Tron: Legacy est un film réalisé par Joseph Kosinski, sorti en salle le 17 décembre 2010. On y retrouve Garrett Hedlund, Olivia Wilde, Jeff Bridges, Bruce Boxleitner et Michael Sheen, avec une bande-son culte signée Daft Punk.
Des années après la disparition de Kevin Flynn, pionnier de l'informatique et PDG visionnaire d’ENCOM, son fils Sam tente de comprendre ce qui est arrivé à son père. En accédant à un ancien terminal caché dans une salle d’arcade abandonnée, il est propulsé dans la Grille, un monde numérique parallèle, peuplé de programmes vivants, de jeux mortels… et de son propre reflet corrompu : Clu, une intelligence artificielle autoritaire créée par Flynn lui-même.
Pris au piège dans cet univers de lumière et de code, Sam devra apprendre à survivre, retrouver son père… et empêcher la Grille d’envahir le monde réel.
🎬 1 – D’autres cinéastes envisagés ?
Il n’y a pas de liste officielle des réalisateurs approchés, mais selon plusieurs sources de l’époque (notamment Variety et Collider), Disney a brièvement sondé plusieurs profils, sans engagement ferme. Le projet étant encore flou entre 2005 et 2007, le studio envisageait autant un reboot qu’une suite directe.
Parmi les noms évoqués en interne :
- Steven Lisberger, le réalisateur du Tron original, a été impliqué au départ comme producteur exécutif, mais n’était pas prévu pour repasser derrière la caméra. Il a cependant participé aux choix esthétiques du film et au développement de l’univers.
- Ridley Scott aurait été mentionné très tôt pour son expérience en SF visuelle (Blade Runner, Alien), mais le ton du film, plus jeune et plus technologique, ne correspondait pas à son style.
- Zack Snyder, alors en pleine ascension après 300, aurait été brièvement considéré, mais le projet n’a jamais avancé avec lui. Sa vision, jugée trop sombre et radicale, ne convenait pas à Disney.
Finalement, c’est Joseph Kosinski qui s’impose, ce sera son tout premier long-métrage.

💡 2 – D’architecte à réalisateur
Avant de devenir réalisateur de cinéma, Joseph Kosinski était architecte de formation. Spécialiste de modélisation 3D, il bifurque rapidement vers la publicité et se fait remarquer dans les années 2000 pour ses publicités très stylisées, notamment pour des marques comme Halo, Gears of War ou Nike. Son style, mêlant design épuré et effets numériques sophistiqués, attire l’attention de grands studios comme Warner Bros, qui l’engage en 2007 pour réaliser un remake de L’Âge de cristal (Logan’s Run). Le projet est prometteur, mais finit par être annulé.
Repéré par Disney, Kosinski se voit proposer une autre mission risquée : réinventer Tron. Le studio hésite encore sur la forme que pourrait prendre cette suite, mais lui laisse carte blanche pour un test. Avec le soutien de Disney, il réalise alors un teaser de deux minutes, intitulé TR2N, tourné avec Jeff Bridges dans le rôle de Flynn… et surtout, avec Clu, son double jeune entièrement généré en images de synthèse.
Le test, projeté par surprise au Comic-Con 2008, fait l’effet d’une bombe. Le public est sidéré par l’ambiance sombre, le niveau technique de la lumière et des textures, et surtout par le rajeunissement numérique de Jeff Bridges, une prouesse encore très rare à l’époque. Le buzz est immédiat : Disney valide officiellement le lancement de Tron: Legacy.
Ce simple teaser devient la colonne vertébrale du film à venir : esthétique, ton, univers… tout y est déjà.
🎧 3 – Daft Punk : la BO qui a tout changé
Joseph Kosinski, fan du duo français, approche Daft Punk dès 2008, bien avant le tournage. Coup de chance : les deux musiciens sont eux-mêmes fans du Tron original et acceptent immédiatement, à condition de participer très tôt au processus créatif.
Ils composent une BO hybride et ambitieuse, mêlant orchestre symphonique et synthétiseurs vintage, en collaboration avec Joseph Trapanese. Leur musique n’accompagne pas seulement les images : elle structure l’univers, influence le sound design, et devient une signature à part entière du film.
On les voit même dans un caméo, casqués derrière les platines du club End of Line. Il était aussi question que le duo ai un rôle plus important dans le film. Résultat : une BO aujourd’hui considérée comme culte, parfois même plus appréciée que le film lui-même.

👨💻 4 – Jeff Bridges, figure tutélaire
De retour dans le rôle de Kevin Flynn, Jeff Bridges accepte rapidement, séduit par les thèmes philosophiques du film et l’expérimentation technologique. Il incarne aussi Clu, son double numérique rajeuni, grâce à un processus de performance capture complexe. Bridges devient ainsi le premier acteur à se jouer lui-même dans deux âges différents à ce niveau de réalisme, une prouesse encore rare à l’époque.

🏍️ 5 – Garrett Hedlund : le pari audacieux
Avant d’engager Garrett Hedlund, plusieurs jeunes stars ont été envisagées pour incarner Sam Flynn, le fils rebelle : Chris Pine, Ryan Gosling et James Franco ont été mentionnés. Mais Kosinski et Disney optent pour un visage moins connu, capable de porter l’action sans voler la vedette à l’univers visuel. Hedlund se montre totalement investi : entraînements intensifs, maniement des bâtons lumineux, cascades… Il devient rapidement crédible dans l’univers de la Grille.

