Jurassic World est un film réalisé par Colin Trevorrow sortie le 10 Juin 2015 au cinéma. On y retrouve Chris Pratt, Bryce Dallas Howard, Irrfan Khan, Vincent D’Onofrio, Ty Simpkins, Nick Robinson, ou encore Omar Sy.
L'Indominus Rex, un dinosaure génétiquement modifié, pure création de la scientifique Claire Dearing, sème la terreur dans le fameux parc d'attraction. Les espoirs de mettre fin à cette menace reptilienne se portent alors sur le dresseur de raptors Owen Grady et sa cool attitude.
🦖 Une préhistoire compliquée : 12 ans de gestation
En juin 2002, Steven Spielberg annonce qu’un quatrième volet de Jurassic Park est en développement, avec Joe Johnston (déjà réalisateur de Jurassic Park III – 2001) à la réalisation. Le scénariste William Monahan (Kingdom of Heaven – 2005, Les Infiltrés – 2006) est engagé, et une sortie est envisagée pour l’été 2005. Sam Neill confirme son retour dans le rôle d’Alan Grant, et le tournage est censé avoir lieu en Californie et à Hawaï.
Mais en 2004, John Sayles (Hurlements – 1981) est chargé de réécrire le script. Ce dernier imagine un concept assez fou : un mercenaire entraîne des raptors pour des missions commandos. Une idée étonnante… qui, malgré son rejet, inspirera plusieurs éléments de Jurassic World. Le projet prend du retard.

💔 Deux disparitions qui mettent le film en pause
En 2008, deux figures essentielles au projet disparaissent : Stan Winston, maître des effets spéciaux de la saga, meurt d’un cancer. Quelques mois plus tard, l’auteur Michael Crichton — à l’origine des romans Jurassic Park — s’éteint à son tour. Ces pertes remettent en cause la suite du projet. Kathleen Kennedy grande productrice de la saga déclare à l’époque : « Quand Michael Crichton est décédé, j’ai senti que c’était peut-être terminé. »
🔁 Rebondissements et relances multiples
Malgré ce contexte, Joe Johnston évoque en 2009 une possible nouvelle trilogie. En 2011, Steven Spielberg confirme au Comic-Con que le projet avance. Un scénario est rédigé par Mark Protosevich (Je suis une légende – 2007). Mais ce n’est qu’en 2012 que le duo Rick Jaffa et Amanda Silver (auteurs de La Planète des Singes : Les Origines – 2011) reprend les rênes du script, intégrant notamment une créature hybride, une équipe militaire et un parc enfin fonctionnel.
🗓️ Le déclic de production
En janvier 2013, Universal officialise la sortie du film pour juin 2014. Kathleen Kennedy quitte le projet pour se consacrer à Star Wars VII. En mars, Colin Trevorrow est nommé réalisateur. Le titre change : Jurassic Park 4 devient Jurassic World. Trevorrow, avec Derek Connolly son co-scénariste, retravaille le scénario tout en conservant certains éléments des versions précédentes.

🎬 Un tournage sous haute confidentialité
Pour éviter les fuites, le tournage se fait sous le nom de code Ebb Tide. Ce titre provisoire a été choisi par Steven Spielberg lui-même, et la plupart des membres de l’équipe ignoraient qu’ils travaillaient sur Jurassic World jusqu’à l’annonce officielle.
🎥 Un format audacieux et un tournage hybride
Jurassic World a été majoritairement tourné en 35 mm, mais certaines séquences extérieures à Hawaï ont été captées en 65 mm, avec des caméras légendaires — dont l’une ayant servi à 2001, l’Odyssée de l’espace. Colin Trevorrow a opté pour un format d’image rare à Hollywood : le Univisium 2.00:1, qui permet d’encadrer humains et dinosaures dans une même composition tout en conservant une grande sensation d’échelle. Un compromis entre le format cinémascope et l’IMAX, validé par Spielberg lui-même.

