[AVIS] Gladiator 2 (2024) Ridley Scott

Gladiator 2 (II)
Réalisation : Ridley Scott
Scénario : David Scarpa
Avec : Paul Mescal, Pedro Pascal, Connie Nielsen, Denzel Washington...
Photographie : John Mathieson
Compositeur : Harry Gregson-Williams
Distribution : Universal Pictures
Durée : 2h28min
Genre : Peplum, Drame, Action
Date de sortie : 13 Novembre 2024
Affiche du film Gladiator 2

Des années après avoir assisté à la mort du héros vénéré Maximus aux mains de son oncle, Lucius est forcé d’entrer dans le Colisée lorsque son pays est conquis par les empereurs tyranniques qui gouvernent désormais Rome d’une main de fer. La rage au cœur et l’avenir de l’Empire en jeu, Lucius doit se tourner vers son passé pour trouver la force et l’honneur de rendre la gloire de Rome à son peuple.

3.5

Film vu dans le cadre du Club 300 Allociné.

En 2024, 24 ans après le premier volet, Ridley Scott nous ramène dans l’univers impitoyable et épique de Gladiator (2000), le péplum récompensé par cinq statuettes qui a marqué l’histoire du cinéma. Mais cette fois-ci, Russell Crowe oscarisé pour le premier film ne fait plus partie de l’aventure, ce qui semble logique, étant donné le destin de son personnage, Maximus, à la fin du premier film. Cependant Derek Jacobi,  Connie Nielsen qui incarnent le sénateur Gracchus et Lucilla sont bien là pour faire la transition.

Avec Gladiator 2, Ridley Scott offre une suite qui, bien que longtemps attendue et évoquée dès la sortie du premier film, n’apparaissait pas forcément nécessaire. Pourtant, la promesse d’un retour dans cette Rome ancienne, teintée de sang et de larmes, attisait la curiosité.

Image du film Gladiator 2

La production de Gladiator 2 est sans reproche : soignée, immersive, et presque trop parfaite. Comme un produit minutieusement marketé, le film offre exactement ce qu’il promet. Il n’y a ni surprise, ni grande déception – mis à part peut-être la bande sonore d’Harry Gregson-Williams qui n’atteint pas les sommets de l’original. Toutefois, cette perfection de surface se fait parfois au détriment de l’émotion brute et viscérale qui imprégnait le premier film. L’œuvre perd ainsi un peu de la passion et de la fougue qui avaient marqué les spectateurs en 2000, le rendant presque “consommable” voir oubliable sur certains aspects.

Malgré cela, Gladiator 2 n’en reste pas moins une expérience plaisante, un divertissement efficace, surtout grâce à la prestation remarquable de Paul Mescal. Déjà acclamé pour son rôle dans Aftersun (2022), il confirme ici qu’il est un acteur à suivre de près à Hollywood. Sa présence à l’écran, intense, compense en partie ce que le film peut perdre en passion générale. Il est la succession parfaite de Russell Crowe. Mais Paul Mescal n’est pas le seul arrivant dans cette Rome antique. Pedro Pascal et Joseph Quinn que l’on retrouvera prochainement dans les 4 Fantastiques tirent aussi leur épingle du jeu. Sans parler du grand Denzel Washington alias Macrinus qui comme à son habitude est excellent.

Image du film Gladiator 2

Ridley Scott reste fidèle à son art, offrant des scènes de bataille historiques qui captent toujours l’attention du spectateur. Pourtant, cette fois-ci, il fait une place plus importante aux effets spéciaux, qui, paradoxalement, s’avèrent inaboutis dans certaines séquences, notamment les batailles navales ou les combats d’animaux. Ridley Scott, qui semble s’égarer depuis quelques films, prouve ici qu’il conserve sa maîtrise technique et son talent de mise en scène. Cependant, l’impression d’assister à un produit un peu “préfabriqué” persiste, malgré les efforts pour insuffler une âme à cette suite.

Gladiator 2 est loin d’être un mauvais film. Vous passerez un excellent moment devant cette fresque historique portée par une réalisation experte et un casting captivant. Toutefois, il n’atteint pas la grandeur émotionnelle ni l’impact culturel qu’avait provoqués le premier Gladiator. En voulant reprendre une formule gagnante, Gladiator 2 devient plus une reproduction qu’une extension de l’œuvre originale, manquant de la fraîcheur et de l’audace qui faisaient l’essence du premier film.

Au final, Ridley Scott signe un film maîtrisé, mais qui laisse un goût de nostalgie pour ceux qui espéraient retrouver cette émotion brute et viscérale de l’original. On prend néanmoins plaisir à retrouver l’unUne suite attendue mais qui, malgré sa beauté et sa précision, ne parvient pas à se hisser au niveau du chef-d’œuvre qu’elle tente de prolonger.