🧓 6 – Bruce Boxleitner, coupé au montage
L’acteur d’origine Bruce Boxleitner revient en Alan Bradley, mais son alter ego Tron devait à l’origine jouer un rôle beaucoup plus important dans la Grille. Certaines scènes où il s’alliait à Sam Flynn ont été tournées, puis coupées au montage pour resserrer l’intrigue. Il reste pourtant un lien symbolique fort avec le Tron de 1982.
🎩 7 – Michael Sheen, le Bowie de la Grille
Pour jouer Castor/Zuse, propriétaire du club End of Line, Michael Sheen propose une performance ultra-théâtrale, inspirée de David Bowie, du MC de Cabaret, et de personnages ambigus à la Andy Warhol. À l’origine, le rôle était plus sérieux, et des acteurs comme Benicio del Toro ou Mark Strong auraient été envisagés, mais Kosinski choisit de casser le ton du film avec une touche plus baroque.
🕶️ 8 – Costumes lumineux… et très inconfortables
Les costumes portés par les acteurs étaient vraiment illuminés, avec de fines bandes LED intégrées dans le tissu. Le problème ? Les combinaisons étaient rigides, lourdes, surchauffaient, et certaines LED tombaient en panne pendant les prises. Olivia Wilde (Quorra) et Garrett Hedlund (Sam Flynn) ont raconté avoir perdu plusieurs kilos pendant le tournage, à force de transpirer sous ces armures futuristes.
🏍️ 9 – Les motos lumière : moitié vraies, moitié numériques
Certaines séquences de Light Cycles ont été tournées avec de vraies motos futuristes, montées sur des plateformes hydrauliques, avec les acteurs filmés sur fond vert. Mais pour les courses les plus spectaculaires, tout a été créé en CGI, parfois en mixant des visages scannés et des cascades numériques.
💰 10 – Un budget gonflé sous silence
Annoncé à 170 millions, Tron: Legacy aurait en réalité coûté plus de 200 millions, à cause de la 3D native, des 1 500 plans VFX, et surtout du rajeunissement numérique de Jeff Bridges, encore très expérimental.
Des reshoots coûteux, une postprod interminable, et la BO orchestrale de Daft Punk ont alourdi la facture. Disney, prudent après le carton d’Avatar, a évité de trop communiquer sur le coût réel, préférant laisser le film parler pour lui.

🔊 11 – Une foule… venue tout droit du Comic-Con
Lors de la scène de combat de disques au début du film, les cris et les chants de la foule dans l’arène ne sont pas des sons d’archives génériques. Ils viennent en réalité de la vraie foule du Comic-Con 2010 à San Diego.
Pendant le panel Tron: Legacy, les techniciens de Skywalker Sound ont enregistré le public en train de stomper, crier et scander des phrases sur commande, grâce à des instructions affichées sur écran géant. Ces enregistrements ont ensuite été intégrés tels quels dans la bande-son du film.
Un clin d’œil geek ultime pour les fans… qui ne le savent souvent même pas.
🧑💻 12 – Clu : deux Jeff Bridges pour le prix d’un
Pour créer Clu, la version jeune et totalitaire de Kevin Flynn, les équipes de Digital Domain ont dû relever un défi de taille : rajeunir numériquement Jeff Bridges de près de 30 ans… en 2010.
Le visage de Clu a été recréé à partir de scènes de Contre toute attente (1984), tourné deux ans après Tron, pour coller au look de l’époque. Cette base visuelle a été retrofittée sur une performance en motion capture jouée par Bridges lui-même, doublé parfois par John Reardon, son stand-in cascadeur.
Le tout a nécessité environ deux ans de travail, entre scan facial, animation, peau numérique et ajustements frame par frame. Un exploit technique à l’époque, même si certains spectateurs ont trouvé le rendu légèrement figé — la fameuse uncanny valley.
🕶️ 13 – Cillian Murphy, un caméo inutile
Dans Tron: Legacy, Cillian Murphy apparaît brièvement — et sans être crédité — dans le rôle d’Edward Dillinger Jr., responsable du département logiciel chez ENCOM. Il incarne le fils du méchant du premier film, Ed Dillinger, joué par David Warner en 1982.
Cette scène ouvre le film dans la salle du conseil d’ENCOM, et installe subtilement une menace potentielle pour une suite… qui ne viendra jamais. Murphy a accepté ce caméo comme une promesse d’évolution du personnage, au cas où la franchise se poursuivrait.

🧠 14 – Une suite pensée comme une trilogie
À l’origine, Tron: Legacy devait relancer une trilogie. Un second film, intitulé un temps Tron: Ascension, était en développement actif après la sortie, avec Kosinski toujours aux commandes. Il devait explorer l’arrivée de Quorra (Olivia Wilde) dans le monde réel.
Mais malgré le succès honorable du film (400 millions $), Disney abandonne la suite en 2015, préférant miser sur Star Wars et Marvel. Le projet ne ressuscitera presque 10ans plus tard, avec Tron: Ares en préparation… sans Kosinski, ni Hedlund.
