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Grâce à Dieu
Réalisé par : François Ozon
Avec : Melvil Poupaud, Denis Ménochet, Swann Arlaud, Éric Caravaca, Josiane Balasko, Hélène Vincent
Date de Sortie : 20 Février 2019
Durée : 2h 18min
Synopsis:
Alexandre vit à Lyon avec sa femme et ses enfants. Un jour, il découvre par hasard que le prêtre qui a abusé de lui aux scouts officie toujours auprès d’enfants. Il se lance alors dans un combat, très vite rejoint par François et Emmanuel, également victimes du prêtre, pour « libérer leur parole » sur ce qu’ils ont subi.
Mais les répercussions et conséquences de ces aveux ne laisseront personne indemne.

On va pas vous mentir, ce Grâce à Dieu ne nous emballait pas tellement. Sujet fort et dramatique qui, mal raconté ou dirigé pouvait devenir rapidement pompant. Mais forcément François Ozon à la réalisation on a fini par prendre une place pour sa projection à la Berlinale. Et le moins que l’on puisse dire c’est que François Ozon a fait de ce sujet délicat un film magistral ! Le réalisateur Français arbore une approche documentariste qui tenter d’expliciter au grand public, catholique ou autre les zones d’ombre et de silence dans l’affaire Preynat, ce prêtre pédophile du diocèse de Lyon. Pour cela, le réalisateur s’appuie sur de nombreux documents et témoignages, notamment grâce à l’association de victimes La Parole libérée. Un récit qui se veut une reconstitution des faits, qui cependant artificialise certaines situations, voire certains jeux de comédiens.
C’était d’ailleurs le but principal de François Ozon, faire de ce film un documentaire. Mais par respect pour les témoins fatigués de parler à visage découvert, le cinéaste a fini par raconter leur combat sous de faux noms. Cependant le nom des membres du diocèse ont bien été conservés, un parti pris risqué qui lui a d’ailleurs valu quelques procès et une interdiction de filmer à Lyon. Parce que oui, l’Eglise est puissante et le film n’a pas été autorisé à filmer dans la ville où tout se passe. Grâce à Dieu a donc été filmé secrètement entre la Belgique et le Luxembourg. Mais le combat s’arrête pas là puis qu’avant sa sortie le film a de nombreuses fois été reporté et parfois n’espérait même plus sortir un jour. Malgré tout ça, Grâce à dieu est bien là, au même moment que le sommet du Pape consacré aux abus sexuels sur mineurs dans l’Église catholique; coïncidence ? Non, sans aucun doute. Leur image en a pris un coup, et pour cause François Ozon est dans le vrai!

Ozon se met totalement au service du récit et mise beaucoup sur ses recherches pour être au plus près des faits et des émotions. Il mise aussi beaucoup sur un trio d’acteurs dont l’histoire va passer de l’un à l’autre, trois personnages victimes au nom d’emprunt qui vont vivre différemment l’acte et l’après. Ainsi trois portraits liés les uns aux autres se succèdent à tour de rôle. Melvil Poupaud, Denis Ménochet et Swann Arlaud vont nous plonger dans cette affaire d’envergure nationale. Chacun d’entre eux est sert bien le récit et malgré cette contrainte de coller au réel et cette rigidité narratif et des situations propose une interprétation pleine d’émotions. Avec ce trio de tête son casting qui l’entoure en est tout aussi important. Éric Caravaca (César du meilleur espoir masculin pour son interprétation dans le film C’est quoi la vie ? de François Dupeyron), Bernard Verley dans le rôle du père Preynat, Josiane Balasko, ou encore Frédéric Pierrot qui retrouve le rôle de policier de la Brigade de protection des mineurs qu’il tenait déjà en 2011 dans Polisse, où il était commandant de brigade.
