wolkstein
Synopsis:
Premier film de Christopher Radcliff et Lauren Wolkstein, The Strange Ones est l’adaptation de leur court métrage Deux Inconnus sorti en 2011. Une adaptation plutôt vue comme une ré-récriture par les deux réalisateurs qui en ont profité pour changer le casting dans un univers beaucoup plus travaillé. Grand Prix du Champs Elysée Film Festival 2017, The Strange Ones s’appuie sur un duo d’une étonnante complicité, d’un contraste adéquate et d’une justesse imparable; Alex Pettyfer & James Freedson-Jackson.
Celui qui avait incarné Alex Rider ou encore un adolescent extra-ordinaire dans Numéro 4, prouve ici qu’il est capable de se mettre au film d’auteur. Alex Pettyfer était le grand nom du film mais pas le seul à mener la barque puisque The Strange Ones repose aussi sur James Freedson-Jackson, jeune acteur plein de talent qui tient ici une belle performance, une belle révélation ! Le film pour faire très simple narre le destin de Nick et Sam deux frères en road-trip dans l’Amérique profonde. Mais évidemment tout n’est qu’apparence et ce voyage se transforme rapidement en une énigmatique fugue.
Le titre en est d’ailleurs témoin, The Strange Ones mise beaucoup sur la complexité de sa narration et des mystères qu’il met en place. Christopher Radcliff et Lauren Wolkstein ont pris un malin plaisir à jouer avec notre perception des choses, sans pour autant nous donner les clés de l’énigme. Même si vous pensiez avoir compris quelques éléments sans être tombé dans les fausses pistes il subsiste encore des mystères que votre imaginaire devra résoudre et donc de multiples interprétations. Une réussite due notamment au montage millimétré des réalisateurs qui allient la complexité de leurs intentions à des flashbacks révélateurs.
Il faut accepter de ne pas tout savoir et se laisser porter par ce voyage, par cette énigme qu’est le film. The Strange Ones mise aussi beaucoup sur les non-dits, sur l’atmosphère qu’il met en place. Ainsi la photographie est de très bonne facture et illustre à merveille cette narration trouble et ses nombreuses allégories. Le trou noir par exemple hante le jeune garçon comme s’il dessinait un de ses cauchemars, comme une psychose. Les réalisateurs définissent d’ailleurs leur film comme un thriller psychologique à cheval entre un road-trip et une étonnante romance. Le film en devient parfois glauque mais pas gênant pour autant même avec les thèmes forts qu’il peut aborder.
Christopher Radcliff et Lauren Wolkstein font assez fort en proposant ici une oeuvre ovni travaillée minutieusement pour nous proposer un film certes lent, certes parfois troublant et confus mais captivant.
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[AVIS] Paranoïa (2018) Steven Soderbergh
Synopsis:
Interdit aux moins de 12 ans
Une jeune femme, convaincue d’être harcelée, est enfermée contre son gré dans une institution psychiatrique. Alors même qu’elle tente de convaincre tout le monde qu’elle est en danger, elle commence à se demander si sa peur est fondée ou le fruit de son imagination …
Habitué aux productions à budgets conséquents, Steven Soderbergh surprend avec ce nouveau projet tourné dans le plus grand secret. Celui qui a notamment réalisé la série de films Ocean’s avec George Clooney et Matt Damon revient au cinéma avec Paranoïa film tourné à l’iphone 7 et en équipe réduite.
Surprenant choix du réalisateur qui mise tout sur une mise en scène haletante, laissant une image brute de téléphone comme la vision d’un stalker, loin d’une caméra de cinéma et d’une vision cinématographie. Ici on est en plein dans l’action, comme spectateur voyeur qui regarde tout depuis son petit téléphone. Parfois on pense un peu au Dogme95 lancé par Lars von Trier et Thomas Vinterberg, Steven Soderbergh se sépare de la cinématographie esthétique pour se concentrer sur ce qu’il raconte quitte à avoir l’air amateur. Et ça il le fait bien ! Claire Foy notamment aperçue dans la série The Crown campe un premier rôle excellent, une femme hantée par ses démons qu’elle voit ressurgir. Thriller psychologique, Paranoïa nous entraine dans une tension palpable où l’on ne sait qui croire. Une réussite qui malheureusement ne tient pas tout le film.
La première partie est angoissante et offre une certaines ambiguïté, on ne sait pas ce qu’est illusion, délire psychologique ou réalité. Mais la résolution sans doute simpliste de tous ces situations nous fait sortir du film qui nous avait pourtant captivé. Problème lié essentiellement à l’écriture qui nous offre un twist final bien en dessous de tout ce que le film offre dans sa première partie; la fin devient inefficace. On s’ennuierait presque dans un film qui avait parfaitement commencé…
Pourtant Steven Soderbergh prouve un certains talent de mise en scène et de direction d’acteur. Vous n’avez pas de matos ? Soderbergh vous prouve qu’avec l’iphone 7 ou n’importe quel smartphone assez récent il est possible de faire un long métrage. Ici le choix est justifié par le sujet, mais reste un énorme risque pour le papa d’Ocean’s qui en est aussi derrière la caméra. Le rendu peu cinématographique nous empêche pas de nous plonger dans la paranoïa de Sawyer Valentini (Claire Foy), au contraire cet aspect voyeurisme accentue ces délires paranoïaques.
