Fast & Furious 9 (F9) Réalisation : Justin Lin Scénario : Daniel Casey, d'après les personnages créés par Gary Scott Thompson Avec : Vin Diesel, John Cena, Michelle Rodriguez, Tyrese Gibson, Charlize Theron... Photographie : Stephen F. Windon Compositeur : Brian Tyler Distribution : Universal Pictures Durée : 1h43min Genre : Action Date de sortie : 14 Juillet 2021
Si Dom Toretto mène une vie tranquille, loin du bitume, auprès de Letty et de leur fils, le petit Brian, ils savent bien tous les deux que derrière les horizons les plus radieux se cachent toujours les dangers les plus sournois. Cette fois, pour sauver ceux à qui il tient le plus, Dom va devoir affronter les démons de son passé. Son équipe se rassemble pour démanteler un complot à échelle mondiale mené par le tueur le plus implacable qu’ils aient jamais affronté, aussi redoutable avec une arme que derrière un volant : Un homme qui n’est autre que le frère désavoué de Dom, Jakob.
Depuis le cinquième film, cette saga ultra lucrative qu’est Fast and Furious a su se réinventer laissant de côté les petits larcins et les courses de voitures pour du blockbuster spectaculaire et testostéroné à base d’espionnage et d’action sur-vitaminée. Ce cinquième film était d’ailleurs un pur mélange d’action, et de braquage réalisé par Justin Lin. Mais depuis la disparition de Paul Walker et d’un merveilleux septième film en son hommage, la saga ne cesse de perdre de la vitesse.
Après un huitième film réalisé par F. Gary Gray où The Rock détournait une torpille à main nue, Justin Lin réalisateur des épisodes 4-5-6 reprend le volant et vient pousser à l’extrême ce côté divertissement con-con et spectaculaire. Cette fois-ci pas de The Rock mais un autre catcheur en la personne de John Cena qui rejoint le casting pour incarner le frère de Dominic Toretto ( Vin Diesel ) dont on a jamais entendu parlé, même après huit épisodes; ça annonce la couleur !
Tous les amateurs de cinéma le savent, on va pas voir un Fast and Furious pour sa qualité narrative, ses séquences bien filmées ou ses interprétations Oscarisables. Non on va voir un Fast and furious pour voir Vin Diesel dire le mot famille en boucle, voir Vin Diesel qui joue le bad guy fragile pas content avec son seul et unique regard. On va voir Fast & Furious pour voir du divertissement con-con poussé à l’extrême où les scènes n’ont pas forcément de sens mais l’action est généreuse.
On va voir un Fast & Furious pour ce qu’il est devenu, une parodie de la licence qu’il prolonge. L’odeur d’huile et la mécanique ont laissé place aux envies absurdes de Vin Diesel qui souhaite transformer sa saga en un Mission Impossible parodique dont il en serait le héros. Fini les courses de rue, maintenant notre famille de héros sauve le monde ! Et quand on sait dans quoi on s’embarque, on apprécie.
Fast & Furious 9 n’échappe évidemment pas à la règle. Le film avance dans cette direction du ridicule bourrin. Entre l’arrivée d’un frère à Vin Diesel, la présence d’acteurs comme Charlize Theron et Helen Mirren ou encore le retour de Sung Kang (qui joue Han Lue) d’entre les morts, la saga n’a jamais été aussi poussive dans la narration grossière. Comme si on balançait des mots clés sur une feuille, soupoudrée d’effets spéciaux et de voitures qui explosent. Ce n’est pas pour déplaire à notre « nous intérieur » qui adore les plaisirs coupables et John Cena qui fait du John Cena. Du plaisir coupable qu’on a tout de même du mal à apprécier pendant plus de 2h00.
Néanmoins on commence à faire le tour de la saga qui semble être en fin de course. Les personnages n’ont plus rien à nous offrir et les séquences d’action commencent à avoir atteint leurs limites. On sent que la suite va avoir du mal à offrir plus.
Fast & Furious 9 envoie des voitures dans l’espace à défaut de voler plus haut que les opus précédents. Un plaisir coupable à l’image de la nouvelle direction de la saga qui s’est d’ailleurs offerte une avant première au Festival de Cannes en Hors Compétition. Comme quoi tout est possible ! Il y a donc encore de l’espoir pour la suite !
