[AVIS] Bob Marley: One Love (2024) Reinaldo Marcus Green

Bob Marley: One Love
Réalisation : Reinaldo Marcus Green
Scénario : Zach Baylin, Frank E. Flowers, Reinaldo Marcus Green et Terence Winter
Avec : Kingsley Ben-Adir, Lashana Lynch, James Norton, Henry Douthwaite...
Photographie : Robert Elswit
Compositeur : Kris Bowers
Distribution : Paramount Pictures
Durée : 1h47min
Genre : Biopic
Date de sortie : 14 Février 2024
Affiche du film Bob Marley, One Love

Bob Marley: One Love célèbre la vie et la musique d’une icône qui a inspiré des générations à travers son message d’amour et d’unité.

Pour la première fois sur grand écran, découvrez l’histoire puissante de Bob Marley, sa résilience face à l’adversité, le chemin qui l’a amené à sa musique révolutionnaire.

2.5

Dans la foulée du succès phénoménal de Bohemian Rhapsody en 2018, le biopic sur Bob Marley, One Love, vient se joindre à la vague actuelle de films retraçant la vie des grandes icônes musicales. Réalisé par Reinaldo Marcus Green, le cinéaste derrière La Méthode Williams (2021) et produit par Brad Pitt et la famille Marley, ce film s’attaque à la légende du reggae en le résumant quasiment qu’à la sortie de son album Exodus, son succès planétaire.

Une approche intéressante pour résumer l’impact de la légende et son combat pour la paix et l’unité. Mais une approche ne fait pas un film et l’idée de voir un film à la hauteur du mythe part rapidement en fumée. La faute au traitement du film qui ne fait qu’effleurer son sujet, survolant tout ce qui pourrait y donner de la consistance.

Il faut dire aussi que depuis la mort de Bob Marley en 1981, la famille Marley n’a pas manqué de faire de l’icône une super machine à cash, s’enrichissant de tout et n’importe quoi sur le nom du King of Reggae. Le film était ainsi inévitable et le savoir produit par la famille est rarement une bonne chose. Rare sont les bons biopics, souvent tourné à l’avantage de la star, édulcorés au maximum, où l’on n’en retient qu’une performance d’acteur et une page wikipédia en audio description.

Image du film Bob Marley, One Love

Bob Marley, One Love n’échappe pas à la règle. Il va même aller plus loin quitte à dénaturer la légende. Avec ce film, Rita Marley réécrit l’histoire, se donnant le bon rôle en mettant en avant leur amour inconditionnel au centre du film. Un amour qui en réalité n’était pas l’idylle qu’elle aurait voulu. Bob n’était pas l’homme d’une femme, bien au contraire. Il va notamment vivre à Londres ce que certains considèrent comme sa plus grande histoire d’amour avec la belle Cindy Breakspeare, Miss monde 1976, qui donnera naissance à Damian Marley en 1978.

Une idéalisation qui collerait presque avec ce Bob Marley du film, mou, naïf et bien trop propre. Un personnage qui se fait presque voler la vedette par Rita Marley incarnée avec réussite par Lashana Lynch. Bien que Kingsley Ben-Adir se donne du mal à imiter l’accent et les gestuelles du White boy, il se noie dans ce rôle sans grande profondeur. Même l’esprit Rasta qui a façonné le personnage et qui pourrait donner un angle intéressant au film est à peine traiter. Un Bob Marley tout propre, tout mignon, loin de l’homme riche en contraste et en contradictions.

Le personnage perd toute son essence et la mise en scène bien qu’elle tente parfois des choses ne tire pas non plus son épingle du jeu.

Image du film Bob Marley, One Love

C’est loin du potentiel d’un tel biopic mais on s’y attendait. Pour les spectateurs moins familiers avec l’icône du reggae, certains peuvent y trouver une introduction au personnage. Bien que parfois imprécis voir erroné dans son récit, Bob Marley, One Love met tout de même en lumière son génie musical et son engagement pour la paix, offrant un aperçu de l’influence de Bob Marley bien au-delà de la musique reggae.

Un film qui ne fait pas honneur à l’immense icône qu’est Bob Marley. Si vous voulez découvrir l’icône du reggae privilégiez plutôt le documentaire Marley sortie en 2012 et réalisé par Kevin Macdonald.