Cet aspect amateur nous empêche pas non plus d’apprécier les jeux d’acteurs ! Si Claire Foy est vraiment l’un des grands points forts du film, il ne faut pas oublier non plus Joshua Leonard, la très célèbre Juno Temple ou encore Jay Pharoah. Sans parler de la courte apparence de Matt Damon, l’acteur fétiche de Soderbergh qui vient faire ici un petit camée.
Un thriller psychologique qui prouve un certains talent de Soderbergh et de Claire Foy mais qui souffre d’une écriture trop lisse sur la deuxième partie inefficace.
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=1E0Mm7o-K7s&frags=pl%2Cwn[/youtube]
[AVIS] Everybody Knows (2018) Asghar Farhadi
Découvrez notre avis sur le film Everybody knows réalisé par Asghar Farhadi avec Penélope Cruz, Javier Bardem, Ricardo Darín…
Lire l'article[AVIS] Insiders: Escape Plan (2018) Iñaki Dorronsoro
Synopsis:
Victor, braqueur solitaire et mystérieux, affiche une longue carrière de casses réussis. Son secret ? Il excelle dans l’art de percer les murs. Son palmarès ne tarde pas à faire du bruit dans le milieu : il est approché par un groupe mafieux russe pour réaliser hold-up du siècle. Sa mission est simple : il doit forer seul l’unique porte de sortie qui leur permettra de s’échapper du coffre-fort d’une banque internationale. Mais l’opération se complique lorsque le chauffeur du fourgon le reconnait. Car Victor n’est pas celui qu’il prétend être…
Insiders: Escape Plan ou Insiders 2 comme certains pourraient l’appeler n’est pas une suite ni un prequel d’Insiders. Pourtant le film est similaire en de nombreux points; les deux films s’inscrivent dans la saga Insiders, une saga de films de braquage Espagnol. Pour ce deuxième opus de la saga Daniel Calparsoro laisse sa place à Iñaki Dorronsoro, un réalisateur espagnol peu connu qui retrouve un casting interessant avec Javier Gutiérrez (La Isla Minima, Assassin’s Creed…), Alain Hernández à l’affiche des Palmiers dans la neige (Goya de la meilleure direction artistique) sur Netflix mais aussi Alba Galocha et le retour de Luis Tosar, déjà présent dans le premier.
Luis Tosar vient camper un nouveau rôle puisque comme dit précédemment, Insiders Escape Plan n’est pas une suite, c’est une nouvelle histoire. Une nouvelle histoire de braquage de banque sous un ton de thriller comme savait le faire le premier. Ici l’intrigue est différente mais la construction reste à peu près similaire. Tout repose sur un retournement de situation majeur vers le milieu du film, qui vient donner tout un intérêt à un simple braquage.
Mais vous méprenez pas Insiders Escape Plan comme le premier Insiders n’est pas un film d’action comme pourrait le faire penser la jaquette ou la bande annonce. Non Insiders est un thriller autour du braquage de banque. Cependant là où le premier était dans une légère copie de films de ce genre, Escape Plan prend sa propre voie et ce n’est pas forcément la bonne solution. En effet, dès le retournement de situation passé, le film commence à s’emballer pour un final décevant.
Heureusement, la saga Insiders sait recruter ses acteurs et proposer une mise en scène basique mais efficace à ajouter à une bonne ambiance et une photographie intéressante. Comme le premier, Insiders Escape Plan reste un film de braquage très bonne facture !
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=L6wf0BgyzhU[/youtube]
[AVIS] Criminal Squad, l’astucieux braquage !
Synopsis:
Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs
Chaque jour, 120 millions de dollars en liquide sont retirés de la circulation et détruits par la Réserve fédérale de Los Angeles. Un gang de braqueurs multirécidivistes va tenter l’audacieux tout de force de mettre la main dessus. Mais, ils vont se heurter à une unité d’élite de la police qui n’a pas l’intention de jouer dans les règles de l’art. Tous les coups sont permis pour coincer ces gangsters prêts à tout.
Encore un film de bourrin où Gerard Butler sauve le monde. Après la chute de la maison blanche, La Chute de Londres, Geostorm, c’est vrai qu’on pourrait avoir peur du déjà vu. Et bien détrompez vous! Même si Christian Gudegast réalisateur est aussi scénariste de La Chute de Londres, Criminal Squad surprend dès la première séquence. Mais à l’image de son rythme le film est très inégal.
Si certaines scènes sont plutôt bluffantes ou pleines d’idées d’autres se rajoutent comme un cheveux sur la soupe parfois de manière très maladroites sans grande compréhension. On perd parfois un peu le spectateur mais malgré ça le spectateur est plongé dans un film à la tension effrénée où policiers affrontent braqueurs. Deux camps qui ont leurs raisons et leur leader. Gerard Butler contre Pablo Schreiber, choisissez votre camp ! En effet on s’attache tout autant aux soit disant Bad Guys qu’aux gentils mais comme tout bon thriller la fin vous surprendra.
