Maléfique (Maleficent) Réalisation : Robert Stromberg Scénario : Paul Dini et Linda Woolverton Avec : Angelina Jolie, Elle Fanning, Sam Riley, Sharlto Copley, Brenton Thwaites, Juno Temple... Photographie : Dean Semler Musique : James Newton Howard Distribution : Walt Disney Studios Distribution Durée : 1h35min Genre : Fantastique Date de sortie : 22 Octobre 2014
Maléfique est une belle jeune femme au coeur pur qui mène une vie idyllique au sein d’une paisible forêt dans un royaume où règnent le bonheur et l’harmonie. Un jour, une armée d’envahisseurs menace les frontières du pays et Maléfique, n’écoutant que son courage, s’élève en féroce protectrice de cette terre. Dans cette lutte acharnée, une personne en qui elle avait foi va la trahir, déclenchant en elle une souffrance à nulle autre pareille qui va petit à petit transformer son coeur pur en un coeur de pierre. Bien décidée à se venger, elle s’engage dans une bataille épique avec le successeur du roi, jetant une terrible malédiction sur sa fille qui vient de naître, Aurore. Mais lorsque l’enfant grandit, Maléfique se rend compte que la petite princesse détient la clé de la paix du royaume, et peut-être aussi celle de sa propre rédemption…
Disney reprend avec succès le personnage de Maléfique apparu pour la première fois dans le film d’animation La Belle au bois dormant en 1959. L’univers du conte est toujours présent, cette fois-ci dans un ton plus sombre et horrifique.
Outre le fait de nous transposer dans un univers enchanteur, Robert Stromberg nous livre des thématiques intéressantes. On sait reconnaître un bon Disney quand celui-ci nous offre des réflexions profondes tout en permettant au spectateur de s’enfuir dans un monde imaginaire aux couleurs édulcorées.
La trame principale du film se base sur l’Amour sincère et unique, celui avec un grand A. Celui qui, depuis que nous sommes tout petit, nous berce dans les romans et les merveilleux contes, nous entraînant dans une idéologie à paillettes. Néanmoins, en tant que spectateur, nous savons que cet amour est relativement compliqué et que rien ne se passe comme nous l’aurions souhaité. Non, je ne ferai pas une allusion aux vies sentimentales de chacun d’entre nous, mais j’introduis ceci pour vous alerter sur le sujet du film. Après la question de l’amour déchu, vient celle de la trahison puis de la rancune. Jusqu’où ce vice peut-il mener l’Homme ?
Les personnages qui nous sont présentés dans le premier quart d’heure du film se métamorphosent. C’est ainsi que Angelina Jolie alias Maléfique incarne son personnage éponyme à merveille. En utilisant ses sorts, elle condamne la jeune princesse Aurore à un sommeil éternel lors de ses 16 ans. Seul l’Amour vrai pourra l’extraire de ce sortilège. Le roi Stefan père de la princesse est encore plus inquiétant. La vengeance l’entraîne dans un mal subjuguant toute conscience. Le personnage revêt un costume de tyran jusqu’à sombrer dans une folie monstrueuse. Nous voilà avec deux personnages en duel.
Or, ce dualisme présent dans le film amène le spectateur à réfléchir. Jusqu’où iront-ils ? Entre les deux se trouve la princesse Aurore incarnée par la sublime Elle Fanning qui possède encore toute l’innocence de son enfance. L’actrice incarne avec tant de passion son personnage qu’on en oublie son jeu. Elle est émerveillée par le monde qui l’entoure jusqu’au jour où elle découvre les tourments de l’histoire. On partage avec elle le parcours initiatique de sa vie. Son innocence, mais aussi sa bonté, révèlent l’espoir d’un monde meilleur.
À nous, spectateurs, d’entrer dans le monde féérique mais diaboliquement humain, du film. Le décor est merveilleux. Entre paysages sombres et contrastés, le film jouit aussi de la richesse des pouvoirs des personnages. L’utilisation de la 3D est alors intéressante. Nous volons avec Maléfique, nous sommes ensorcelés par les sorts, nous sommes frappés par la violence provoquée par la colère humaine. Ce sont des images de synthèses éblouissantes qui s’offrent à nous entre poésie et effets spéciaux bluffants.
Le format choisi d’une heure et demie peut sembler assez court mais n’est ici nullement gênant. En effet, cela évite des longueurs et le scénario permet tout de même d’être bien exploité.
Petit hic : malgré ses grandes prouesses visuelles et ses thèmes profonds abordés , Maléfique ne dispose pas d’un scénario ultra ficelé. Le film s’adressant tout de même aux enfants on reste dans quelque chose d’ultra accessible. Au milieu du film où la princesse Aurore découvre le monde, il ne se passe rien de trépidant si ce n’est quelques petites piques d’humour avec les trois fées qui ne se chamaillent pour pas grand chose… Alors, Aurore se balade et s’amuse dans son monde féerique, le spectateur quant à lui, peut commencer à bailler avant que l’action se remette en place.
Maléfique reste un beau film signé Disney où le dualisme Amour/Vengeance est traité avec justesse. Des images à nous faire rêver, une 3D qui nous emmène dans l’univers réaliste puis merveilleux/horrifique de Robert Stromberg. Une étonnante adaptation qui change des films sans saveurs que Disney commence à nous refourguer.
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