A l’image d’un Spotlight sur la pédophilie dans l’Eglise, Grâce à dieu frappe fort mais évoque l’histoire bien avant le procès contrairement à celui-ci. Mais pour Ozon, il était important de montrer la souffrance des familles, en attente d’un procès contre Preynat, intouchable et protégé par l’Eglise. Attention cependant, le film n’est pas un film contre l’Eglise, comme certains laisseraient entendre, mais plutôt un film qui relate au mieux les faits. François Ozon se défend d’ailleurs d’avoir fait un film contre l’Eglise, et le voit comme un film qui « vise à aider à l’Eglise à comprendre toutes les maladresses et erreurs qui ont été commises ». Grâce à Dieu éclaircie la situation et son prix du jury à la Berlinale montre qu’il s’en sort plutôt bien. Ainsi Ozon montre une fois encore son talent et sa diversité de genre et offre à l’association La Parole libérée une nouvelle force de frappe pour remonter l’affaire au plus haut maintenant suivie par une presse internationale déchaînée !
Loin du film pompant et dénonciateur qu’on pouvait attendre, François Ozon surprend avec son oeuvre à l’allure de docu-fiction et accessibles à tous.
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=aN8qu3rSR38[/youtube]
- ? César du Meilleur acteur dans un second rôle, Swann Arlaud (2019)
- ? Grand Prix du jury -Ours d’Argent– à la Berlinale (2019)
[AVIS] Les Frères Sisters (2018) Jacques Audiard
Découvrez notre avis sur le film Les Frères Sisters, tout le temps réalisé par Jacques Audiard avec John C. Reilly, Joaquin Phoenix…
Lire l'article[AVIS] Valérian et la Cité des mille planètes (2017) Luc Besson
« Valérian et la Cité des Mille Planètes » (Luc Besson) : Deux agents spéciaux intergalactiques traversent l’univers pour sauver une cité flottante menacée, entre action, romance et effets visuels époustouflants. 🌌
Lire l'article[AVIS] Noces (2017) Stephan Streker
Synopsis :
Zahira, belgo-pakistanaise de dix-huit ans, est très proche de chacun des membres de sa famille jusqu’au jour où on lui impose un mariage traditionnel. Ecartelée entre les exigences de ses parents, son mode de vie occidental et ses aspirations de liberté, la jeune fille compte sur l’aide de son grand frère et confident, Amir.

Les thématiques abordées sont compliquées. Les faux-pas pouvaient facilement se multiplier. Pourtant, Noces, le dernier film de Stephan Streker, est une vraie réussite. C’était casse-gueule. Le pari est relevé avec succès.
Avant d’être un film sur la religion, c’est avant tout une superbe œuvre sur le respect des traditions et du multiculturalisme. A aucun moment Noces ne prend parti pour l’un des deux côtés de la situation sensible du personnage principal. La réflexion du public fait partie de l’expérience proposée par cette réalisation percutante. La jeune femme au centre de toutes les attentions est jouée par la talentueuse et rayonnante Lina El Arabi. Noces pourrait être le film grâce auquel sa carrière prendra son envol. Et cela serait mérité ! Elle interprète Zahira, une Pakistanaise immigrée en Belgique. Enceinte au début du film, elle doit se faire avorter. Elle est placée dès les premières secondes dans une situation délicate qui nécessite un choix. C’est un protagoniste très complexe qui se dresse devant le spectateur. Elle ne renie jamais sa religion. Elle est très attachée à ses traditions. Mais à côté de cela, elle doit vivre dans son temps, avec ses copines, les garçons, les sorties… Deux mondes qui ont du mal à s’accorder. La jeune fille veut vivre dans l’un comme dans l’autre.

