La recette Zach Galifianakis

[AVIS] Tulip Fever (2018) Justin Chadwick

Tulip Fever
Réalisé par : Justin Chadwick
Avec : Alicia Vikander, Dane DeHaan, Christoph Waltz, Zach Galifianakis, Judi Dench, Cara Delevingne
Date de Sortie (uniquement en VOD) : 12 Juillet 2018
Durée : 1h 47min

Synopsis

Amsterdam – 1636.
La ville est plongée dans une fièvre spéculative autour du commerce de la tulipe.
Un riche marchand décide d’engager un célèbre portraitiste pour immortaliser la beauté de sa jeune femme. Au premier coup de pinceau, une passion dévorante débute entre la jeune Sophia et le séduisant peintre.
Alors qu’une liaison torride et fougueuse s’installe, les jeunes amants cherchent à se débarrasser du mari envahissant et à s’enfuir. Une soif de liberté qui aura un prix, aussi précieux que celui d’une tulipe..

Affiche du film Tulip Fever

2.5

Alors que le film est sorti en 2017 dans le salles américaines, Tulip Fever arrive presque un an après en France, sur la plateforme de E-Cinéma, gage de qualité. Il faut dire aussi que sur le papier, Tulip Fever a tout d’un grand film comme son réalisateur Justin Chadwick qui a notamment réalisé Mandela : Un long chemin vers la liberté ou encore Deux sœurs pour un roi où il a pu diriger Natalie PortmanScarlett JohanssonBenedict CumberbatchMark Rylance, Eric Bana, Kristin Scott Thomas, Eddie RedmayneAndrew Garfield, Juno Temple ou encore Alfie Allen de Game Of Thrones. Il revient ici avec un nouveau casting d’exception à commencer par la tête d’affiche, la magnifique Alicia Vikander qu’on retrouve aux côtés de Dane DeHaanChristoph WaltzZach Galifianakis, Judi Dench, Jack O’Connell, Holliday Grainger, Tom Hollander sans oublier Cara DelevingneUne production anglo-américaine qui devait avoir comme acteurs titres  Jude Law et Keira Knightley dirigés par John Madden. L’histoire en aura voulu autrement mais de nombreux acteurs connus ont été rattachés au projet, Tulip Fever n’a cependant pas fait parlé de lui, passé inaperçu à de nombreux festivals.

Pourtant en plus d’avoir un casting impressionnant et un réalisateur talentueux, Tulip Fever a aussi matière à créer un univers des plus intéressants. En effet le film s’intéresse à la tulipomanie ou plus communément appelé la « crise de la tulipe » dans les années 1600. Une partie de l’histoire méconnue qui est pourtant retranscrite ici avec réalisme et réussite. D’ailleurs l’ambiance d’époque est tout aussi réussie, les décors, les costumes tout fonctionne et nous immerge dans cette crise hollandaise, la bourse de la tulipe. Alors qu’est-ce qui ne fonctionne pas me diriez vous ?


Sophia Sandvoort interprétée par Alicia Vikander est à table face à son mari Cornelis Sandvoort (Christoph Waltz)

Et bien si les acteurs ont prouvé de nombreuses fois leur talent, ils sont ici loin de leurs capacités. Sans pour autant être mauvais ils ne transcendent jamais l’écran quitte à se noyer dans une sobriété qui leur fait défaut, un défaut qui est aussi créé par les personnages parfois mal aboutis. Cependant l’atmosphère historique du film nous empêche de tourner de l’œil et nous garde au centre d’un XVIIe siècle fleuri. C’est beau c’est bien et la bande son de Danny Elfman monte un peu plus le niveau nous faisant oublier un peu ce jeu monotone.

