Titane Réalisation : Julia Ducournau Scénario : Julia Ducournau Avec : Vincent Lindon, Agathe Rousselle, Garance Marillier, Bertrand Bonello... Photographie : Ruben Impens Musique : Jim Williams Distribution : Diaphana Distribution Durée : 1h48min Genre : Drame, Epouvante, Thriller Date de sortie : 14 Juillet 2021
Après une série de crimes inexpliqués, un père retrouve son fils disparu depuis 10 ans. Titane : Métal hautement résistant à la chaleur et à la corrosion, donnant des alliages très durs.
Julia Ducournau avait fait sensation avec Grave en 2016, elle revient en force avec ce Titane grande palme d’or de l’édition cannoise 2022. Le premier avait fait vomir des gens lors de son avant première à Toronto, le deuxième, encore plus trash aurait entrainé plusieurs malaises lors de son avant première Cannoise. Il est vrai que ce nouveau long métrage de la réalisatrice est violent, dérangeant, nauséeux par moment, mais aussi très fascinant et hypnotisant.
Avec Titane, Julia Ducournau nous expose tout son talent de mise en scène. Dès les premières scènes, Agathe Rousselle actrice principale et grande découverte du film nous hypnotise dans une danse enflammée et sensuelle qui nous annonce ce qu’on pense être la couleur du film. Sublimé par Ruben Impens à l’image, le film part donc dans l’idée d’un thriller horrifique et sensuel à l’esthétique travaillée.
Mais à l’image du multi-récompensé Parasite de Bong Joon-ho, Titane joue avec le spectateur, comme il joue avec les genres, se renfermant dans une toute autre direction. Dans sa deuxième partie, Titane en devient un tout autre film. Tout aussi malaisant, moins percutant malheureusement, mais plus sensible, plus émotif et ambiguë sur la relation entre les personnages. S’en suit donc un drame à la trame et aux enjeux un peu plus balisés, là où la 1e partie se voulait surprenante, violente et d’une grande sensualité.
Toujours entre deux cases, le film ne quitte pas pour autant le film de genre, tant la cinéaste aime filmer les chairs. Quitte à totalement transformer Vincent Lindon, hors de sa zone de confort qui signe l’une de ses meilleures performances dopé aux stéroïdes. A l’image aussi d’Agathe Rousselle qui a beaucoup mis de sa personne dans ce qui est son premier rôle au cinéma, et une très grande performance.
Empruntant parfois à Crash de David Cronenberg ou à Christine de John Carpenter, Titane arrive à tracer sa propre voix d’un cinéma unique et singulier. Parfois trop singulier sans doute, quitte à ne pas bien comprendre tout ce que le film nous propose.
Titane est l’une de ces expériences de cinéma difficiles à décrire. Hommage aux grands cinéastes de genre mais traçant sa propre voix d’une nouvelle génération de cinéaste talentueux qui ont fait leurs preuves. Une expérience de cinéma qui ne vous laissera pas indifférent !