Comment ne pas bafouer ses traditions au profit d’une vie fougueuse ? Le compromis est plutôt simple, sauf quand il s’agit d’imposer à une femme un choix de vie irréversible : le mariage. Zahira semble emprisonnée dans une spirale infernale. Quel que soit son choix, cela fera des dégâts. Doit-elle alors se battre pour sa liberté ou conserver la stabilité de sa cellule familiale en sacrifiant, peut-être à ses dépens, une partie de sa vie ? Noces déploie des arguments efficaces pour chaque réponse possible. Les problématiques sont nombreuses et toutes défendues par des personnages dont l’avenir est en jeu. Un jeu de dialogues et de débats simplement époustouflant.
L’immersion au cœur de la famille de la jeune femme permet d’écouter tous les raisonnements de la même façon, sans prendre partie dès le début du film. Les caméras sont souvent positionnées à hauteur des protagonistes. Qu’ils soient debout ou assis dans le canapé, nos yeux sont à leur hauteur. Le public est au cœur des troubles. Mais le rythme du film est également source d’angoisse au niveau temporel. Les minutes et les jours passent alors que le processus de réflexion ne demande qu’à se reposer pour mieux cerner les multiples enjeux. Techniquement, cette rapidité s’exprime grâce à de nombreux travellings. Ils donnent, en plus, une dynamique agréable.
La réalisation de Stephan Streker ne se concentre pas uniquement sur ce fameux mariage forcé mais aborde de nombreux thèmes sociaux, comme l’immigration professionnelle ou l’insertion culturelle. Mais Noces évoque aussi des sujets plus légers, par exemple la solidité et le bénéfice d’une amitié d’enfance. On retrouve alors des seconds rôles saisissants, comme la meilleure amie de Zahira jouée par Alice de Lencquesaing. Dans les scènes où les deux jeunes femmes sont ensemble, les mots laissent parfois la place à un silence chaleureux et réconfortant. Un silence fort en sens et dégageant l’amitié la plus pure. A noter aussi : Sébastien Houbani, interprète du frère de la Pakistanaise, factuellement plus discret dans le film, mais tout aussi rayonnant que Lina El Arabi.
Présenté dans divers festivals, Noce mène son bout de chemin. Mais le film saura-t-il se faire une place au cinéma en pleine période d’Oscar ? Nous le lui souhaitons.
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=Zi4qkAimAF4[/youtube]
[AVIS] Moi, Daniel Blake (2016) Ken Loach
Synopsis:
Pour la première fois de sa vie, Daniel Blake, un menuisier anglais de 59 ans, est contraint de faire appel à l’aide sociale à la suite de problèmes cardiaques. Mais bien que son médecin lui ait interdit de travailler, il se voit signifier l’obligation d’une recherche d’emploi sous peine de sanction. Au cours de ses rendez-vous réguliers au « job center », Daniel va croiser la route de Katie, mère célibataire de deux enfants qui a été contrainte d’accepter un logement à 450km de sa ville natale pour ne pas être placée en foyer d’accueil. Pris tous deux dans les filets des aberrations administratives de la Grande-Bretagne d’aujourd’hui, Daniel et Katie vont tenter de s’entraider…
Encore un film social. Moi, Daniel Blake n’apporte rien de très particulier sur nos grands écrans à l’heure où les difficultés du quotidien des citoyens lambdas sont de plus en plus pointées du doigt par le septième art. Mais il n’en reste pas moins très intéressant. Se pencher sur des réalités parfois tabous et souvent cachées par les politiques reste capital aujourd’hui. Malheureusement, en tant que spectateur, si on porte un minimum d’attention aux journaux et reportages, on connait déjà par cœur le message délivré par Moi, Daniel Blake. Oui il n’est pas facile de manger à sa faim pour tout le monde. Oui c’est une atrocité face à laquelle les administrations ne sont peu, voire vraiment pas compétentes. Il faut alors vite comprendre que la motivation principale pour aller voir ce film, ce sont les acteurs et la réalisation. Moi, Daniel Blake est d’une humanité débordante.