Mais Tulip Fever n’évoque pas pendant deux heures la crise des Tulipes mais s’en sert comme toile de fond pour parler de deux romances croisées, l’histoire principale donc. Sans doute ce qui marche le moins dans le film…  ou du moins ce qui est le plus ennuyeux. L’alchimie fonctionne mal entre les personnages et la sobriété du jeu se retrouve dans des romances sans grande originalité. Il n’y a ici que le cadre qui change des romances habituelles, un cadre qui en fait tout le charme de ce film d’époque. Le film tombe ainsi dans une romance facile où quelques éléments tentent de déstabiliser nos amoureux croisés mais vous connaissez déjà la fin… Pourtant Tom Stoppard le scénariste, en est pas à son coup d’essai et son Oscar pour Shakespeare in Love n’a pas fait la différence. Il nous offre ici un récit des plus classique. Sans doute des soucis qui  viennent de l’adaptation elle même, puisque le film est tiré du roman Le Peintre des vanités écrit par Deborah Moggac.

Tulip Fever offre au spectateur qu’une très belle reconstitution historique à se mettre sous la dent, sinon une simple romance de plus aux acteurs connus… Classique ! Surement pas un film que vous retiendrez malgré son beau potentiel.

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=XMKMr1gecDM[/youtube]

Tous nos avis sont à retrouver sur Vodkaster !

[AVIS] Un Raccourci dans le Temps (2018) Ava DuVernay

Synopsis:
Comme la plupart des collégiens, Meg Murry manque d’assurance et tente de trouver sa place. Très intelligente (ses parents sont des scientifiques mondialement connus), elle possède – tout comme son petit frère Charles Wallace – un don rare qu’elle ne n’a pas encore exploité. La disparition inexpliquée de son père va l’amener à faire la connaissance de trois guides – Mme Quidam, Mme Qui, Mme Quiproquo– venues sur Terre pour l’aider à le retrouver. Accompagnés de Calvin, un camarade de classe,  ils trouvent au cours de leur quête un raccourci spatiotemporel les entraînant vers des mondes insoupçonnés sur lesquels règne un personnage maléfique…

1.5

Après avoir réalisé Selma nommé à l’oscar du meilleur film en 2014 et Le 13e documentaire très engagé sur les liens entre la race, la justice et l’incarcération de masse aux États-Unis -nommé aussi à l’oscar du meilleur documentaire en 2016- Ava DuVernay s’attaque au blockbuster. Et pas des moindres puisque la réalisatrice engagée s’attaque à l’adaptation du roman éponyme de Madeleine L’Engle publié en 1962 avec un budget d’environ 103 millions de dollars ce qui fait d’elle la première femme de couleur à réaliser un film dépassant les 100 millions. Dans l’idée tout est beau, Ava DuVernay s’offre en plus un casting 5 étoiles digne des Disney habituels avec Oprah Winfrey, Reese Witherspoon, Michael Peña, Zach Galifianakis, Chris Pine, David Oyelowo ou encore Levi Miller aperçu dans Pan de Joe Wright. Cependant pour son lead rôle la réalisatrice a fait appel à Storm Reid une jeune actrice aperçu dans 12 Years a Slaves ainsi que dans quelques épisodes de série télé; et là figure la première déception. Laisser sa chance à un nouveau talent c’est clairement une chose à encourager mais malheureusement ici Storm Reid est sans intérêt.

En plus de ce lead rôle décevant, on regrette l’apparition trop courte de certains personnages, notamment celui de Zach Galifianakis ou encore Chris Pine pourtant mis en avant dans la bande annonce pour quelques minutes à peine à l’écran.

Mais passons cette déception, après tout ce n’est qu’une partie du tout que représente un film. Malheureusement rien n’est là pour nous faire oublier cette déception, au contraire. 1h50 de longueurs, ne peuvent combler le vide scénaristique et ce qui devait être un voyage fantastique et merveilleux dans un univers étonnant se transforme en un téléfilm soporifique à l’univers presque pas exploité. En plus d’être sans intérêt le film force ses messages et l’émerveillement qu’un Disney se doit d’offrir avec ses morales rabâchées tout du long. Pourtant la scénariste Jennifer Lee nous avait habitué à mieux avec Zootopie et La Reine des Neiges.