👹 L’Indominus Rex, monstre de synthèse
L’Indominus Rex, dinosaure hybride inventé pour le film, est entièrement numérique. Pour guider les acteurs, l’équipe a utilisé des têtes en carton grandeur nature, des pattes imprimées en 3D et une maquette à l’échelle 1:5, peinte à la main par Jon Cherevka. Ces éléments facilitaient l’intégration des effets spéciaux en postproduction.

🧠 Un monstre inspiré d’un documentaire
L’idée de l’Indominus comme créature imprévisible, solitaire et destructrice s’inspire directement de Blackfish (2013) de Gabriela Cowperthwaite, un documentaire poignant sur l’orque Tilikum en captivité. Cette influence apporte une dimension psychologique au dinosaure, perçu moins comme un monstre, que comme un animal perturbé par l’enfermement.
👨🔬 Des idées de scripts abandonnées (heureusement)
Avant d’atterrir entre les mains de Colin Trevorrow, le scénario de Jurassic World a connu de nombreuses versions… parfois très étranges. La plus fameuse : celle d’un mercenaire qui dresse des dinosaures humanoïdes pour effectuer des opérations spéciales. Une idée si absurde qu’elle est devenue culte auprès des fans, mais a heureusement été écartée. Des rumeurs parlent aussi de combats de dinosaures génétiquement modifiés dans une arène ou de conspirations militaires impliquant des hybrides armés. Autant de concepts jugés trop éloignés de l’esprit original de la saga.
👥 Des dinosaures… et un casting en évolution
Le rôle d’Owen Grady a été proposé à Josh Brolin, qui a refusé, ne se voyant pas dans ce type de blockbuster. Chris Pratt s’imposera finalement après le succès des Gardiens de la Galaxie (2014). D’autres acteurs envisagés incluent Henry Cavill, John Krasinski, Jason Statham, Chris Pine ou encore Armie Hammer.

👩 Claire Dearing : un rôle très convoité
Le rôle de Claire, la directrice du parc, a été proposé à plusieurs actrices : Amanda Seyfried, Keira Knightley, Kristen Stewart ou encore Bryce Dallas Howard, qui finit par décrocher le rôle. Cette dernière a même révélé que le petit garçon caressant un dinosaure dans le film est joué… par son propre fils !
Il est visible dans la scène du petting zoo, où les enfants interagissent avec de jeunes dinosaures.
🇫🇷 Omar Sy d’un HLM à Hollywood
La présence d’Omar Sy dans Jurassic World a étonné de nombreux spectateurs français. En réalité, l’acteur a été personnellement choisi par Colin Trevorrow, fan du film Intouchables. Le réalisateur a déclaré avoir été touché par la performance d’Omar, au point de vouloir lui offrir un rôle taillé sur mesure. Résultat : Barry, le dresseur de raptors, devient l’un des rares personnages francophones à survivre à une production remplie de prédateurs.

🎙️ Brad Bird dans le monorail
C’est une voix discrète que seuls les initiés auront reconnue : celle de Brad Bird, le réalisateur des Indestructibles et de Mission: Impossible – Protocole Fantôme. Il prête sa voix à l’annonceur du monorail au début du film. Un clin d’œil entre cinéastes, Brad Bird ayant encouragé Trevorrow à accepter la réalisation du film.
🗣️ Le réalisateur dans le parc
Colin Trevorrow ne s’est pas contenté de diriger le film : il y a aussi glissé sa propre voix. C’est lui que l’on entend au moment où le patron de l’attraction gyrosphère donne ses consignes de sécurité, dans une vidéo diffusée aux visiteurs du parc. Une manière amusante de s’inviter dans son propre dinosaure-park.
🧓 Un hommage à John Hammond
Bien qu’il soit décédé avant le tournage de Jurassic World, Richard Attenborough plane sur le film tel un esprit tutélaire. Un statue de John Hammond trône dans le parc, et son nom est régulièrement cité par les personnages. Avant sa mort, Attenborough avait même enregistré une version de son célèbre « Bienvenue à Jurassic Park », cette fois modifiée en “Welcome to Jurassic World”, à l’intention de Steven Spielberg pour une éventuelle bande-annonce. Il n’aura finalement jamais pu revenir à l’écran, mais son empreinte est partout.
