Synopsis:
Au début des années 70, au plus fort de la lutte pour les droits civiques, plusieurs émeutes raciales éclatent dans les grandes villes des États-Unis. Ron Stallworth devient le premier officier Noir américain du Colorado Springs Police Department, mais son arrivée est accueillie avec scepticisme, voire avec une franche hostilité, par les agents les moins gradés du commissariat. Prenant son courage à deux mains, Stallworth va tenter de faire bouger les lignes et, peut-être, de laisser une trace dans l’histoire. Il se fixe alors une mission des plus périlleuses : infiltrer le Ku Klux Klan pour en dénoncer les exactions.
En se faisant passer pour un extrémiste, Stallworth contacte le groupuscule : il ne tarde pas à se voir convier d’en intégrer la garde rapprochée. Il entretient même un rapport privilégié avec le « Grand Wizard » du Klan, David Duke, enchanté par l’engagement de Ron en faveur d’une Amérique blanche. Tandis que l’enquête progresse et devient de plus en plus complexe, Flip Zimmerman, collègue de Stallworth, se fait passer pour Ron lors des rendez-vous avec les membres du groupe suprémaciste et apprend ainsi qu’une opération meurtrière se prépare. Ensemble, Stallworth et Zimmerman font équipe pour neutraliser le Klan dont le véritable objectif est d’aseptiser son discours ultra-violent pour séduire ainsi le plus grand nombre.
Cinéaste engagé et sujets de nombreuses polémiques, Spike Lee revient en sélection officielle à Cannes 27ans après Do The Right Thing en 1989, Jungle Fever en 1991, et Girl 6 en hors compétition en 1996 ! Et qui de mieux placé que lui pouvait raconter cette histoire totalement surréaliste et pourtant très d’actualité… l’histoire d’un policier noir qui a réussi à infiltrer le KKK ! Habitué des sujets forts et engagés, Spike Lee ne manque pas à l’appel et propose ici une oeuvre grandiose de part son humour noir et sa fausse légèreté.
BlacKkKlansman frappe fort là où ça fait mal et il le fait avec humour, avec beaucoup d’humour. Mais Spike Lee sait ce qu’il fait et sous ses airs de film léger, BlacKkKlansman sait aussi communiquer ses idées et être bien plus triste comme sa conclusion, brutale et marquante. Le film réalisé avant les manifestations de Charlottesville d’août dernier fait forcément écho à ces affrontements opposant la droite radicale américaine: néo-nazis, suprémacistes blancs, Ku Klux Klan aux contre-manifestants.
Cette conclusion étonnamment puissante, montage de plusieurs images des affrontements vient contraster avec le film à l’humour évocateur et plein de finesse pour « éveiller les conscience ». Spike Lee n’a pu s’empêcher de s’approprier les événements pour rendre hommage à cette militante anti-racistes décédée dans les affrontements, il veut essayer de faire changer les choses à sa manière, aux Etats Unis mais aussi dans le monde !
Histoire totalement méconnue du grand public et irréaliste mais pourtant vraie, BlacKkKlansman nous transporte dans les années 70 dans les aventures de Ron Stallworth ce policier noir qui a réussi à infiltre le KKK et à rencontrer à son leader, David Duke ! Une histoire parfaitement mise en scène avec John David Washington dans le rôle principal. Le fils de Denzel Washington retrouve Spike Lee, après Malcolm X en 1993, l’enfant qui avait droit à une réplique dans le film est maintenant grand et parfait dans le rôle de Ron Stallworth ! Adam Driver y est tout aussi bon ! Un duo qui fonctionne comme Mel Gibson et Danny Glover dans l’arme fatale ! Tout comme Topher Grace en David Duke !
Dans une ambiance 70′ tout reste d’actualité. Spike Lee se gène d’ailleurs pas pour descendre Trump quand il en a l’occasion, c’est d’ailleurs lui l’une des cibles indirect de ce long métrage, ou plutôt ses idées. Mais Spike Lee l’a dit, son film ne s’adresse pas à celui dont on ne prononce pas le nom mais au monde; à tous ceux qui doivent comprendre que l’amour vaut plus que la haine !
Grand Prix du jury 2018 au Festival de Cannes, le film parle de lui même.
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