[AVIS] Fumer fait tousser (2022) Quentin Dupieux

Fumer fait tousser
Réalisation : Quentin Dupieux
Scénario : Quentin Dupieux
Avec : Oulaya Amamra, Adèle Exarchopoulos, Anaïs Demoustier, Gilles Lellouche, Jean-Pascal Zadi...
Photographie : Quentin Dupieux
Distribution :  Gaumont distribution
Durée : 1h20min
Genre : Comédie, Super-héros
Sortie : le 30 November 2022
Affiche de Fumer fait tousser

Après un combat acharné contre une tortue démoniaque, cinq justiciers qu’on appelle les « TABAC FORCE », reçoivent l’ordre de partir en retraite pour renforcer la cohésion de leur groupe qui est en train de se dégrader. Le séjour se déroule à merveille jusqu’à ce que Lézardin, empereur du Mal, décide d’anéantir la planète Terre…

3.5

Chaque film de Quentin Dupieux est un événement tant son cinéma reste singulier et transpirant de passion pour le 7e art. Son avant première en séance de minuit au Festival de Cannes n’a pas dérogé à la règle. Public en furie, ovations inarrêtables, et si la vraie star de la croisette était Fumer fait tousser ?

Quentin Dupieux est l’un de ces cinéastes passionnés et plein de talent qui peut se permettre d’aller au bout de ses idées, aussi folles soient-elles. Comme presque toute sa filmographie, Fumer fait tousser arrive par certains aspects à nous offrir cette sensation de générosité intense, comme si l’on donnait à un grand enfant de quoi satisfaire tous ses désirs et les nôtres à la fois.

Après la course folle d’un pneu, ou l’histoire d’un homme et sa veste, le cinéaste retrouve ses plaisirs de jeunesse avec ce Fumer fait tousser. Directement inspiré de la série culte des Powers Rangers, le film marque l’entrée de Quentin Dupieux dans le genre super-héroïque. Un genre dont il se sert évidemment à contre-courant, préférant suivre pour notre plus grand plaisir sa propre voix intérieure axée sur la comédie loufoque.

Image du film Fumer fait tousser
Gilles Lellouche est Benzène

Gilles Lellouche, Vincent Lacoste, Anaïs Demoustier, Jean-Pascal Zadi, Grégoire Ludig, Adèle Exarchopoulos, Blanche Gardin, ou encore Doria Tillier pour ne citez qu’eux, se prêtent ainsi au jeu. Dès le début on ressent un réel plaisir de jeu, une envie communicative de donner pour le spectateur. Une envie de cinéma qui fait de ce Fumer fait tousser un pur plaisir pour les amateurs de l’absurde du cinéaste. Entre des super-héros qui affrontent une tortue géante en caoutchouc ou Alain Chabat qui fait la voix d’un mix rat & marionnette & Jerry du Woohp qui bave, on ne peut qu’adhérer à cette aventure !

Mais rapidement Dupieux déconstruit son récit transformant cette aventure des Powers Rangers Z en film à sketches. Des sketches qui n’arrivent malheureusement jamais à retrouver l’hilarité comique des 20 premières minutes absolument géniales. Tous ne font pas mouche, parfois totalement en dehors de l’histoire principale on se sent presque perdus. Pourtant on aimerait suivre ses délires à chaque instant. Certains sketchs sont néanmoins parfaitement trouvés, et certains détails nous offrent des fous rires inarrêtables.

A l’image de son grand méchant Lezardin (Benoît Poelvoorde), le film est inégal et parfois presque résonnant comme incomplet.

Mais malgré un sentiment d’égarement, on ne peut qu’apprécier ce film communicant de passion et de générosité. Tout le casting s’y donne à cœur joie pour nous faire rire à gorge déployée. Pas son meilleur film mais tout de même dans la moyenne d’un cinéaste qui sait surprendre et nous faire rire.