On y découvre Dave Johns. Il possède un jeu extrêmement simple, mais c’est là que réside sa plus grande qualité : l’acteur a tout du monsieur tout le monde. Il ne surjoue rien, il est d’un naturel effarant et en lui, on reconnait dès les premières minutes un homme bon, honnête et altruiste. Son physique est lui aussi très simple, de son costume à la façon d’être coiffé. Il incarne parfaitement l’inconnu croisé dans la rue, dont la vie est basique. Mais en plus de cela, Dave Johns est touchant. Il apporte à la dimension sociale du film, toute une fraternité naturelle avec son prochain.
Cette description est tout aussi valable pour le second rôle de Moi, Daniel Blake : Hayley Squires. Elle aussi est une belle découverte. Au sein du film, son profil est assez différent de celui de Daniel Blake, mais tout aussi poignant. Surtout tout aussi dramatique.
Ensemble, ils portent le film. Ils fondent un duo en parfaite cohésion. A travers ce binôme transpire la sincérité, le respect mutuel, l’envie d’aider et l’envie d’aimer. Ces deux inconnus créent presque naturellement une relation père/fille extrêmement forte. Leurs interprétations, loin d’être pathétiques, sont absolument bouleversantes.
Pour mettre en lumière ces deux nouveaux talents du grand écran, Ken Loach a recourt à des techniques cinématographiques très simple, à l’instar du profil de chaque personnage. Lumières naturelles ou imitant le naturel, pas de musique d’ambiance lors de scènes quasi tragiques. Aucune folie, aucun surplus, bien au contraire. Les décors sont tantôt épurés pour mettre en évidence le vide des finances des personnages, tantôt très désordonnés. Cela souligne aussi la situation embrouillée et instable de la vie de ces protagonistes.
La réalisation de Ken Loach est mise en scène est assez travaillée pour se différencier d’un documentaire. Pour alléger certaines situations, des séquences sont remplis de comique de répétition. Notamment lors de circonstances connues de tous les spectateurs. Ainsi, la musique d’attente d’un standard administratif va être entendue pendant plusieurs minutes. L’attente est vécue par les spectateurs. Ils regardent Daniel Blake croire qu’à tout moment, la sonnerie va donner lieu à une interaction avec un correspondant, mais à chaque fois, rien au bout du fil. Une situation tout à fait loufoque. Loufoque, certes, mais dramatique avant tout puisque Ken Loach fait en sorte que le spectateur n’oublie jamais une chose : chaque minute passée est du temps de perdue avant que la maladie de Daniel Blake ne s’aggrave. La tragédie de son destin est présente tout au long du film mais elle est parfois traitée de manière à égayer le public. Comme un patient très malade se force à sourire alors même qu’il sait que son destin est tracé.
Point noir du film : les figurants ! Peut-être n’est-ce qu’un détail, mais dans Moi, Daniel Blake, ils font baisser largement la crédibilité du message. Ils ne sont absolument pas naturels et apportent de la lourdeur à certaines scènes plus qu’importante.
Dans Moi, Daniel Blake, beaucoup de notions telles que le sacrifice pour l’autre, l’altruisme ou encore la compassion sont mises en avant. Le film est globalement beau par la sincérité du message apporté avec efficacité par Ken Loach. Malheureusement, hormis une mise en scène efficace et des acteurs très bons (ce qui n’est pas rien !), Moi, Daniel Blake ne nous ouvre pas les yeux sur quelque chose de nouveau. La précarité et les difficultés sociales et administratives ne sont, fâcheusement, pas d’aujourd’hui. Un sujet remué des dizaines et des dizaines de fois.
Moi, Daniel Blake est une jolie réussite mais le sujet a déjà été traité de nombreuses fois. Aucune grande découverte à part de bons acteurs.
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=2BK4jRYx0Ps[/youtube]
[AVIS] Maryland (2015) Alice Winocour
Engagé pour protéger la femme et l’enfant d’un riche homme d’affaires, un ancien soldat souffrant de stress post-traumatique perçoit une menace invisible et omniprésente. 🏠🔫
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