Mon Grand Père et moi Réalisation : Tim Hill Scénario : Lisa Addario, Joe Syracuse, Tom J. Astle et Matt Ember Avec : Robert De Niro, Oakes Fegley, Uma Thurman, Christopher Walken... Photographie : Greg Gardiner Compositeur : Christopher Lennertz Distribution : Alba Films Durée : 1h38 min Genre : Comédie Date de sortie : 7 Octobre 2020
Peter, 10 ans, doit, à la demande de ses parents, libérer sa chambre pour son grand-père et s’installer, à contrecœur, au grenier. Avec l’aide de ses amis, il va tout faire pour récupérer sa chambre et n’hésitera pas à employer les grands moyens. Mais son grand-père est loin de se laisser faire et contre-attaque… Tous les coups sont permis !
Mon grand-père et moi est une comédie américaine réalisée par Tim Hill pas toujours connu pour la qualité de ses films. Cependant ce long-métrage propose un casting 5 étoiles, histoire d’attiser la curiosité de spectateurs qui, en ces temps difficiles, souhaiteraient décompresser le temps d’un film. Et il n’y a aucun mal à cela, mis à part quand ça met, parfois, le spectateur dans l’embarras et que le casting ne semble pas suffire…
Le film raconte l’histoire de Peter, 10 ans, qui va devoir céder sa chambre à son grand-père emménageant dans sa maison. Seulement voilà, Peter n’est pas prêt à céder sa chambre aussi facilement, au point de déclarer la guerre à son grand-père.
Film facile, qui n’a pas de volonté autre que de proposer une comédie familiale simple sans aucune prétention, le cinéaste introduit l’histoire aussi rapidement qu’efficacement, ne prenant pas forcément le temps d’installer un véritable caractère à ses personnages. Oui car ne rien proposer d’autres que « les vieux c’est grincheux » et « les jeunes c’est juste con », la présentation ne vole pas bien haut. On enchaîne les clichés, notamment celui du fossé générationnel et des gags issus de cette petite guerre familiale avec une bonne petite famille américaine aimante et symbole même de la bienveillance. Et là où l’on pourrait y voir un message profond sur les conséquences d’une guerre à travers quelques dialogues potentiellement intéressants, le film enchaîne de nouveau très rapidement sur d’autres clichés, histoire d’être partiellement drôle.
Seulement le film n’est ni profond, ni même intelligent et propose des gags que l’on pouvait déjà voir dans Maman j’ai raté l’avion, en moins impactant et moins comique. On y trouve quelques scènes censé apporter une once d’émotion familiale, seulement comme on la voit 3 milliards de fois, difficile d’être touché. C’est sans doute un parti prit du réalisateur de faire de Mon grand-père et moi, une simple comédie qui pourra transmettre quelques moments agréables aux familles qui viendront le voir en salle.
Effectivement, il serait mentir de déclarer que ce film n’est pas amusant à quelques instants, seulement les comiques de situations et l’écriture bancale, notamment des dialogues, n’invitent pas à en profiter totalement. Il en est d’ailleurs de même pour quelques scènes qui se veulent émotionnelles, contexte amour-famille oblige. Le film ne prend le temps de rien malgré sa longueur et se retrouve à proposer un contenu agréable avant de foirer le tout avec panache, ce qui le rend profondément vide et malheureusement, presque inintéressant.
Le cinéaste ne propose pas non plus de quoi éblouir la rétine ou apaiser nos oreilles sensibles avec un travail sonore, notamment dans les choix musicaux très proche de l’horrible et une mise en scène des plus banales qui n’entreprend rien de spécialement réjouissant. Avec un casting aussi prestigieux l’on pouvait pourtant s’attendre à une comédie qui tente des choses, à l’image potentiellement de Crazy Stupid Love mais il n’en est rien malgré une Uma Thurman appliquée et un Robert De Niro, qui bien que son jeu soit inégal ou trop forcé par moment, reste efficace.
A l’image du film Dirty Papy, De Niro semble limité son talent à ce genre de rôle « vieux et grincheux » qui, si au début ces films pouvait faire sourire, laisse maintenant place à un sentiment de compassion. S’enfermer dans ce genre ne lui réussi pas vraiment et entache quelque peu sa brillante carrière malgré quelques bons rôles qui sortent du lot comme pour The Irishman de Scorsese (bizarrement).
Cependant avec un nom aussi banale que « Ed » pour le personnage principal, il ne fallait définitivement pas attendre davantage qu’une énième comédie américaine clichée et oubliable. C’est tout à l’honneur du réalisateur qui assume parfaitement dès les premières minutes, cette idée d’un film purement commercial qui compte sur ses têtes d’affiches. Toutefois, cela reste plutôt risible de la part d’un cinéma qui doit sauver toute une industrie en proposant ce genre de long-métrage sans saveur.