Alors oui, Criminal Squad pourrait être un film de braqueurs comme on a l’habitude d’en voir où Gerard Butler fait du Gerard Butler mais Criminal Squad c’est un thriller d’action un brin plus astucieux que la moyenne mais c’est aussi 2h20 de tension plutôt bien orchestrée par Christian Gudegast qui arrive même à bien faire jouer 50Cents pour vous dire. Sous une photographie très soignée Criminal Squad est parfois fun, parfois haletant, parfois dramatique, un mélange surprenant qui propose une ambiance globale bien réussie. Bien qu’il y ai des défauts Criminal Squad tente et tient ses 2h20 haut la main, on pourrait même en demander plus !
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=9uMk9oWCbMM[/youtube]
[AVIS] No Way Out, le téléfilm « vide-tête » du weekend !
Synopsis:
Un jeune homme évolue au milieu d’un vaste réseau de trafic de drogue. Au volant de camions, il se retrouve vite impliqué dans une escroquerie et doit fuir en Allemagne, sur les gigantesques autoroutes du pays.
Les films en sortie VOD sont désormais bien ancrés dans les Festivals de Cinéma. No Way Out (ou Collide en VO) a été projeté lors du 42e Festival de Deauville. Festival où, l’année passée, le Grand Prix du Jury a été décerné à 99 homes (avec Andrew Garfield et Michael Shannon), réalisation de Ramin Bahrani n’ayant pas eu le droit à sa sortie nationale en salle malgré tous les retours positifs. Mais No Way Out, le film de Eran Creevy, est-il aussi bon que 99 homes ? La réponse est non. Mais il n’est pas à jeter à la poubelle non plus !
No Way Out a un énorme point négatif. Et pas des moindres. Le synopsis de départ est d’une banalité sans nom. Pourquoi, pour-quoi, faire ce genre de scénarios vus et revus des dizaines de fois ? Le « beau gosse » gentil qui joue au bad boy avec de l’argent issu du trafic de drogues pour s’en sortir puis qui tombe malheureusement entre de mauvaises mains, mais dont le destin lui fait quand même rencontrer la femme de ses rêves… Sérieusement ? Le mauvais Hollywood par excellence. Tentons quand même l’expérience « No Way Out » au fond de notre fauteuil rouge. Ne perdons pas de temps, les personnages ne sont pas très bien écrits, l’histoire globale est, comme prévu, d’une niaiserie et d’une simplicité à toute épreuve. Pourtant les premières minutes de cette nouvelle réalisation de Eran Creevy commencent bien. On se surprend même à aimer malgré nous cette entrée en matière. Les plans défilent à toute vitesse, le rythme est donné, No Way Out semble dynamique, puissant. Montée d’adrénaline. « C’est quoi cette mise en scène très bien gérée ? ». Et puis soudain, plus rien.
No Way Out propose de nombreuses courses poursuites en voitures (courses toujours effectuées avec des voitures volées par ce bad boy interprété par Nicholas Hoult – sa capacité à voler des véhicules en deux temps trois mouvements devient un vrai running gag). Ces voyages en voiture ressemblent avant tout à des publicités pour les plus prestigieuses marques automobiles. Filmés tantôt de face, tantôt du dessus, les bolides semblent fendre l’air sur des musiques et des lumières plus que vendeuses. Mais passons ce détail de trop… L’entrée en scène spectaculaire de ce film et sa coupure très abrupte sont un moyen de représenter le parcours que va connaître le personnage principal. Ce procédé est finalement très astucieux. Mais à la place d’être malin, No Way Out est moyen. En effet, le reste du film ne vaut vraiment pas le détour.
Certaines critiques sont formulées de manière extrêmement rapide par le réalisateur. Une en particulier aurait pu être introduite plus adroitement : le système de santé dans certaines sociétés. Le grand amour du personnage principal, une jeune femme interprétée par Felicity Jones, est malade. Elle a besoin d’une greffe mais elle ne peut pas l’effectuer dans son nouveau pays. Et le manque d’argent ne lui permet pas de régler la situation. C’est pour cela que notre héros va tenter d’obtenir de l’argent pour la sauver. Voilà. Pas de grande précision sur ce sujet qu’il aurait pu être intelligent de développer un peu plus – peut-être en empiétant quelques minutes sur les interminables courses de voiture ? On ne demandait pas un film social, mais la phrase dite par Nicholas Hoult « Tu mérites d’avoir une vie » est tout de même la base de toutes les actions. Il aurait été judicieux de souligner un peu mieux les entraves à la survie de cette jeune femme.
No Way Out n’est pas indigeste, mais si vous trouvez meilleur plat, prenez-le ! Divertissant comme le téléfilm « vide-tête » du weekend. Une sortie en salle aurait été un flop.
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=sM69lhuZe9k[/youtube]