[AVIS] No Way Out, le téléfilm « vide-tête » du weekend !

Synopsis:
Un jeune homme évolue au milieu d’un vaste réseau de trafic de drogue. Au volant de camions, il se retrouve vite impliqué dans une escroquerie et doit fuir en Allemagne, sur les gigantesques autoroutes du pays.

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Les films en sortie VOD sont désormais bien ancrés dans les Festivals de Cinéma. No Way Out (ou Collide en VO) a été projeté lors du 42e Festival de Deauville. Festival où, l’année passée, le Grand Prix du Jury a été décerné à 99 homes (avec Andrew Garfield et Michael Shannon), réalisation de Ramin Bahrani n’ayant pas eu le droit à sa sortie nationale en salle malgré tous les retours positifs. Mais No Way Out, le film de Eran Creevy, est-il aussi bon que 99 homes ? La réponse est non. Mais il n’est pas à jeter à la poubelle non plus !

No Way Out a un énorme point négatif. Et pas des moindres. Le synopsis de départ est d’une banalité sans nom. Pourquoi, pour-quoi, faire ce genre de scénarios vus et revus des dizaines de fois ? Le « beau gosse » gentil qui joue au bad boy avec de l’argent issu du trafic de drogues pour s’en sortir puis qui tombe malheureusement entre de mauvaises mains, mais dont le destin lui fait quand même rencontrer la femme de ses rêves… Sérieusement ? Le mauvais Hollywood par excellence. Tentons quand même l’expérience « No Way Out » au fond de notre fauteuil rouge. Ne perdons pas de temps, les personnages ne sont pas très bien écrits, l’histoire globale est, comme prévu, d’une niaiserie et d’une simplicité à toute épreuve. Pourtant les premières minutes de cette nouvelle réalisation de Eran Creevy commencent bien. On se surprend même à aimer malgré nous cette entrée en matière. Les plans défilent à toute vitesse, le rythme est donné, No Way Out semble dynamique, puissant. Montée d’adrénaline. « C’est quoi cette mise en scène très bien gérée ? ». Et puis soudain, plus rien.

No Way Out propose de nombreuses courses poursuites en voitures (courses toujours effectuées avec des voitures volées par ce bad boy interprété par Nicholas Hoult – sa capacité à voler des véhicules en deux temps trois mouvements devient un vrai running gag). Ces voyages en voiture ressemblent avant tout à des publicités pour les plus prestigieuses marques automobiles. Filmés tantôt de face, tantôt du dessus, les bolides semblent fendre l’air sur des musiques et des lumières plus que vendeuses. Mais passons ce détail de trop… L’entrée en scène spectaculaire de ce film et sa coupure très abrupte sont un moyen de représenter le parcours que va connaître le personnage principal. Ce procédé est finalement très astucieux. Mais à la place d’être malin, No Way Out est moyen. En effet, le reste du film ne vaut vraiment pas le détour.

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Certaines critiques sont formulées de manière extrêmement rapide par le réalisateur. Une en particulier aurait pu être introduite plus adroitement : le système de santé dans certaines sociétés. Le grand amour du personnage principal, une jeune femme interprétée par Felicity Jones, est malade. Elle a besoin d’une greffe mais elle ne peut pas l’effectuer dans son nouveau pays. Et le manque d’argent ne lui permet pas de régler la situation. C’est pour cela que notre héros va tenter d’obtenir de l’argent pour la sauver. Voilà. Pas de grande précision sur ce sujet qu’il aurait pu être intelligent de développer un peu plus – peut-être en empiétant quelques minutes sur les interminables courses de voiture ? On ne demandait pas un film social, mais la phrase dite par Nicholas Hoult « Tu mérites d’avoir une vie » est tout de même la base de toutes les actions. Il aurait été judicieux de souligner un peu mieux les entraves à la survie de cette jeune femme.

No Way Out n’est pas indigeste, mais si vous trouvez meilleur plat, prenez-le ! Divertissant comme le téléfilm « vide-tête » du weekend. Une sortie en salle aurait été un flop.

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