Lost River
Réalisé par : Ryan Gosling
Avec : Christina Hendricks, Iain De Caestecker, Saoirse Ronan, Reda Kateb, Matt Smith, Ben Mendelsohn, Barbara Steele et Eva Mendes
Date de Sortie : 8 Avril 2015
Durée : 1h 35min
Synopsis :
Dans une ville qui se meurt, Billy, mère célibataire de deux enfants, est entraînée peu à peu dans les bas-fonds d’un monde sombre et macabre, pendant que Bones, son fils aîné, découvre une route secrète menant à une cité engloutie. Billy et son fils devront aller jusqu’au bout pour que leur famille s’en sorte.

Après avoir été plongé dans l’univers de Nicolas Winding Refn avec Drive et Olny God Forgives ou encore dans des films comme The Place Beyond the Pines ou bien N’oublie Jamais, Ryan Gosling débarque derrière la caméra pour sa première réalisation vêtu d’un sens presque inné du métier.
Lost River est une histoire de conte sombre et fantastique ancré dans notre monde réel. Entre lien familial fort et émotionnel, Ryan Gosling aborde une réalisation assez proche d’une fresque théâtrale. Avec la photographie de Benoît Debie (Enter the Void, Spring Breakers…) et la composition de Johnny Jewel (Drive) le film reste esthétiquement très beau et très envoûtant. Le film résulte un peu du « croisement » entre Les Goonies mais avec le « Dark » en plus, comme son réalisateur aime bien le préciser. Ce « croisement » résulte d’un film mêlant univers irréel dans des situations réels.
Ryan apporte avec lui un casting simple mais efficace avec Christina Hendricks (avec laquelle Ryan Gosling a partagé l’affiche dans Drive) ou bien sa propre femme, Eva Mendes, rencontrée sur le tournage de The Place Beyond the Pines. Nous retrouvons aussi des acteurs plus ou moins connus tels que Iain De Caestecker (Agents of S.H.I.E.L.D), Matt Smith (Doctor Who, Terminator: Genisys), Saiorse Ronan (Les âmes vagabondes, The Grand Budapest Hotel), Ben Mendelsohn (Bloodline) ou encore le français Reda Kateb qui vient de remporter le César du meilleur second rôle masculin dans Hippocrate.

Pour sa première réalisation, Mr Gosling a opté pour un film étrange, tentant de se démarquer des autres mais surtout de retranscrire un univers qui lui est cher. Pour se faire, le réalisateur a pioché chez les cinéastes qu’il admire, mêlant entre autre du Lynch, du Argento et du Del Toro entre autre, créant un univers solide avec une ambiance accrocheuse. Une ambiance belle et bien existante mais voilà, pour son premier film Ryan Gosling la joue un peu overdose. Overdose d’esthétisme avec certains effets de mise en scène le plus souvent gratuits, alourdissant le film qui souffre déjà d’un scénario à la dérive. Le scénario, partant sur de bases intéressantes ne développe pas assez ses personnages et toutes ses intrigues, laissant de côté le plus important et ce côté Fantastique finalement peu présent dans le film.
D’un drame fort, Ryan Gosling nous en fait un film prévisible et dépourvu d’émotions, privilégiant malheureusement la forme au fond. Le film mise tout sur la forme, l’esthétisme en overdose que l’on retrouve un peu dans Drive et Olny God Forgives, faisant du long-métrage une expérience visuelle, propre aux films « indépendants ». Avec sa photographie magnifique, Ryan Gosling joue donc la carte du film indépendant et de l’expérience visuelle, laissant de côté le fond, moteur du film.