L’Étrange Créature du lac noir, le film en avance sur son temps !

Le festival Lumière a toujours su mettre en avant le patrimoine cinématographique mondial. Cette année n’échappe pas à la règle et, en plus des habituels hommages et cartes blanches, nous avons eu droit à une rétrospective Universal Monsters. Parmi les films diffusés figure l’étonnant L’étrange Créature du Lac Noir, film datant de 1954 réalisé par Jack Arnold, alors réalisateur de séries B et de documentaires. Jusque là rien d’extraordinaire mais pourtant L’étrange Créature du Lac Noir est une masterpiece,inspiration de plusieurs grands réalisateurs dont Guillermo Del Toro, Tim Burton, Joe Dante ou encore John Landis !

Considéré par beaucoup comme le premier film de l’histoire du cinéma à être tourné en relief (3D) – il n’est en fait que le deuxième après Bwana Devil en 1952 -, L’étrange Créature du Lac Noir offre au spectateur une immersion encore toute nouvelle à l’époque, alors révolutionnaire, et le film tombe rapidement dans l’oubli. Il faudra attendre un demi siècle avant que la 3D se démocratise ; mais pour le film, elle offre des moments magiques de cinéma. On doit aussi cela à une remasterisation signée Carlotta Films.

Une immersion qui rajoute un cachet énorme aux scènes aquatiques, condensé d’incroyables performances techniques et sportives. L’histoire est certes classique mais le film fascine ailleurs. A commencer par la performance du cascadeur Ricou Browning qui endosse dans l’eau le costume de la fameuse créature. Si le sportif n’avait pas été crédité, il incarne avec brio l’amphibien donnant vie à cette humanoïde aquatique. Crédible dans ses faits et gestes, costume moulant à fleur de peau, Ricou Browning nous fait presque oublier qu’il est en dessous du costume, presque puisque oui, on est encore en 1954, et la crédibilité du costume vient nous rappeler qu’il est bel et bien là.

Il faut tout de même avouer que pour l’époque c’est du grand art ! Branchies qui bougent de même que certaines parties du visage, on tient ici les prémisses de l’animatronique actuel. En avance donc sur son temps, L’étrange Créature du Lac Noir nous propose aussi des prouesses techniques dans ses scènes aquatiques. Si les performances du cascadeur et nageur Ricou Browning sont remarquables, il faut aussi notifier la sublime lumière dans ces séquences signées William E. Snyder (nommé trois fois aux Oscars). Mais ce n’est pas tout, les séquences aquatiques encore saisissantes, sont parfaitement filmées donnant ainsi ce que le cinéma peut faire de mieux en relief.

Une réelle prouesse d’équipe, en vue de la difficulté qu’apporte l’eau pour le matériel et pour la communication.

A part ses scènes aquatiques sublimes, le film propose dans la tradition de King Kong unsurvival palpitant au charme intact et une réécriture sensible du mythe de la Belle et la Bête. Si la créature moderne pour l’époque s’apparente à un monstre amphibien tueur d’homme, on s’y prendrait presque d’affection pour cet être solitaire. Entre peur et compassion, le film nous fait divaguer d’émotions en émotions pour ce mythe qu’est L’étrange Créature du Lac Noir. 

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