Tout n’est pas à jeter bien évidemment, notamment la photographie qui reste assez inintéressante. Signée Tobias A. Schliessler déjà présent pour La Belle et la Bête de Bill Condon ou encore directeur de la photographie de Hancock, Du Sang et des Larmes et de l’attaque du métro 123 de Tony Scott, la photographie sublime certaines scènes pour contrer certains passages aux plans numériques douteux. En plus de la photographie, Ramin Djawadi (Game of Thrones) vient rajouter sa composition aux quelques musiques proposées par différents artistes (DJ Khaled, Demi Lovato, Sia…) pour combler un peu le manque de rythme. Bien que rapidement oubliée il réussi au moins à nous tenir éveiller.

Vous l’aurez compris ne perdez pas votre temps à découvrir Un Raccourci dans le Temps, optez plutôt pour l’option B; revoir A la Poursuite de demain (Tomorrowland), déjà plus intéressant comme Disney sinon vous pouvez toujours revoir un Pixar, c’est bien aussi les Pixar !

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[AVIS] Lego Batman, le film (2017) Chris McKay

Synopsis:
Il en rêvait depuis La Grande Aventure Lego : Batman est enfin le héros de son propre film ! Mais la situation a bien changé à Gotham – et s’il veut sauver la ville des griffes du Joker, il lui faudra arrêter de jouer au justicier masqué et découvrir le travail d’équipe ! Peut-être pourra-t-il alors se décoincer un peu…

3.5

La Grande Aventure Lego avait conquis même les plus cinéphiles d’entre nous. Trois ans après, les briques sont de retour au cinéma sous l’égo sur-dimensionné de Batman ! De son nom Lego Batman, le film n’est pourtant pas une suite à La Grande Aventure Lego mais vient plutôt apporter sa brique à l’édifice. Un univers détourné tout aussi loufoque se construit autour de la célèbre firme DC COMICS, et ses célèbres personnages.

Là où La Grande Aventure tentait le jamais vu, Lego Batman, Le Film surfe sur la vague de la réussite. La Chauve-Souris tire cependant son épingle du jeu en affirmant son côté caricatural et son univers loufoque. Alors que la saga LEGO perd en émotions et en ambitions, Batman enchaîne les blagues pendant que le film enchaîne les références. Des références qui vont d’ailleurs plus loin que nos espérances, au delà de l’univers DC Comics. Comme l’avait fait Deadpool, Lego Batman, Le Film se décomplexe totalement et brise le 4e mur pour le bonheur du spectateur.

Lego Batman, Le Film est avant tout un nouveau Batman. Un nouveau film qui aurait pris conscience de tous ses prédécesseurs, de la nullité de certains mais aussi de la folie des studios. Ce personnage 3 briques dénonce avec beaucoup d’humour les hics des studios. Quoi de mieux qu’une figurine LEGO avec la voix de Will Arnett (BoJack Horseman, Flaked…) qui chante pour faire passer quelques messages ? Oui on parle bien de Will Arnett la voix originale et pas Philippe Valmont (la VF de Christian Bale dans la trilogie de Nolan) la voix française. Tout simplement parce que la VF est d’une nullité hors normes. On retrouve d’ailleurs plusieurs célébrités qui n’ont rien à voir avec le cinéma comme le footballeur Blaise Matuidi, le youtubeur WaRTeK mais on retrouve aussi Stéphane Bern et Rayane Bensetti qui ne peuvent rivaliser face à Michael Cera (Scott Pilgrim) et Ralph Fiennes (Harry Potter, Skyfall). 

Chris McKay, le chef monteur de la Grande Aventure Lego et réalisateur de cette nouvelle épopée, nous offre un excellent divertissement, un peu long mais suffisamment drôle pour nous tenir en haleine dans l’univers DC Comics tant apprécié par les fans.

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=9mznUFqFy74[/youtube]