La recette Alexandra Shipp

[AVIS] Deadpool 2 (2018) David Leitch

Synopsis:
L’insolent mercenaire de Marvel remet le masque !
Plus grand, plus-mieux, et occasionnellement les fesses à l’air, il devra affronter un Super-Soldat dressé pour tuer, repenser l’amitié, la famille, et ce que signifie l’héroïsme – tout en bottant cinquante nuances de culs, car comme chacun sait, pour faire le Bien, il faut parfois se salir les doigts.

2.5

Deadpool et le cinéma c’est une longue histoire. Entre la première fois que Ryan Renolds est pressenti pour incarner le personnage et sa sortie au cinéma, 16ans se sont passés ! 16ans que Ryan Renolds traînait derrière ce projet presque maudit qu’on n’aurait jamais cru voir au cinéma. Pourtant l’inconnu Tim Miller et Ryan Renolds l’ont fait, offrant aux spectateurs l’une des adaptations les plus réussie et un film plein de passion, d’idées et de pop culture.  On ressentait dans Deadpool une certaine passion pour le personnage, une certaine passion pour les super-héros et une grosse dose de second degré. C’était pas dans la finesse certes, mais c’était nouveau et totalement en adéquation avec le personnage.

Deadpool revient donc pour un deuxième opus et cette fois sans Tim Miller qui aurait quitté le navire pour différents artistiques avec Ryan Renolds. L’acteur canadien qui est aussi producteur du film offre donc la réalisation de son petit protégé à David Leitch réalisateur aux multiples casquettes qui est notamment à la tête d’Atomic Blonde. Si Ryan Renolds ne s’est pas totalement entendu sur le devenir du personnage de Deadpool avec Tim Miller, il a gardé son casting; on retrouve donc Morena Baccarin, T. J. Miller, Brianna Hildebrand, Karan Soni et Leslie Uggams. Rejoins par Eddie Marsan, Terry Crews, Zazie Beetz, Julian Dennison, Shiori Kutsuna, Rob Delaney, l’immense Josh Brolin et une grande liste de caméos.

Ce second opus promettait donc d’être une réussite surtout quand on sait qu’il a presque doublé de budget par rapport au premier. Puis en 2017 la Fox a produit Logan, excellent film sur Wolverine, jonglant entre la violence introduit par Deadpool et une très belle histoire de road trip; un film qui vient renforcer notre confiance pour ce Deadpool 2. A tord, sûrement…

Loin de moi l’idée de dire que le film est mauvais. Deadpool 2 a de nombreuses qualités, on y retrouve la passion pour le personnage, les multi-références à la pop culture, beaucoup d’idées de mise en scène mais ce qui en fait ses qualités en fait aussi ses défauts. Si dans le premier opus le comique était au service de l’histoire ici c’est plutôt l’inverse. Beaucoup de blagues, on rigole mais ça devient vite long, lent et parfois de moins en moins drôle. Heureusement les idées de Reynolds arrivent à nous garder au fond de notre fauteuil. L’overdose de références nous perd, dérivant loin de l’idée de base.

Le film perd aussi son fil directeur, incarné par Josh Brolin. Cable devait être le grand méchant de ce nouvel opus, l’acteur qui a incarné merveilleusement Thanos dans Avengers 3 avait ici matière a devenir un personnage emblématique. Mais l’écriture de son personnage en aura voulu autrement si certaines scènes sont captivantes, le personnage lui même se contredit au fur et à mesure de l’histoire et notamment à la fin [#No Spoilers].

Heureusement la B.O. est là pour nous rassurer. Des titres de tous horizons viennent renforcer ce film bancal. Céline Dion signe d’ailleurs l’une de ces musiques sur cette bande originale surprenante et attrayante à la fois.

Le film a certes de quoi plaire mais il reste avant tout une déception, et un film parfois ennuyeux loin d’un premier film survolté. On ressent la patte de Reynolds et ses idées loufoques mais l’ensemble peine à fonctionner, pour un film bancal et inégal.

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[AVIS] Love, Simon (2018) Greg Berlanti

Synopsis:
On mérite tous une première grande histoire d’amour. Pourtant pour Simon, c’est compliqué. Il a une vie normale, dans une famille  qu’il adore et entouré d’amis extraordinaires, mais il garde pour lui un grand secret: personne ne sait qu’il est gay et il ne connait pas l’identité de son premier coup de cœur, avec qui il communique en ligne. Alors que son secret est menacé d’être révélé, la vie de Simon bascule dans une aventure aussi drôle que bouleversante… Ses amis prendront alors une place essentielle pour l’aider à changer sa vie et découvrir le premier amour.

4

Love, Simon, réalisé par Greg Berlanti (producteur de Flash, Green Lantern, Arrow, …), ne détonne pas par sa réalisation ou par sa mise en scène. Non. Son vrai talent, c’est de
proposer un teen-movie qui sonne juste, qui émeut, qui fait rire et qui force à se demander « Et si c’était moi ? ».

Simon Spier est un jeune homme de 17 ans dont la vie est parfaite, en apparence en tous
cas : ses parents sont aimants et compréhensifs, sa petite sœur est attentionnée, ses amis débordent de caractère et d’humour. Et pourtant, Simon n’arrive pas à leur avouer son plus gros secret : il est gay. Pour assouvir son désir d’en parler, Simon échange des mails avec un mystérieux étudiant de son lycée, Blue, dont il ne connaît pas l’identité. Il va enfin pouvoir se confier et … tomber amoureux.

Teen-movie par excellence, Greg Berlanti respecte les règles du genre : nous suivons Simon et sa bande d’adolescent dans un quotidien emblématique fait de cours, de soirées
d’Halloween ou de trajets en voiture, le temps d’une année scolaire de terminale. Une
année de parcours initiatique où chacun d’entre eux, et surtout Simon, va pouvoir évoluer et entrer dans le monde adulte.

Là où Berlanti surprend et dévie de la trame basique du teen-movie américain, c’est en
traitant un sujet rarement abordé dans les grosses productions Hollywoodiennes (ici, la Fox) pour les ados : le coming-out d’un jeune homme. Coming-out qui se déroule dans une ambiance ordinaire, dans la vie d’un adolescent banal (et plein de charme et d’humour) qui doit faire face à ses doutes, ses peurs et surtout, ses a priori. Le film fait d’ailleurs écho à une autre production, Netflix cette fois-ci, Everything Sucks, qui aborde le même thème sur 10 épisodes.

Berlanti fait ici son possible pour ne pas tomber dans une caricature trop poussée de la vie d’un jeune homosexuel aux Etats-Unis de nos jours – sans toujours réussir : oui, le (très beau) père de Simon (Josh Duhamel) faisait partie de l’équipe de football de son lycée, fait quelques blagues machistes et a épousé la plus jolie fille de sa promo (Jennifer Garner), qui excèle dans sa profession de psychologue, sauf quand il s’agit de comprendre son fils.

Les quelques écarts sont pardonnés par la finesse de l’écriture des sentiments et la
description des émotions, qui permettent de proposer 1h50 d’émotion et de rire.

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